La Presse Pontissalienne 218 - Décembre 2017

LE PORTRAIT

43 La Presse Pontissalienne n° 218 - Décembre 2017

LES GRANGES-NARBOZ

Soirée des talents le 6 décembre

L’homme à tout faire de Soda Magazine

Pur autodidacte, Laurent Saillard, 34 ans, a complètement renouvelé en 2015 le contenu de son maga- zine ado gratuit qui met aujourd’hui davantage les jeunes en avant.

C’ est sans doute le jour- nal le plus lu dans les cours de récréation des collèges et des lycées de Pontarlier. Ce qui fait le succès de ce support tiré aujourd’hui à 5 500 exemplaires réside sans doute dans sa proxi- mité. “On a privilégié le contact avec les jeunes pour qu’ils puissent nous faire partager leurs passions, leurs goûts musicaux, vestimen- taires…” , explique Laurent Sail- lard. Cette démarche se vérifie déjà en couverture du magazine où les ados locales jouent les mannequins d’un jour. Pour ce faire, elles ont droit à une séance de maquillage et d’habillage, suivie d’une prise de vues en studio. “Soda magazine sort tous les deux mois à raison de cinq numéros par an sachant qu’on fait le break pendant les vacances scolaires. Il reflète l’actualité des collèges et des lycées. On s’inscrit dans la volonté de révéler des talents méconnus” , complète Laurent Sail- lard qui a présenté son support au Centre de Liaison de l’Enseigne- ment et des Médias d’Information

Bio express

l Originaire de Granges-Narboz

34 ans

l

Autodidacte

l

l Travaille au multiplexe Olympia

Ses passions :

l

roller, ski alpin, photographie

En 2015, Laurent Saillard a relancé une version de Soda Magazine plus en lien avec les jeunes ados pontissaliens.

très peu pour lui. Il qualifie lui- même sa scolarité de “désastreuse”. “Cela ne m’intéressait pas” , explique celui qui après son brevet partira préparer en lycée professionnel un B.E.P. électronique dont il n’arri- vera jamais au bout. La suite fut tout aussi décousue. Un séjour à Paris de quelques années le temps de comprendre qu’il n’était pas fait pour cette vie trépidante voire superficielle. Retour au pays où il choisit de tra- vailler avec son père artisan-pein- tre en bâtiment. Une expérience relationnelle inoubliable qu’il ne regrette absolument pas. “À cette époque, j’ai créé le site “Iciyatout” qui proposait du contenu pour les blogs. Cela a très bien fonctionné au début. J’ai vécu de cette activité

une formule bimestrielle.” L’expé- rience se prolongera jusqu’en 2011, date à laquelle le rédacteur, pho- tographe, graphiste et commercial décide de lever le pied. “Quand la passion n’est plus là, j’arrête.” Professionnellement, il continue dans l’animation radio. Tout change en 2015. Il relance son magazine gratuit. “Cela me manquait” , jus- tifie-t-il. Plus question de généra- lités, il privilégie un contenu rédac- tionnel en lien avec ses lecteurs. “La formule est plus chronophage. On fait beaucoup de rencontres mais aujourd’hui Sodamagazine a trouvé son public et même les adultes s’y intéressent.” Laurent Saillard ne vit pas encore des revenus de son support. Il tra- vaille au multiplexe cinéma de

l’Olympia. Intéressé pour élargir son audience, il tient aussi à gar- der sa liberté d’action et d’expres- sion. Soucieux d’être reconnaissant toutes celles et ceux qui l’ont accom- pagné dans la réussite de Soda magazine, il a décidé de les remer- cier à sa manière ce 6 janvier à par- tir de 20 heures au théâtre Blier lors de la Soirée des talents. “J’ai proposé à tous les jeunes que j’ai interviewé ces deux dernières années de se produire sur scène. Il y aura du chant, de la danse, du trampo- line, de l’hypnose, sans oublier un défilé de mode où l’on verra passer les modèles qui ont posé en cou- verture du magazine.” 2 h 30 de spectacle. Billet en prévente à l’of- fice de tourisme de Pontarlier. n F.C.

pendant trois ans avant qu’elle ne périclite avec l’arrivée de Facebook. Cela m’a quand même permis de m’équiper en 2009 en matériel photo.” Presque un aboutissement pour celui qui rêvait depuis l’en- fance d’être cameraman à la télé. Il s’extrait très vite de la photo loi- sir à la photo boulot en se posi- tionnant sur la couverture des mariages. 2009, année charnière marquée par le lancement de Soda magazine. À l’époque, Laurent qui travaille comme animateur sur Vil- lages F.M. à Déservillers estime qu’il manque unmédia papier dédié aux jeunes. “Le premier numéro est sorti en octobre 2009. Il était sur- tout axé sur des thématiques liées à la vie des ados : la sexualité, la santé, le sport. On était déjà sur

Révéler des talents méconnus.

(C.L.E.M.I.). Résul- tat : le support a reçu un accueil très favorable, ce qui laisse augurer de possibles soutiens pour élargir le rayon de diffusion hors les murs pontissaliens. Laurent y croit, sans pour autant vendre la peau de l’ours. Les désillusions, il connaît. Rien ne le prédestinait à s’épa- nouir dans le monde des médias. Bien au contraire. L’école,

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