La Presse Pontissalienne 222 - Avril 2018

AGRICULTURE

La Presse Pontissalienne n° 222 - Avril 2018

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AUBONNE Les Jeunes agriculteurs “L’artificialisation

des terres se fait toujours sur le dos de l’agriculture” Agriculteur installé à Aubonne, Fabrice Chabod a présidé pendant deux ans le syndicat des J.A. du Doubs. Il va bientôt rendre son tablier comme le veut la tradition. L’occasion de dresser un bilan de mandat.

Après deux ans à la tête des J.A. du Doubs, Fabrice Chabod va bientôt passer le témoin présidentiel.

L a Presse Pontissalienne : Com- ment évolue l’effectif au sein des J.A. du Doubs ? Fabrice Chabod : On compte aujour- d’hui 551 J.A. dans le départe- ment, soit un gain de 150 nou- veaux adhérents en 14 ans. On est dans une bonne dynamique qui reflète une ouverture vers des jeunes encore en formation ou exerçant dans les fromage- ries et les O.P.A. comme le ser- vice de remplacement. L.P.P. : Le conseil d’administration est représentatif du territoire ? F.C. : Non car le bas du dépar- tement n’était pas présent. On regrette cette absence car il est difficile de porter des messages quand on n’est pas concerné par les enjeux. On a grandement besoin d’échanger entre les deux zones qui sont, à mon sens, com- plémentaires. Chacune pouvant s’inspirer de l’autre. On consta- te qu’il y a beaucoup d’exemples

de diversification dans le bas. On sait qu’on ne pourra pas fai- re varier le prix du lait stan- dard mais on peut s’impliquer dans différents projets enmétha- nisation, vente à la ferme ou dans la mise en place d’une coopérative laitière bio actuel- lement à l’étude. L.P.P. : Sur quels dossiers avez-vous concentré vos efforts en 2017 ? F.C. : On a retravaillé notam-

module “Agrilean” qui prend en compte plusieurs paramètres en lien avec l’efficience de l’ex- ploitation. Agrilean devrait voir le jour cette année. Il sera inclus dans le dispositif à l’installa- tion. On s’implique aussi dans la réouverture du cahier des charges du comté. L.P.P. : Dans quel sens ? F.C. : Celui de la réaffirmation des fondamentaux : le pâtura- ge, le pâturage disponible autour des points de traite. Les jeunes doivent être conscients qu’ils s’installent d’abord dans une filière. Une filière créée par des hommes pour des hommes. On incite aussi les jeunes à s’in- vestir dans la vie agricole : les coops, les O.P.A. Le syndicat J.A. porte la formation de trois jours axés sur la découverte des dif- férents maillons de la filière : producteurs, transformateurs et affineurs.

soja, tourteaux. En France, on nous oblige sans cesse à mon- ter en qualité et le lendemain, on nous annonce des importa- tions de produits à base d’O.G.M., à la qualité douteuse, avec des pratiques interdites en France. Il n’y a aucune traçabilité, l’iden- tification est facultative et les prix sont forcément bradés. Pour nous, c’est clairement une concurrence déloyale. On récla- me une identification nette et précise. La sécurité alimentai- re en sera plus assurée avec le Mercosur. Pour l’instant, J.A. 25 a juste participé aux actions de nuit avec des actes de taggage. On s’est entretenu sur le sujet avec le préfet suite à notre der- nière assemblée générale. D’autres actions syndicales sont aujourd’hui en discussion. n Propos recueillis par F.C.

per le système de compensation forestière. La mise en place de la commission départementale d’aménagement foncier a per- mis de freiner l’hémorragie. On s’oppose aussi fortement au dis- positif de reprise des biens de famille sans limite géographique, ni de surfaces. Dans le Doubs, c’est juste une mesure de déstructuration foncière sans aucun intérêt environnemen- tal, social, économique. Aujour- d’hui, on encourage les jeunes à faire des baux sur 18 ans et non 9 ans. On considère qu’un bien devrait être libre seule- ment en fin de carrière. L.P.P. : Qu’est-ce qui vous dérange dans le Mercosur ? F.C. : Cet accord de libre-échan- ge entre l’Europe et les pays d’Amérique du Sud porte sur l’importation de viande, sucre,

L.P.P. : Est-on toujours dans l’équa- tion “un départ pour une arrivée” dans la ferme Doubs ? F.C. : Oui, mais le nombre d’ins- tallations a baissé depuis deux ans puisqu’on est passé de 100 à 80, dont un tiers de femmes. L’euphorie était liée aux attri- butions laitières de la fin des quotas. On est revenu à un ryth- me plus normal. L.P.P. : J.A. 25 se mobilise toujours sur la question du foncier ? F.C. : J.A. 25 défend la priorité du foncier aux jeunes en phase d’installation. Il disparaît chaque année dans le Doubs entre 100 et 150 hectares de terre agri- cole. C’est un souci majeur. L’ar- tificialisation des terres se fait toujours sur le dos de l’agricul- ture et jamais de la forêt. On subit la double peine et il fau- dra bien un jour ou l’autre stop-

ment le disposi- tif à l’installation en l’adaptant par rapport à la cri- se. On a optimi- sé l’outil existant avec un module “chiffrage de pro- jet” qui permet aux jeunes can- didats de poser leurs projets. On a également introduit le

“C’est clairement une concurrence déloyale.”

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