La Presse Pontissalienne 218 - Décembre 2017

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 218 - Décembre 2017

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ALIMENTATION

Le 16 novembre dernier

La victoire du bon goût au concours du mont d’or Le 31 ème concours interprofessionnel du mont d’or s’est tenu à Malbuisson sous le patronage du chef étoilé Marc Faivre qui officiait à domicile. Ambiance et résultats.

A vec six restaurants pour 900 habitants, la station “balnéaire” au bord du lac Saint-Point reste et de loin la plus la plus belle éta- pe gastronomique du Haut- Doubs. Dans ces circonstances, le syndicat interprofessionnel du mont d’or n’a pas eu à cher- cher bien loin pour trouver un président du jury à la hauteur de l’enjeu. “Je suis ravi d’être président” , expliqueMarc Faivre qui a déjà été membre du jury. Par le passé, le chef étoilé du

Ce 31 ème concours a été présidé par le chef étoilé Marc Faivre.

Un second tour a été nécessaire pour mieux prendre en compte le critère du goût sans quoi l’un des candidats au podium passait à la trappe

Bonne nouvelle sanitaire, les dix ateliers de la filière étaient en lice. Chaque boîte était jugée sur différents critères : aspect, tex- ture, couleur, odeur et bien sûr le goût. Si le vainqueur, à savoir laMai- son Badoz, s’est vite imposé avec une note de 17,08 sur 20 de moyenne, les avis étaient moins unanimes pour compléter le podium.Au point qu’il sera néces- saire de procéder à un second tour en pondérant davantage le goût pour aboutir à un classe- ment fidèle aux appréciations

BonAccueil a également accueilli dans son établissement des concours de cuisine autour du mont d’or. Ce 31 ème concours se tenait au restaurant L’Atelier de Donat avec vue imprenable sur le lac. Un président de jury haut en gastronomie, un cadre paysager exceptionnel : tout était donc réuni pour un concours de hau- te volée. Le jury composé de 10 membres n’a pas ménagé sa pei- ne pour aboutir à un podiumqui exprime au mieux cette dégus- tation de mont d’or à l’aveugle.

gustatives de chacun. “On était vraiment au niveau de l’excel- lence des goûts et des textures” , confirme Marc Faivre.” La coopérative des Jarrons mon- te sur la seconde marche du podium avec 16,23 sur 20. La médaille de bronze revient aux Mont de Joux avec 15,75 sur 20. L’occasion de signaler que Badoz et les Monts de Joux avaient déjà été récompensés en termi- nant respectivement second et troisième du concours 2016.Com- me quoi, il y a de la constance dans les savoir-faire et les goûts. n

La maison Badoz l’emporte devant les Jarrons et les Monts de Joux.

LITTÉRATURE

Une famille originaire du Haut-Doubs

De la petite fille violée à la femme apaisée,

un poignant témoignage d’amour Comment peut-on vivre après un drame comme l’inceste et quand les souvenirs ressurgissent bien des années après ? Dans un ouvrage adressé à son père, Catherine se libère de l’horreur vécue.

“É crire. Un palliatif contre la souffrance, un remède plein d’espérance, une thé- rapie contre l’errance…” Pour cette femme dont la famille est originaire du Haut-Doubs, il a d’abord été question de survie. En couchant noir sur blanc les quelques phrases qui lui venaient à l’esprit, elle a tenté de soigner ses maux. “Ma priorité était de me livrer, de me débarrasser de toutes ses impuretés. Quand j’ai commencé en 2004, je n’avais aucun souvenir, ils sont remontés à la surface petit à petit.” Pendant longtemps, son esprit a occul- té les faits. “Je n’avais aucune image en mémoire avant mes 14 ans, je trou- vais ça bizarre sans chercher plus loin.” Les professionnels lui expliqueront plus tard qu’il s’agit d’un mécanisme de défense psychologique, contre lequel elle ne pouvait rien. Un clivage qui pousse le cerveau à ne se concentrer que sur ce qu’il vit au présent. Et puis un jour, est intervenu un élé- ment déclencheur : le mariage de son

fils. Il lui faudra finalement douze ans pour que ses poèmes émergent : de la petite fille bafouée et violée par son père à la femme révoltée et aujour- d’hui apaisée. Dans les premières pages, elle évoque “ce nom qui lui fait honte : papa” , tan- dis qu’elle conclut par un message d’es-

le qui casse l’image du bon père de famille, aimant et pieux.” Elle aura aussi à subir les abus de plusieurs hommes d’Église quand son père est devenu chef de chorale. Au fur et à mesure des confrontations aux souvenirs, les relations avec sa mère deviennent conflictuelles, cette dernière lui enjoignant “de laisser le passé, dans le passé et de passer à autre chose !” Seule sa sœur, elle aussi vic- time d’abus, partage son indignation. Mais le fardeau est lourd à porter et “quelque chose se casse.” Rendre aujourd’hui publique son his- toire personnelle marque un nouveau tournant. “Je me sens portée par ce devoir de témoigner, pour peut-être aider d’autres victimes.” Encouragée par l’écrivaine comtoise Nicole Zorn rencontrée au hasard d’un week-end, elle a choisi de publier ses écrits à compte d’auteur, en gardant l’anony- mat pour préserver sa famille. Son livre, intitulé “Mon père”, est paru aux éditions Amalthée en avril dernier. n

poir et d’amour à son attention. Lui est décé- dé depuis, mais elle, res- te, et doit trouver quoi faire de ce douloureux héritage. “Je suis pas- sée par toutes les émo- tions.” Un long chemi- nement qui l’a confronté à la souffrance, au déni et même à l’isolement familial. Catherine n’a désormais plus de contacts avec ses trois frères, qui ne l’ont d’abord pas cru. “Je n’étais pas tant la victi- me que laméchante. Cel-

Un entourage qui préfère “laisser le passé dans le passé.”

L’ouvrage de cette Bisontine sur l’inceste, fait écho à la brûlante actualité du harcèlement sexuel. Elle se dit prête à témoigner dans des écoles et ailleurs pour que cela cesse !

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