La Presse Pontissalienne 221 - Mars 2018

DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 221 - Mars 2018

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De l’habitat social pour répondre aux besoins et fixer la population l Levier Un parc social diversifié Fidèle à sa vocation de bourg-centre, la commune de Levier s’est engagée dans une politique en faveur du logement social depuis plus de 50 ans. Et ça continue.

À l’échelle duHaut-Doubs forestier, avec 87 loge- ments sociaux recen- sés en 2016, Levier vient immédiatement après Pon- tarlier en termes d’offres, loin devant Doubs ou Frasne. Nul besoin de fanfaronner mais jus- te de constater que ce parc enco- re en évolution répond à la demande. “Le taux d’occupation est assez élevé avec seulement 3 % de vacance” , note le maire Guy Magnin-Feysot. L’avance de Levier s’explique par l’antériorité des opérations

d’habitat social. Le premier pro- gramme, un bâtiment H.L.M. de 12 logements a été réalisé rue du Plane au milieu des années soixante. Il a été démoli en 2012

agrémentées de jardins priva- tifs à l’arrière. Une partie de ces constructions a été proposée en accession à la propriété et un programme de rénovation est prévu prochainement. Comme ses prédécesseurs Georges Mercier et Louis Phi- lippe qui ont lancé cette politique d’habitat social, Guy Magnin- Feysot est persuadé de l’intérêt de ce type de logements dans une commune comme Levier. “Ce parc assure un renouvellement de la population. Bien des gens ne seraient pas venus s’installer ici

Un programme de rénovation est prévu prochainement pour les petites maisons de la rue du Plane. Certaines ont été acquises par les anciens locataires.

et sera bientôt rem- placé par un ensemble Habitat 25 comprenant 10 logements sous for- me de pavillons accolés.Le parc s’est développé ensuite tout à côté avec une vingtaine de petites maisons jumelées

Un projet de 27 logements porté par Néolia.

d’œuvre ouvrière plutôt satis- faite de trouver à se loger sur place. Par la suite, l’offre s’est encore étoffée avec une série de logements rue Débois et dans les années quatre-vingt-dix le bâti- ment du Tacot comprenant 12 appartements sociaux. Les der- nières opérations ont été réali- sées au lotissement des Chan- gières avec 12 logements répartis sur trois maisons. Sans oublier les 7 logements Néolia adaptés aux personnes à mobilité rédui- te. La flambée des prix du foncier sur la bande frontalière a joué en faveur de l’attractivité de Levier. “On accueille des per- sonnes qui travaillent en Fran- ce et qui n’ont pas assez de reve- nus pour construire à Pontarlier ou dans les environs” , observe le maire. Le coût du foncier inté- resse aussi les bailleurs sociaux

inquiets des conséquences du dispositif de Réduction de Loyer de Solidarité qui leur imposera une baisse des loyers dont une réduction des capacités d’in- vestissement. L’extension du parc social lévi- tien, c’est un projet de 27 loge- ments porté par Néolia dans le lotissement du bas du Plane. Un programme en deux parties avec un bâtiment de 15 logements en location et 12 logements Néo- quatro en accession sociale et en accession maîtrisée. Ce concept regroupe quatre loge- ments individuels dans lamême villa. “C’est typiquement le type d’appartement clés en main recherché par les personnes âgées et les familles monoparentales qui veulent un coin de jardin sans les contraintes d’entretenir un grand espace vert autour d’une maison.” n

sans ces solutions de logement. Lemontant des loyers correspond aux revenus des jeunes couples, ce qui sous-tend des enfants et l’espoir de maintenir les effectifs scolaires.” Dans un passé pas si lointain, la commune abritait avec les usines Bendix et la Tricote une main-

Le projet porté par Habitat 25 comprend 10 logements sous forme de maisons accolées.

La proximité du lac avec l’obligation de mobilité l Montperreux 13 logements sociaux

La commune a répondu favorablement au projet porté par Néolia de construire 13 logements sociaux en collectif et maisons accolées, le tout inauguré en 2014.

“A u départ du projet, je ne vous cache pas qu’on avait des craintes. On se demandait qui allait venir vivre dans ces logements. Aujour- d’hui, force est de constater que ces pré- jugés étaient infondés et finalement, cela se passe plutôt bien” , reconnaît le maire Daniel Capelli. Qui ne voudrait pas vivre autour du lac ? Nonobstant les prix élevés des loyers et du foncier, ce secteur sous influence frontalière et touristique nécessite également d’être autonome dans ses déplacements. Une question de mobilité qui titillait aussi les élus deMontperreux se deman- dant s’il était judicieux de construire des logements sociaux sans modes de transport collectif à proximité. Le Tacot de Pontarlier à Mouthe avec halte à Chaon, c’est de l’histoire ancienne. “Au quotidien, il n’y a pas que des avan- tages à vivre autour du lac. Cette ques- tion de mobilité doit être prise en comp- te au préalable” , estime l’élu. Avec trois ans de recul, les 13 loge- ments sont toujours occupés et cette autonomie ne semble pas être un obs- tacle. À l’origine du projet, un constat récurrent dans de nombreuses com-

munes du Haut-Doubs. “Des jeunes de la commune n’arrivaient pas à trou- ver des locations à des prix abordables. On a déjà cinq appartements commu- naux. Quand ils ont été rénovés il y a de cela une quinzaine d’années, la com- mune a touché des aides. En contre- partie, on doit pratiquer des loyers pla- fonnés.” Cette offre locative communale ne suf- fisait pas à satisfaire les demandes. Quand la commune a été démarchée par Néolia, un terrain d’entente a vite été trouvé. “On s’est porté garant d’une

partie de l’emprunt. En contrepartie, on avait la priorité pour proposer un locataire sur une des cinq maisons accolées.” Parmi les candidats pour occuper les logements communaux, outre les conditions de revenus, la commune a choisi de favoriser les familles monoparentales. Une stratégie qui permet aus- si de sécuriser l’effectif scolaire, angoisse de toutes les communes

Trouver des locations à des prix abordables.

L’ensemble Néolia avec 8 appartements dans un petit collectif et 5 maisons accolées a été inauguré en 2014.

rurales. Tout le “parc” de logements sociaux est regroupé sur le même site au hameau de Chaudron, à l’empla- cement de l’ancien restaurant du Bro- chet d’or. Satisfaite de l’expérience, la commune aimerait imposer un mini-

mum de logements à loyers modérés dans les prochains programmes immo- biliers sur la commune. “Ce que l’on fait, on révise le P.L.U. en incluant des appartements aidés où les propriétaires sont tenus de respecter un plafond de

loyer. Dans un même ensemble, on exi- gera un ou deux logements à loyer pla- fonné. Le P.L.U. sera finalisé l’an pro- chain. On ne sait pas si cette clause “sociale” sera respectée. Tout dépendra des propriétaires” conclut le maire. n

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