La Presse Pontissalienne 218 - Décembre 2017

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 218 - Décembre 2017

MÉTABIEF : QUI VEUT PAYER LA FACTURE ?

Station cherche partenaire de proximité si possible à l’aise financièrement. Métabief sous perfusion du Conseil départemental, bouc émissaire qui supportait ainsi tous les dysfonctionnements et déficits, c’est terminé, oublié. Petite révolution dans les chaumières du Mont d’Or, le Département veut désormais partager les risques avec la nouvelle communauté de communes des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs. Laquelle collectivité, sans y être opposée, demande que soit respecté le temps de la réflexion et des coûts que représenterait une telle prise en charge. Éclairages.

l Stratégie Les Rousses citées en exemple La station de Métabief cherche un beau parti Après avoir beaucoup investi dans la modernisation de la station, le Département sollicite les collectivités locales pour partager équitablement les investissements sur la station du Haut-Doubs. Enjeux.

C e n’est plus un secret pour per- sonne, l’heure n’est plus au Département-providence sur les pistes du plus grand domai- ne skiable du Doubs. Depuis le rachat des installations privées en 1991, le conseil départemental via le Syndicat mixte duMont d’Or (S.M.M.O.) a injec- té près de 30 millions d’euros dans Métabief. Cet effort s’est notablement accentué à partir de 2005 avec le nouveau télé- siège débrayable et dernièrement les canons à neige, soit 20 millions d’eu- ros en 12 ans, sans compter quelques déficits d’exploitation ici ou là. On sait que cela pouvait représenter jusqu’à 1million d’euros les pires années.Même si la tendance s’est inversée grâce aux nouveaux équipements. “Le bénéfice peut varier entre 300 000 et 800 000 euros avec une moyenne autour de 400 000 euros” , rappelle Philippe Alpy, le président du S.M.M.O. Plutôt que de parler de l’avenir de la station, il préfère la formule : “Quel projet pour Métabief ?” en souhaitant ainsi que la nouvelle communauté de communes se mobilise davantage étant lui-même persuadé qu’elle en aura les moyens.

Cette remise à plat n’est pas nouvel- le en soi puisqu’elle induit une révi- sion des statuts du Syndicat Mixte qui aurait dû être actée en 2016. Les tur- bulences autour de la fusion finale- ment actée en mai dernier ont repous- sé l’échéance. Avec le Département, cinq communes siègent aujourd’hui au bureau du S.M.M.O. : Métabief, Roche- jean, les Longevilles-Mont d’Or, Jougne et Les Hôpitaux-Neufs. S’ajoutait aus- si la communauté des communes des Hauts du Doubs depuis la reprise des tremplins de Chaux-Neuve par le S.M.M.O. “La communauté de com- munes Mont d’Or-Deux Lacs verse

“Aujourd’hui, la mariée est jolie”, note Philippe Alpy, le président du syndicat mixte en faisant référence aux nouveaux équipements de la station.

mais un passage obligé de certains élus locaux. “C’est nécessaire qu’on continue à bonifier les aménagements sur le site de Piquemiette car il y a encore des équi- pements à faire et pas seulement en hiver. On doit s’orienter vers le touris- me quatre saisons. Il faudrait une pis- te descente V.T.T. sur Piquemiette, por- te d’entrée des Suisses sur la station” , indique par exemple Gérard Dèque, le maire de Métabief. La communauté de communes des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs a trans- mis à la présidente du Conseil dépar- temental une lettre d’intention où la comcom confirme son accord de prin- cipe. n F.C.

miette suit son cours. Les études d’im- pact environnemental sont engagées depuis trois ans. On espère une sérieu- se avancée sur les statuts au printemps prochain.” En charges d’investissement sur la station, la facture annuelle s’élè- ve à 1,3 million d’euros avec en pers- pective des emprunts qui arriveront prochainement à terme. Les résultats d’exploitation sont plutôt excédentaires. “On enregistre une moyenne de 200 000 journées-skieurs par saison, soit une hausse de 10 % par rapport à la décen- nie 2000-2010. Le modèle fonctionne” , note le président du syndicat mixte. Ce qui ne change rien au fait qu’il faudra encore injecter 13 millions d’euros sur Piquemiette. Une somme importante

qu’un seul interlocuteur au sein du S.M.M.O. À l’image de ce qui se passe aux Rousses depuis 2003. Un modèle à suivre semble-t-il, tout en gardant à l’esprit que le contexte n’est pas tout à fait identique. La communauté de communes des Rousses réunit quatre communes contre 32 pour celle des Lacs et montagnes du Haut-Doubs. Quatre communes voisines qui ont vite com- pris l’intérêt d’investir dans les sports d’hiver et les équipements touristiques. Là-bas, le tourisme reste une activité essentielle au territoire. Sur Métabief, il reste encore beaucoup à investir pour finaliser la restructu- ration du domaine skiable. “Le projet de développement sur le secteur Pique-

100 000 euros par an depuis qu’on a engagé le projet de révision des statuts en 2015. Cet argent permet de finan- cer des études d’ingé- nierie et d’environne- ment liées à différents projets comme la piste verte de V.T.T.” , rap- pelle Philippe Alpy. Objectif du change- ment de statut : que le Département n’ait plus

La com’com confirme son accord de principe.

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