La Presse Pontissalienne 218 - Décembre 2017

PONTARLIER

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La Presse Pontissalienne n° 218 - Décembre 2017

SOCIAL

Jusqu’à fin mars

La veille mobile fidèle au poste Cet hiver encore à Pontarlier, personne ne passera la nuit sur le trottoir. C’est la raison d’être de la veille mobile composée de trois “maraudeurs” dont une petite nouvelle venue s’aguerrir aux réalités de la précarité au quotidien.

Agence Patrice BRISEBARD Norbert AMADRY

1 rue Colin - 25300 PONTARLIER - Tél. 03 81 39 59 18 50 Grande Rue - 25140 CHARQUEMONT - Tél. 03 81 68 00 74

A près avoir décroché son diplô- me de conseillère en écono- mie sociale et familiale en octobre dernier, Chloé n’a pas hésité à se porter candidate à la veille mobile. “Pour les nouveaux, c’est une très bonne expérience et même souvent un tremplin vers l’emploi” , rappelle Bénédicte Hérard, l’adjointe responsable du C.C.A.S. qui supervi- se ce dispositif hivernal en partena- riat avec l’A.D.D.S.E.A. Un test gran-

deur nature pour Chloé. “Je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Au bout de trois semaines, j’ai pris mes repères. Il y a toujours une part d’imprévu mais c’est aussi l’intérêt de la mission” , confie la jeune maraudeuse qui n’exerce jamais seule. Opérationnel depuis début novembre, le dispositif mobilise sur le terrain trois “agents” qui travaillent toujours en binôme. Également conseillère en économie sociale et familiale, Ophé-

lie entame sa seconde campagne. La première lui ayant quand même per- mis de décrocher un poste à mi-temps au C.C.A.S. où elle travaille aujour- d’hui dans l’accompagnement social. “C’est assez complémentaire. Lors des tournées, on est parfois amené à gérer des situations difficiles à vivre mais sans méchanceté envers nous. On tra- vaille du lundi au vendredi de 16 h 30 à 21 heures On commence générale- ment par visiter des personnes à domi- cile en répondant parfois aux besoins repérés par les assistantes sociales du C.C.A.S. On poursuit la tournée dans les rues avec des passages obligés dans certains lieux comme Travail et Vie et l’abri de nuit. C’est l’occasion de faire passer des messages entre les services et les personnes.” D’une année sur l’autre, certains par- tent, d’autres débarquent dans la capi- tale du Haut-Doubs. Quelques habi- tués ont également vu leur situation évoluer de façon positive avec des solu- tions de logements plus confortables qu’à l’abri de nuit. Le premier pas vers l’insertion. Chloé et Ophélie savent aussi qu’elles peuvent compter sur Cédric Chagrot, le troisième élément de la veille mobile qui a lui aussi trou-

vé sa place au C.C.A.S. où il exerce cette fonction de veille sociale au quo- tidien. Outre la veille mobile, le dispositif hivernal intègre des places d’accueil d’urgence à l’abri de nuit et au foyer des travailleurs. “Il y a 5 à 6 places disponibles dont certaines réservées exclusivement au public féminin. On constate que l’accueil d’urgence à Pon- tarlier concerne davantage les hommes que les femmes.” Après un désenga-

Pontarlier peuvent servir à des per- sonnes sans abri repérées sur Besan- çon, Montbéliard ou ailleurs dans le Doubs. Dans la mesure du possible, une solution de proximité est toujours privilégiée” , complète Bénédicte Hérard en soulignant que “l’efficience du dis- positif ne se mesure pas en quantité de places disponibles. Il convient plu- tôt d’avoir une réponse adaptée aux besoins.” Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce ne sont pas forcément les S.D.F. habitués des lieux qui sont concernés par l’accueil d’urgence. Ce public est déjà pris en charge. On trou- ve parfois des personnes venues ten- ter leur chance en Suisse mais pour qui cela n’a pas marché et qui se retrou- vent à la rue. La veille mobile prend toute son utilité au plus froid de l’hi- ver quand les conditions peuvent mettre en danger la vie des personnes qui n’ont pas d’hébergement. Quand la situation empire, le préfet peut déclencher le plan grand froid et mettre à disposition des lits en nombre suffisant, quitte à ouvrir les gymnases comme cela se fait de temps en temps dans les grandes agglomérations. n F.C.

gement financier de l’État qui avait laissé planer quelques doutes sur la pérennité de la maraude pontissalien- ne, la Ville avait mis la main à la poche pour compenser. “On est tou- jours dans cette logique- là mais la situation est stabilisée. Par rapport à l’an dernier, on tourne un jour de plus en semai- ne. La veille mobile s’in- tègre dans le dispositif de régulation départe- mental du 115. Ce qui signifie que les places d’accueil d’urgence à

Des personnes venues tenter leur chance en Suisse.

Chloé, la petite nouvelle, officie cette année avec Ophélie dans l’équipe de veille mobile où intervient également Cédric Chagrot.

AVENTURE Retour d’expérience Le plein d’aventure,

de solidarité et d’humanité Christine Girard gérante de Grand Litier Pontarlier et sa cousine Fabienne ont participé au trophée Roses des sables, un rallye qui permet aussi d’acheminer du matériel médical et de puériculture dans les villages du Sud marocain.

Les filles du Trophée des sables ont pu déguster en chemin les spécialités locales chez l’habitant.

E lle parle d’une belle leçon de vie. “On y est allé avec le cœur” , résu- me la spécialiste de lite- rie qui n’a pas eu trop le temps de s’endormir au volant du 4 x 4 utilisé pour effectuer ce périple dans le désert maro- cain. Un défi sur-mesure pour cette passionnée de conduite automobile associée avec sa cou- sine et copilote Fabienne dans cette compétition réservée uni- quement aux femmes de plus de 18 ans. Le trophée Roses des sables est davantage une course d’orien- tation sans notion de vitesse où l’objectif est de rallier l’étape du jour à l’aide d’un road-book, d’une carte et d’une boussole, en res- pectant les différents contrôles de passage. Partis du Pays Basque le 11 octobre, les équi- pages ont rejoint Algeciras deux

jours plus tard avant la traver- sée en bateau jusqu’au Maroc où les attendait le plat princi- pal : cinq étapes dans le désert. Au menu, plusieurs épreuves d’orientation, franchissement de dunes “hautes comme des montagnes” , sans oublier la gran- de étape marathon en totale autonomie sur deux jours. Avant de s’engager, Christine Girard avait suivi un stage de pilotage adéquat. Bien lui en a pris. Pas d’incident ni de panne majeure à signaler si ce n’est quelques ensablages où chacu- ne a pu apprécier l’intérêt de la solidarité indispensable pour se sortir des pièges du désert. “L’am- biance au bivouac était vraiment excellente même si les conditions de vie étaient très spartiates.”

Si elles avaient soif d’aventure et de paysages grandioses, les cousines étaient aussi motivées par la dimension humaine de l’événement, son authenticité et le souci d’apporter une aide tan- gible aux populations indigènes. “Ce rallye fonctionne en parte- nariat avec l’association “Enfants du désert” qui œuvre tout au long de l’année au service de l’enfan- ce dans le Sud marocain. Avant de partir on a collecté toute une liste de produits pharmaceu- tiques, couches, matériel médi- cal, puériculture, jouets, denti- frices, brosses à dents, chaussures, vêtements… On en avait plein la voiture.” Ces colis ont été dépo- sés dans un village étape du ral- lye avant d’être distribués par l’association dans les villages

alentour. Les participantes ont été accueillies chez l’habitant. Elles ont aussi formé un grand cœur rose en plein désert en soutien au dépistage du cancer du sein. Les organisateurs du trophée ont établi un partenariat depuis 2012 avec l’association “Le can- cer du sein, parlons-en !” De retour au bercail, chacune a repris le train-train de la vie quotidienne. Pas tout à fait, Christine Girard rêve déjà d’un défi similaire en Amérique du Sud, à savoir le trophée Rose des Andes à destination des enfants autistes. À titre indica- tif, Christine et sa cousine ont terminé 14 èmes sur 125 équi- pages. n F.C.

La traversée du désert marocain reste toujours une belle épreuve de pilotage.

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