La Presse Pontissalienne 221 - Mars 2018

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 221 - Mars 2018

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Clémence, la pêche au féminin PÊCHE Ouverture de la pêche à la truite le 10 mars Les pêcheuses arrivent au bord de l’eau. Clémence Aldinger, de Malpas, passionnée de pêche aux leurres sera au rendez-vous de l’ouverture. Rencontre.

S amedi 10 mars, aux premières lueurs du jour, la tranquillité des berges du Doubs, du Four- péret et du Drugeon, sera inter- rompue par le bruissement des bottes en caoutchouc des pêcheurs. Comme 1,2 tonne de brochet aleviné, le corégone limité La Truite Pontissalienne va aleviner le Doubs et les lacs. 1,2 tonne de brochets, 2,25 tonnes de truites, 1 tonne de poissons blancs, puis 4 fois 250 kg de truites seront mis à l’eau au Pont Rouge. “Cela représente 48 000 euros” indique Jean-Claude Poux, le président, dont le cheval de bataille demeure la préservation de la qualité de l’eau. À noter que l’étang du Moray (Vuillecin) passe en no-kill. La prise de corégones passe de 8 à 5 prises par pêcheur au lac. 150 000 alevins de corégone seront réintro- duits. n

un rituel, l’ouverture de la truite est attendue par les pêcheurs du Haut- Doubs. Ils étaient environ 1 265 l’an dernier à avoir pris leur carte pour la zone allant de la source du Doubs à Villers-le-Lac (E.H.D.A.), dont 498 à Pontarlier. Un chiffre qui n’évolue guè- re sauf chez les jeunes (+ 25). Parmi ces adeptes, une femme, Clémence Aldinger. “Elles sont peu nombreuses, entre 25 et 30 seulement sur le dépar- tement” calcule Jean-Claude Poux, pré- sident de la Truite Pontissalienne et membre de la fédération de pêche. Clémence est une mordue… bien que la passion soit arrivée “seulement” en 2013. C’est Julien, son compagnon, gui- de de pêche et salarié du rayon pêche à Décathlon Pontarlier qui a su la convaincre et l’initier. Depuis, elle n’a pas décroché. “Au départ, je pensais que la pêche consistait à lancer un bou- chon et attendre…Ce n’est plus du tout l’image que j’en ai. J’ai compris qu’il fallait aussi lire l’eau pour prendre du poisson ” explique Clémence. Le 10mars, elle n’aura que deux heures pour ten- ter de séduire une truite fario. Travail oblige. Salariée du bureau de tabac de Labergement-Sainte-Marie, elle ira quelques minutes tremper le fil dans

Clémence a pêché l’automne dernier un brochet d’1,03 m lors d’une session pêche en Espagne.

le Doubs durant sa pause. Comme beau- coup de nouveaux pêcheurs, Clémen- ce pratique le no-kill (elle remet les poissons à l’eau). “Il m’arrive quand même de prendre deux truites en début de saison pour les manger” dit-elle. Adepte de la pêche aux leurres, elle a déjà ferré de nombreux brochets et truites. “Je me souviens d’une ouver- ture où j’avais pris la première trui- te…avant Julien” dit-elle amusée. L’au-

tomne dernier, c’est en Espagne que la jeune femme a battu son record en ramenant un brochet d’1,03 m. Mieux que tous les hommes présents ! Elle espère arriver à déclencher l’attaque d’un “bec” sur le lac Saint-Point, là où elle pêche en barque avec Julien. Au bord de l’eau, elle avoue croiser peu de femmes : “J’en ai déjà aperçu deux qui pêchent le corégone sur le lac avec leur mari.” Elle n’a jamais ressenti de

sexisme.Au contraire, elle suscite l’ad- miration des pêcheurs lorsqu’ellemontre sa précision de lancer un poisson-nageur sous les branches d’un arbre. Son “plai- sir” : prouver à son homme qu’elle a choisi le bon leurre en capturant un poisson. L’élève espère bientôt dépas- ser le maître… À noter qu’une carte “découverte femme” (33 euros pour une ligne) est proposée par la fédération. n E.Ch.

LABERGEMENT-SAINTE-MARIE Échange d’expérience L’effet boule de neige des mini-entreprises

de savon qui sont souvent mis à la poubelle car trop petits à utiliser. “On a fait une collecte au sein des familles du collège. Entre-temps, on a commandé et fabriqué des moules en bois dans lesquels seront fabriqués de nou- veaux savons” , explique Débo- rah, nommée P.D.G. de la mini- entreprise Soap’Art créée pour l’occasion. L’embarras du choix pour les clients qui ont le choix entre 12 parfums, 5 couleurs et 14 formes. Produits à partir d’octobre, les premiers savons ont été vendus sur le marché de Noël organisé en décembre dernier au sein même du collège. “On leur lais- se prendre les commandes. Aujourd’hui, ils sont totalement autonomes. Sur le plan péda- gogique, cela reste une belle expé- rience qui laisse généralement de bons souvenirs. On voit clai- rement une évolution positive dans l’attitude des élèves” , note Jean Goisset. Le dynamisme entrepreneurial de Sainte-Jeanne-Antide s’est propagé cette année jusqu’aux Augustins où toute la classe de 4 ème B, 27 élèves, a relevé le défi. Autre établissement, autre cadre. À Pontarlier, la mini-entrepri- se est presque une matière à part entièremobilisant les élèves deux heures par semaine avec quatre professeurs pour s’en occuper. “On a étudié plusieurs pistes : un bracelet santé, une

coque de téléphone, un porte-monnaie intelligent. Finale- ment, on s’est lancé dans la fabrication d’un socle réfrigérant vendu avec un verre. La base du socle s’inspire de la forme des pièces de puzzle, si bien qu’on peut les assembler” , note Mathieu, le P.D.G. de “Dreamice”. De for- me carrée, le socle supporte un cylindre contenant un gel sec réfrigérant. “Il s’agit d’un gel alimentai- re. Le support est gar- dé au congélateur et on le sort au besoin” , complète Camille, P.D.G. adjoin- te. À Labergement comme aux Augustins, chaque groupe était structuré comme une entrepri- se avec des responsables de pro- duction, demarketing, une direc- tion… Les socles et les verres sont vendus par paires emboî- tables La rencontre organisée sur Pontarlier a permis d’in- clure un peu d’oral dans le pro- jet. À l’heure où l’on se plaint des difficultés d’expression des jeunes français, les clubs “mini- entreprise” duHaut-Doubs sem- blent avoir tout compris. n F.C. Valoriser les petits bouts de savon.

Les jeunes entrepreneurs du collège Sainte-Jeanne-Antide sont venus présenter leur projet de savon recyclé à leurs homologues des Augustins à Pontarlier qui ont conçu un socle de verre réfrigérant. Du travail de pro.

C haque année, un groupe de collégiens de Laber- gement-Sainte-Marie participe au concours “Entreprendre pour apprendre”, une action très soutenue par différents partenaires du mon- de de l’entreprise dont le

prise rassemble neuf élèves de 4 ème , tous volontaires. Ils se retrouvent une heure par semai- ne pour développer leur projet sous la houlette de Jean Gois- set, enseignant en technologie. Un élève du groupe a suggéré l’idée de valoriser les petits bouts

M.E.D.E.F. “17 projets seront présentés le 17 mai prochain à Arc-et-Senans où se déroulera cette rencontre régionale. On dis- tingue deux catégories, collège et lycée. Un jury de profession- nels désigne les vainqueurs qui iront disputer la finale natio-

nale à la Cité des sciences à Paris les 29 et 30mai” , indiqueMathil- de Huot-Marchand, responsable de l’association “Entreprendre pour apprendre” en Franche- Comté. Dans le petit collège de Sainte- Jeanne Antide, la mini-entre-

Les deux mini-entreprises du Haut-Doubs se sont retrouvées pour échanger leur savoir-faire.

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