La Presse Pontissalienne 222 - Avril 2018

FRASNE - LEVIER 32

La Presse Pontissalienne n° 222 - Avril 2018

LEVIER-FRASNE-VAL D’USIERS Tradition 150 ème anniversaire du Comice de Levier, Frasne, Val d’Usiers

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Le 13 avril 2018 a lieu le 150 ème anniversaire du Comice de Levier, Frasne, Val d’Usiers, événement fédérateur organisé par un bureau présidé par Richard Ielsch, accompagné de 14 administrateurs, tous issus des 15 villages du secteur, “dont on tient à garder le lien” et un représentant de l’école agricole.

Dominique Gabry, Richard Ielsch et Jean-Yves Rolet, tenant l’affiche du 150 ème anniversaire du Comice.

L e lycée agricole Lasalle de Levier accueille la manifestation le ven- dredi 13 avril, à partir de 17 h 30. “C’est le 150 ème anniversaire, mais pas le 150 ème comice” , nuance Richard Ielsch, président du comice Fras- ne, Levier, Val d’Usiers, depuis 8 années, succédant à Christian Pelletier de Frasne, à Noël Rat- te de Septfontaine et à Léon Richard de Dompierre-les- Tilleuls, pour ne citer que les derniers. Car le comice est une fête fédératrice, accordant une place importante à la trans- mission. “On est là pour perpé-

tuer les traditions. On a voulu marquer le 150 ème anniversaire d’une façon originale, en noc- turne, à l’école Saint-Joseph de Levier, partenaire indispensable à notre comice, dans les deux manèges” , explique le dynamique président. Le déroulement sera la suivant : à 17 h 30 arrivent les animaux (vaches 1ère et 2ème lactation et chevaux), à 18 heures se pla- ce le vin d’honneur, suivi du concours agricole à 19 h 30. La remise des prix par Mathilde Klinguer, Miss Franche-Comté, se déroulera à 22 h 15 et une fondue conclura la soirée à

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22 h 30. “Toutes les vaches défi- lent sur le ring. Il n’y a pas de tri. Les éleveurs peuvent inscri- re deux bêtes et une suppléante. Tous les éleveurs du canton peu- vent participer. On pense avoir 45-50 éleveurs présents.Tous les éleveurs participants se verront

Richard Ielsch. Cet anniversaire permet éga- lement, grâce à un retour en arrière, de vivre une page d’his- toire en se remémorant les comices d’antan. Si la création des comices date de 1836, c’est en 1868 qu’a eu lieu le premier comice à Levier. Pontarlier

commune pour les 4 cantons, et c’est ainsi que Levier a reçu son premier en 1868, et orga- nise son 13 ème cette année. À partir de 1922, les 4 cantons s’identifient individuellement, et le roulement se met en pla- ce dans les 15 communes. Seules les guerres mondiales et deux années de fièvres aph- teuses ont eu raison de cette fête rurale. Il ne manque pas de date sinon. À cette époque, le comice rassemblait tous les animaux de la ferme et les éle- veurs se voyaient remettre des récompenses, sous forme de gen- re de diplômes. n

remettre une plaque collector en forme de sapin (clin d’œil à la route des sapins de Levier), un polo et une casquette” , dévelop- pe Richard Ielsch. “Le but est de se retrouver autour d’unmoment convivial” , ajoute Dominique Gabry, un des principaux orga- nisateurs du bureau, avec Jean- Yves Rolet, Christophe Régnier et Philippe Gros. Les comices sont en effet partie intégrante du patrimoine cul- turel des villages et ce 150ème anniversaire est l’occasion de souligner la longévité de l’asso- ciation. “Toutes les associations n’ont pas une durée de vie de 150 ans. Si l’on peut faire ça aujour- d’hui, c’est parce qu’il y a des gens qui s’en sont occupés avant nous. Il n’y a pas de problème de reprises. Il y a toujours des admi- nistrateurs. C’est fédérateur. Le comice est un lieu de rencontre intergénérationnel” , mesure

Le comice est un événement fédérateur.

accueille le pre- mier comice en 1840 à la caser- ne Marguet, et ce jusqu’en 1866. C’est à partir de cette date et jus- qu’en 1922, que le comice démé- nage dans une

M.T.

Comice des années 1950 (photo : A. Guinchard)

1868-2018 : 150 ème anniversaire du Comice de Levier, Frasne, Val d’Usiers le vendredi 13 avril à partir de 18 heures, au lycée agricole Lasalle de Levier. Pour les inscriptions pour la fondue : 03 81 49 31 84.

AGRICULTURE

La filière comté Une filière en proie au surinvestissement

La réussite du comté est incontestable comme le montre l’évolution des volumes et des prix. La filière a profité de cette embellie pour se moderniser avec un niveau de surendettement jamais atteint, ce qui ne va pas sans susciter quelques inquiétudes.

“On ira vers des difficultés majeures si l’on ne freine pas cette course à l’investis- sement”,

C itée en exemple dans tout l’Hexagone voire au-delà, l’organisation de la filière comté tou- jours fidèle à la coopé- ration semble perchée sur son petit nuage de prospérité dans un contexte agricole plutôt moro- se. Pour autant, Sylvain Mar- mier qui préside le Comité Éco- nomique de la Chambre Régionale d’Agriculture se montre assez modéré dans l’eu- phorie qui entoure la première A.O.P. française. “Je ne nie pas les effets positifs dans la pour- suite de la mise aux normes des outils, dans le rajeunissement des acteurs, dans l’organisation, dans le confort de travail appor- té aux producteurs, aux trans- formateurs. Mais à mon sens, l’optimisme de l’enthousiasme de la filière s’oppose à l’inquié- tude de la raison.”

entre 500 et 600 millions d’eu- ros de chiffre d’affaires chaque année. Cela représente 1 mil- liard d’euros d’encours équiva- lent à celui de toute l’industrie lourde franc-comtoise. “Cette baisse d’efficience économique participe aussi de l’améliora- tion de la qualité de vie des hommes et du bien-être des bêtes.” Le prix du confort en quelque sorte. L’effet pervers du mécanisme se répercute sur les coûts de productivité du lait A.O.P. qui n’ont jamais été aussi hauts. “On arrive aujourd’hui à 520 euros la tonne alors que la rémunération est de l’ordre de 550 euros la tonne. Cela devient donc de plus en plus compliqué de sortir un revenu. Dans ce contexte, le prix du lait n’est plus une résultante du marché mais devient une nécessité économique

Il justifie ses craintes au regard de l’augmentation des charges unique en son genre constatée au pays du comté. “La filière se charge en encours comme aucu- ne autre filière. On a quasiment doublé l’endettement en 10 ans. Il peut varier de 150 000 à

vage en se promenant dans le Haut-Doubs. Une modernisa- tion qui s’accompagne souvent d’un parc machine dernier cri. Se pose aussi la question de l’évolution du ticket d’entrée sur la filière. Le candidat doit désor- mais débourser en moyenne 300 000 euros contre 200 000 euros il y a 10 ans. Sans oublier d’y ajouter quelques investissements de mise aux normes et d’extension. “On aug- mente le capital mais le revenu reste stable. La conjonction de l’augmentation des prix du lait à comté et des volumes produits permet de dégager chaque année plus de 20 millions d’euros de cash. Tout cet argent part dans la mécanisation et le bâtiment.” L’endettement prend des pro- portions non négligeables à l’échelle d’une filière comme le comté qui, rappelons-le, génère

300 000 euros sur une exploitation moyenne à 300 000 litres de lait. À ce niveau d’endettement, on perd forcément de l’efficience écono- mique.” Aurait-on la folie des gran- deurs sur la pla- nète comté ? Sans préjuger de rien, force est de constater la qua- lité des nouveaux bâtiments d’éle-

1 milliard d’euros d’encours.

estime Sylvain Marmier.

pour une partie des agriculteurs.” Pour Sylvain Marmier, la filiè- re comté fonctionne mais sur une notion de surinvestissement de plus en plus pesante sur le prix du lait. “Il y a là un vrai danger. C’est d’autant plus inquiétant sur une filière qui

dégage du cash comme aucune autre filière fromagère. On ira vers des difficultés majeures si on ne freine pas cette course au surinvestissement” , craint Syl- vain Marmier qui voit là un manque d’appréhension des risques. n

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