La Presse Pontissalienne 221 - Mars 2018

MONTBENOÎT ET LE SAUGEAIS

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La Presse Pontissalienne n° 221 - Mars 2018

HAUTERIVE-LA-FRESSE Toujours à la recherche de bénévoles Haut Saugeais Blanc : les limites d’une gestion associative

Les quatre sites nordiques de la communauté de communes de Montbenoît sont gérés par des associations. Avec l’avantage de la souplesse mais aussi avec une somme de difficultés à gérer. L’exemple du Haut Saugeais Blanc.

U n dameur qui tombe en panne alors que les flocons arrivent enfin, une annulation de der- nière minute pour le gîte de la Perdrix… Des tracas comme ceux-là, Jérôme Bobillier-Chaumont le prési- dent du Haut Saugeais Blanc et la petite dizaine de bénévoles qui tra- vaillent au sein de cette association en vivent plusieurs par saison. Heu- reusement, ces difficultés sont sou- vent compensées par la satisfaction de voir s’épanouir les centaines de jeunes qui viennent se défouler sur ce site nordique situé sur les hauteurs d’Hauterive-la-Fresse. Le site de la Perdrix, ce sont 25 kilo- mètres de pistes de ski de fond situées entre 1 000 et 1 200 m d’altitude, 7 km

de pistes raquettes, depuis 2015 un espace ludique, un gîte, un espace de location de matériel et la gestion des engins de damage, de secours. Autant de métiers que doivent assumer ces bénévoles, qui par ailleurs ont tous une vie professionnelle à côté. Depuis quelques années, l’association a fait le choix d’embaucher des saisonniers pour gérer notamment l’accueil des pratiquants de façon régulière les écoles et la location du matériel. “On ne pourrait pas tout gérer sans un salarié, estime Jérôme Bobillier- Chaumont, mais pour autant, ça ne suffit pas. Les bénévoles doivent tou- jours tracer les pistes par exemple. Et quand l’enneigement est aléatoi- re comme c’est de plus en plus sou-

Jérôme Bobillier-

Chaumont préside le Haut Saugeais Blanc depuis l’automne 2014.

vent le cas avec le dérèglement cli- matique, ça complique encore plus les choses. On se poserait moins de questions s’il y avait un mètre de nei- ge tout l’hiver.” Autant que les difficultés techniques, ce sont aussi les contraintes régle- mentaires qui découragent de plus en plus les bénévoles. Dernier souci en date : les critères d’évaluation de la commission de sécurité de plus en plus stricts, ce qui va obliger l’association à restreindre la capacité d’accueil du gîte. “Nous sommes sans cesse en train de régler ce genre de questions. L’an dernier, ce sont les impôts qui ont assi- milé notre association à une entreprise et qui l’ont soumise à l’impôt sur les sociétés ! Tout cela n’est pas vraiment encourageant” poursuit le président un peu désabusé. Autour de la Perdrix, la plupart des autres sites sont désormais gérés par des collectivités locales : à Morteau, à Pontarlier, sur le Mont d’Or… Les quatre sites répartis sur le territoire de la communauté de communes de Montbenoît font presque figure d’ex- ception. “C’est sans doute une idée à

suggérer aux élus de la communauté de communes. Il faudrait pouvoir impli- quer la collectivité un peu plus. J’es- père que nous aurons l’occasion d’en discuter avec ses élus” suggère le pré- sident, qui évoque d’autres pistes de réflexion : “Pourquoi ne pas envisager peut-être de mutualiser des moyens avec nos voisins, comme la commu- nauté de commune du Grand Pon- tarlier qui jouxte notre domaine, ou du matériel de damage comme l’ont fait récemment le site de Gilley et la communauté de communes de Mor- teau, ou même des moyens humains ?” La gestion d’une station de moyenne montagne, aussi modeste soit-elle, ne semble plus pouvoir être l’apanage des seuls bénévoles.Même si en contre- partie, ils savent que leur travail dans l’ombre fait le bonheur chaque hiver de centaines d’usagers qui trouvent à la Perdrix un site d’exception quand les conditions climatiques sont de la partie. “C’est aussi une grande fierté et un grand plaisir de pouvoir satis- faire les utilisateurs” reconnaît le pré- sident du Haut Saugeais Blanc. n J.-F.H.

Le site de la Perdrix dispose d’un espace ludique particulièrement apprécié des jeunes.