La Presse Pontissalienne 219 - Janvier 2018

FRASNE - LEVIER

La Presse Pontissalienne n° 219 - Janvier 2018

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Rien ne va plus à Villers-sous-chalamont ! VILLERS-SOUS-CHALAMONT Fronde au village Suite à un différend commercial entre la commune et l’épicerie du village au sujet des colis donnés aux anciens, une association et un club d’investisseurs proches de ce commerce de proximité montent au créneau pour dénoncer le manque d’ambition culturelle et économique de la municipalité. Rififi.

Alika Bertrand l’épicière, Mickaël Chenevez et Véronique Bonnefoy de l’A.R.C. et Hélène Vurpillat des Cigales du Bois Debout ont exprimé leur envie de travailler différemment à l’animation du village, contestant ainsi le fonctionnement de la commune dans ce domaine.

P assablement énervé non pas d’être remis en cause dans ses orientations mais dans le mélan- ge des genres qui consiste à englober deux affaires en une, Clau- de Courvoisier le maire deVillers-sous- Chalamont tient à faire la part des choses. Il rappelle d’abord que la vie associative et les loisirs ne sont pas plus prioritaires que les autres mis- sions à la charge de l’équipe munici-

pale. “On a été élu pour améliorer la vie des habitants de Villers, ce qui sous- entend d’entretenir la voirie, de veiller à la qualité de l’eau, du réseau d’as- sainissement, de financer le poste de l’employé communal… Ces missions sont à mes yeux essentielles même si elles ne sont pas toujours visibles” , explique l’élu qui s’exprime en pré- sence de ses trois adjoints : Simon Cour- tet, Mickaël Courvoisier et Daniel Nicod. Le mouvement de protestation est por- té par l’association “Animation Rura- le et Culturelle” ou A.R.C. qui officie surVillers-sous-Chalamont,Villeneuve- d’Amont et Arc-sous-Montenot. Cette structure intervillage dont le siège est situé à Arc-sous-Montenot fédère une cinquantaine de familles. “L’ A.R.C. englobe différents ateliers : théâtre, yoga, chorale. On organise aussi des animations ponctuelles : concerts, spec- tacles, sorties nature. Ce qui nous ani- me, c’est le partage, l’échange et l’envie de faire vivre nos villages” , résume Mic- kaël Chenevez, vice-président de l’as-

sociation. Autre contestataire : les Cigales du Bois Debout. “C’est un club d’investisseurs créé au niveau natio- nal qui se mobilise au service d’une gestion alternative de l’économie soli- daire. On a mis en place une antenne à Villers pour accompagner la reprise de l’épicerie par Alika Bertrand. Une quinzaine de personnes ont adhéré. Le collectif a apporté un soutien financier à ce commerce qui s’est diversifié vers les produits bio et qui dispose aujour- d’hui d’un point de petite restauration” , complète Hélène Vurpillat, habitante de Villers à la tête des Cigales du Bois Debout. Après le refus de la commune de vali- der la proposition d’Alika Bertrand sur les nouveaux emballages des colis de Noël, l’A.R.C., les Cigales et l’épi- cerie ont décidé d’organiser un apéri- tif convivial le dimanche 17 décembre en invitant les habitants, les associa- tions et les élus des trois villages. “On voulait que chacun vienne présenter ses activités, ses projets et ses besoins. On suggérait aussi aux communes d’ex-

à la même enseigne que ce soit au niveau des subventions ou de la mise à disposition des salles. “Par contre, on constate que l’A.R.C. ne participe jamais aux rendez-vous festifs de la commu- ne organisés le 14 juillet ou le 15 août, jour de la fête patronale. On ne les a pas vus non plus à la soirée dédiée à la mémoire du village où les anciens sont venus partager leurs souvenirs avec les jeunes générations.” Quand on lui parle du manque d’ambition de son équipe, il prend comme référence l’or- ganisation du comice àVillers qui n’au- rait jamais pu se dérouler sans l’im- plication des élus. “La commune agit aussi au service d’autres associations. On a réalisé par exemple la platefor- me utilisée par l’association Jehol pour ses spectacles équestres.” Il cite égale- ment les actions menées les actions portées à l’échelle intercommunales dans le Plan paysage et la future sta- tion trail de la C.C.A. 800. “J’admets qu’il y a un vrai problème de commu- nication avec ces personnes. C’est impos- sible de se comprendre. Ils prennent des décisions sans jamais nous concer- ter. C’est à mon sens une forme d’inté- grisme” , juge le maire. n F.C.

primer leurs idées en matière d’ani- mation économique, sociale et cultu- relle. Les relations avec la commune deVillers sont très compliquées on aime- rait être plus soutenu” , poursuit Mic- kaël Chenevez qui souhaite s’inscrire dans une démarche constructive. Une cinquantaine de personnes a répondu à l’invitation. Claude Courvoisier et les adjoints l’ont déclinée. “On a reçu ce mail cinq jours avant. C’est trop court. D’autre part, on nous place devant le fait accompli sans aucune concer- tation préalable” , réagit le maire en rappelant que rien ne l’oblige à sou- tenir l’A.R.C. Cette dernière étant domi- ciliée dans le village voisin. Pour autant et comme elle le fait déjà pour le foot, la commune lui verse une subvention de fonctionnement dont le montant atteint 200 euros en 2017, contre 75 euros en 2015. “C’est la subvention qui a le plus fortement progressé depuis trois ans. On soutient quatre autres associations : les parents d’élèves, les anciens combattants, le foot et le 3 ème âge. Globalement, cela représente une enveloppe de 1 000 euros.” Pour le maire, aucune ambiguïté, toutes les associations du village sont logées La guerre des colis L es communes de Villers-sous-Cha- lamont comme celles de Villeneu- ve-d’Amont, Sainte-Anne et Cour- vières ont pour habitude de commander les colis offerts aux anciens à la Petite Épicerie. Sauf que cette année, Alika Bertrand a proposé un nouveau conte- nant lui permettant de gagner du temps dans la préparation des colis. “On utili- sait jusqu’à présent des cartons d’en- dives et le temps passé à réaliser les colis n’était jamais facturé, d’où cette solution qui représente un surcoût de 2,50 euros par colis” , expliqueAlika esti- mant qu’il n’y avait là rien d’incongru. Sauf que la commune ne l’entendait pas de cette oreille. “On a reçu un courrier précisant ces nouvelles modalités qui intégraient également le versement d’un acompte. Le surcoût représente une hausse de 10 % imposée une fois enco- re sans nous demander notre avis. On a débattu de cette proposition au sein du conseil. Tout le monde s’est exprimé en suggérant de revenir aux anciens emballages. Cela n’a pas donné lieu à une délibération car on est bien en des- sous de la somme requise pour la sou- mettre au vote.” Claude Courvoisier estime utile préciser que la commune continuait de s’appro- visionner à l’épicerie si celle-ci acceptait de revenir sur ses positions. “J’étais d’ac- cord sous réserve que la commune soit envoie une personne pour venir m’aider, soit effectue elle-même la préparation des colis” , affirme Alika Bertrand. La

L’A.R.C. organise toutes sortes d’animations comme ce fut le cas lors du marché artisanal en 2016.

contre-proposition n’a pas abouti. Cha- cun est resté campé sur ses positions et la commune a privilégié un autre com- merce à Levier. “Cela ne nous a pas coû- té plus cher qu’avant. Cette remise en cause nous a également incité à travailler davantage avec des producteurs locaux comme l’agriculteur de Villers qui s’est diversifié dans les glaces à la ferme. ” n mais la commune préférait le retour au traditionnel carton à endives 10 % moins cher mais plus coûteux à préparer selon l’épicière. Cette année, Alika Bertrand proposait un nouvel emballage pour les colis de Noël

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