La Presse Pontissalienne 218 - Décembre 2017

21 La Presse Pontissalienne n° 218 - Décembre 2017

l Centre-ville 200 adhérents à C.P.C. Les commerçants du centre ne baissent pas les bras

“I l ne faut pas qu’on se plaigne, mais il faut arrêter de dire que tout va bien.” C’est en résumé le sentiment des com- merçants du centre-ville de Pontarlier que partage Sylvie Dabère, la prési- dente de l’association qui les repré- sente : C.P.C. (Commerce Pontarlier Centre), forte de 135 adhérents (sur 200 commerçants installés). Pour eux, de manière générale, l’année 2017 aura été moins bonne que l’année précé- dente. La baisse du chiffre d’affaires est estimée “à environ 10 %” note l’as- sociation. Plusieurs facteurs expli- quent ce tassement : le nombre de tra- vailleurs frontaliers qui a eu tendance à stagner, un franc suisse qui a repris un peu de poids, et une phase de tra- vaux qui ont dévié les flux de certaines artères commerçantes. “Il est clair qu’on a payé le prix des travaux” esti- me Sylvie Dabère. La fermeture du magasin Spar de la rue de la Répu- blique il y a un an a renforcé un peu plus ce sentiment d’une fréquentation orientée à la baisse. Mais plus qu’une impression, les chiffres ne mentent pas. La baisse de 10 % a été calculée d’après le chiffre d’affaires global des 62 commerçants adhérents à la Car- te Altitude. “La situation est devenue compliquée surtout depuis septembre. Novembre a permis de compenser en partie cette baisse et les fêtes de fin d’année ont l’air de plutôt bien démar-

Malgré une conjoncture compliquée depuis la rentrée, le commerce de centre-ville semble reprendre du poil de la bête et mise sur les animations de fin d’année pour inverser la tendance.

kets déposés dans les urnes des com- merçants au cours du mois permettra de gagner 1 000 euros en chèques- cadeaux. “Quatre bons de 250 euros chacun.” Le budget global de C.P.C. à l’année avoisine les 180 000 euros. La Ville de Pontarlier abonde à hauteur de 50 000 euros. Les cotisations et les ani- mations font le reste. La braderie annuelle rapporte environ 12 000 euros de bénéfices à C.P.C., les Greniers Saint- Pierre environ 3 000. Les commerçants adhérents à C.P.C. n’ont jamais été aussi nombreux. “Nous sommes pas- sés de 56 en 2004 à 135 aujourd’hui.” Preuve que l’union fait la force. Les commerçants du centre-ville ont bien compris que leur salut passait par une manière de se démarquer. À l’image de ce que la présidente de C.P.C. a engagé pour redonner un coup d’ac- célérateur à son activité au centre-vil- le - son magasin est passé aux cou- leurs de la franchise Olivier Desforges -, il faut aux commerçants indépen- dants du centre-ville de l’imagination pour contrer les assauts des plus grandes enseignes. Et miser, toujours plus, sur les animations. L’autre façon de se démarquer. n J.-F.H.

rer. Nous espérons que la tendance sera au final inversée” commente Sylvie Dabère avec un regain d’optimisme. Pour l’heure, c’est aux animations de fin d’année que s’attellent les com- merçants membres de C.P.C. Deux grosses animations sont prévues en parallèle du marché de Noël organisé par la Ville. Un grand jeu de l’Avent s’étale jusqu’au 24 décembre. “Le prin- cipe est original. Chaque commerçant qui participe - ils sont plus de 100 à le faire - choisit une ou plusieurs dates dans le mois et ce ou ces jours-là, il pré- voit un accueil spécial de ses clients : soit avec un café, un vin chaud, une coupe de champagne ou encore un petit cadeau. En plus, un tirage au sort aura

lieu dans chaque bou- tique pour gagner à chaque fois un lot d’au moins 25 euros. La deuxième animation, c’est la mise en place des sapins que nous avons faite fin novembre” détaille la présidente de C.P.C. Point d’orgue de ces animations : un grand tirage au sort pro- grammé le 24 décembre regroupant tous les tic-

“De 56 adhérents en 2004 à 135 aujourd’hui.”

Sylvie Dabère préside l’association Commerce Pontarlier Centre et ses 135 adhérents.

“L’animation est la clé du centre-ville” l Finances publiques Quel soutien par la Ville ? L’adjoint pontissalien à l’Économie a la particularité d’avoir deux commerces, l’un en ville, l’autre en zone. Selon lui, le rôle de la Ville est bien de soutenir en priorité le commerce de centre-ville.

L a Presse Pontissalienne : Le com- merce de centre-ville est-il logé à la même enseigne que celui des zones périphériques ? Bertrand Guinchard : Il est clair que la fré- quentation et le chiffre d’affaires ne sont pas les mêmes entre les deux sec- teurs. On sait bien que pour les clients, il est souvent plus simple de poser sa voiture dans un grand parking de zone et de faire ses achats. C’est la raison pour laquelle c’est notre rôle, à nous élus, de valoriser ce qui se fait au centre- ville que les clients considèrent plus parfois comme un lieu de promenade, de divertissement, dans un bel endroit. Par conséquent, il faut continuer à ani- mer ce centre-ville. L’association C.P.C. le fait très bien, ils sont des équipes très mobilisées, et nous les soutenons. Notre objectif est bien de dynamiser le centre-ville. L.P.P. : Que vous disent les commerçants sur ce sujet ? B.G. : Plus de 75 % des commerçants disent qu’il y a un problème de sta- tionnement au centre-ville. Nous disons que ce n’est pas tout à fait vrai et que nous devons habituer les clients à se garer dans les parkings, la plupart gra- tuits, qui sont à moins de 5 minutes à pied du centre-ville. Nous avons fait

des efforts de communication sur ce sujet et le résultat commence à être visible : il y a de plus en plus de mon- de sur les parkings périphériques. Si dans le futur, on arrivait à faire un parking souterrain de trois niveaux à l’îlot Lallemand, idée que la Ville est en train d’étudier, ce serait une solu- tion de plus. Après, il faut que tout le monde joue le jeu, y compris les com- merçants, sans s’amuser à faire tour-

ner son disque de sta- tionnement en zone bleue à intervalles réguliers… Nous avons bien conscience aussi que la série de travaux qui ont été engagés en ville a per- turbé le commerce. Mais je pense que tout le monde est mainte- nant satisfait du résul- tat. L.P.P. : La navette de bus que vous avez testée qui reliait le centre à la péri- phérie est définitivement abandonnée ? B.G. : On a eu le méri- te d’essayer, ça n’a pas marché. Nous n’avons

Bertrand Guinchard, adjoint pontissalien à l’Économie.

“Un parking souterrain à l’îlot Lallemand ?”

pas de regret de l’avoir tenté, mais les transports collectifs ne sont décidé- ment pas dans les mentalités des gens du Haut-Doubs… L.P.P. : L’activité des commerces au centre- ville est tout de même tendue… B.G. : Oui, le chiffre global montre une baisse de 10 % et certaines enseignes risquent de fermer. Mais en parallèle, il reste beaucoup de gens qui se lan- cent en créant de nouvelles enseignes. Certes, il faut supporter l’investisse-

ment en ville avec des pas-de-porte parfois excessivement chers mais en parallèle, il est nécessaire que les clients se réapproprient le centre-ville. Notre rôle est aussi d’inciter les Pontissa- liens et les gens de l’extérieur à venir. D’où l’aide financière que l’on appor- te au commerce de centre-ville, qui est beaucoup plus élevé que celle que l’on apporte aux autres zones. Au total, on verse plus de 50 000 euros par an pour soutenir les actions des commerçants du centre-ville. C’est peut-être moins

qu’avant quand l’État soutenait éga- lement le commerce, mais je pense que ce n’est déjà pas mal. Mais il est clair que si on doit aider plus un commer- ce qu’un autre, c’est le commerce de centre-ville. Je suis convaincu que l’ani- mation est la clé du centre-ville. Les commerçants savent d’ailleurs que notre porte est grande ouverte pour discuter de leurs projets d’animations. On fait beaucoup, mais on ne peut pas tout faire. n Propos recueillis par J.-F.H.

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