La Presse Pontissalienne 215 - Septembre 2017

VALDAHON - VERCEL 34

La Presse Pontissalienne n° 215 - Septembre 2017

Soutenir Tim, 7 ans, atteint d’une leucémie Hospitalisé pour une leucémie détectée fin 2014, Tim fait preuve d’un immense courage dans son combat contre la maladie. Pour soutenir ses parents à son chevet jour et nuit, l’association “Team Tim” a vu le jour. VERCEL Santé et solidarité

Association Team Tim, 11, rue Clos Bozard, 25530 Vercel Dimanche 24 septembre, stand lors de la course de voitures à pédales à Valdahon Rens. au 06 87 60 44 48

de le guérir. L’opération est prévue à l’hôpital de Strasbourg. Quand ? “On l’ignore, on attend qu’un médecin nous l’annonce” poursuit la maman qui a dû stopper son travail. Tous les jours, elle se rend au chevet de son fils. Le soir, c’est Julien le papa qui dort avec lui. Entre-temps, il faut gérer les affaires courantes, élever les deux sœurs. Pour soutenir les parents, des amis ou voisins de la famille se sont mobilisés et ont créé l’association “Team Tim” au début de l’été. Alexandre Bonnet dont le fils Jules est un grand copain de Tim s’est mobilisé avec d’autres amis à l’instar de Fabrice Muller (tré- sorier de l’association) après avoir convaincu le papa et la maman qui n’avaient rien demandé au préalable : “Notre but est de trouver des fonds pour que les parents n’aient pas à s’occuper du souci financier. Ils ont bien d’autres choses faire ! Lorsqu’ils devront se rendre à Strasbourg pour la greffe, ils devront se loger. Il y a bien un endroit qui peut les accueillir mais cela coûte 34 euros : à long terme, c’est une for- tune. C’est notre seule façon de les aider car on ne peut pas remplacer les parents qui vont voir Tim à l’hôpital. On peut juste leur proposer de garder leurs deux

L e dernier week-end d’août, Tim, 7 ans, a quitté l’hôpital de Besan- çon où il est soigné depuis trois mois pour retrouver son chez-soi à Vercel l’espace de 72 heures. Ce - court - moment passé avec ses deux sœurs Solyne (4 ans) et Laly (8 ans), ses parents, quelques copains, lui per- mis de quitter l’univers médical. La rentrée scolaire, il l’a faite depuis sa chambre à Minjoz. Soigné depuis novembre 2014 pour une leucémie après avoir ressenti des douleurs aux jambes, le garçonnet ori- ginaire de Vercel “va bien pour le moment” témoigne Audrey, sa maman. Une partie de sa leucémie est en rémis- sion, la seconde partie est en attente de résultats. Pour être définitivement remis sur pied, Tim attend un donneur compa- tible de moelle osseuse pour avoir accès à une greffe. S’il réagit correctement à la chimiothérapie et s’il est en rémis- sion, les médecins auront une chance

Laly et Solyne avec leur frère Tim.

autres enfants…” dit le président. Via l’association, une action pour récol- ter des fonds a été organisée le 14 juillet avec vente de barbe à papa, puis de bracelets. La solidarité à Vercel fonc- tionne parfaitement. L’argent a déjà permis d’acheter une tablette numé- rique pour l’enfant et un forfait. Deux actions seront menées en septembre : le 16 septembre dans le cadre d’une soirée-cabaret à Vercel, des décora- tions de table seront vendues au pro- fit de l’association, puis le 24 avec une vente de barbe à papa lors de la cour- se de voitures à pédales. Si l’association se nomme “Tim”, elle n’est pas à vocation “exclusive” du gar-

çon. Récemment, les bénévoles ont appris qu’un autre jeune Vercellois a contracté la même maladie. Une rai- son de plus pour donner un peu d’ar- gent… ou de sa personne. “On milite pour le don de moelle osseuse, souffle Audrey. Cela fait peur aux gens mais attention, cela n’a rien à voir avec le don de moelle épinière. Le don de moel- le consiste à une prise de sang. Seule- ment si vous êtes compatible (1 chan- ce sur un million), une ponction sera faite.” Tim, lui, subit au minimum une ponc- tion par mois… mais garde le sou- rire. n E.Ch.

Tim - sur son lit d’hôpital - avec le bracelet de l’association “Team Tim” au poignet.

FLANGEBOUCHE

Un nouveau breuvage en préparation

La Sapinette des frères Ducret fait recette Incroyable parcours pour ces deux frères (19 et 22 ans) qui ont créé un alcool à base d’aiguilles de sapin. Tout a commencé dans le garage des parents, à Flangebouche. Aujourd’hui, la bouteille s’exporte !

Elle se consomme à l’apéritif ou en fin de repas.

D es têtes, la Sapinette en fait tourner. Mesurée à 40 degrés, cette liqueur douce et sucrée se marie aussi bien avec une bière (la sabièrette), se déguste en cock- tail avec de la vodka, de la limonade (sapinette limée), en trou normand ou mieux encore en digestif. “Elle livre une douceur dans la langue” commente “Razu”, ex-restaurateur mortuacien connu pour sa compétence gustative sur les spiritueux. Il est devenu l’am- bassadeur du produit. Depuis sa sortie au printemps 2016, l’arrivée de la Sapinette sur les tables séduit aussi bien les femmes que les hommes. “Si je regarde dans le rétro- viseur, je me dis que tout est allé très vite. Nous sommes partis les yeux fer- més et finalement, le bouche-à-oreille a marché plus vite que prévu” com- mente Richard, l’aîné des frères Ducret, à tel point que les douanes ont rapi- dement rappelé à l’ordre les jeunes entrepreneurs qui avaient omis de déclarer leur marchandise. Depuis, tout est en ordre. Leur activité est léga- le, leur société créée… Les aiguilles fraîches de sapin peuvent macérer une semaine dans les cuves pour produi- re cet élixir sorti tout droit du “Haut-

Doubs”. Disponible dans 21 points de vente dans le Doubs et bientôt dans la gran- de région voire Lyon, chez les produc- teurs, la bouteille de 70 cl (vendue 21 euros) fait de nombreux adeptes. Le produit surfe sur la mode du “local” et vise la barre des 1 000 bouteilles vendues pour 2018. Les garçons en vendent environ 200 par mois, la plu- part dans le Doubs, et depuis peu dans de grandes villes comme Paris ou Lyon grâce à leur site Internet. D’une couleur jaune dorée, elle est pro- duite dans le chalet de jardin installé

le matériel nécessaire à la mise en bou- teille. “Le banquier a rigolé au départ. Aujourd’hui, il est un peu bluffé” témoigne Isabelle, la maman, surpri- se par l’ampleur que prend “la petite entreprise familiale.” “On les soutient sans le dire. Ils n’ont pas peur, ils fon- cent” poursuit-elle. Les garçons ont chacun leur rôle : Arthur à la production, Richard à la promotion. Une alchimie parfaite qui délivre au produit son authenticité. “C’est du local et de l’artisanal puisque tout est fait à la main. On va ramas- ser les aiguilles de sapin dans la forêt près de Flangebouche. Les étiquettes sont collées par le personnel de l’A.D.A.P.E.I. de Morteau, la bouteille cirée à la main par nous. On produit le samedi matin lorsque nous ne sommes pas à l’école” fait remarquer Richard qui poursuit des études d’ingénieur à Saint-Étienne. Tout a commencé en avril 2016. Pas- sionnés de cocktail, Arthur et Richard se lancent. La première bouteille râpe le fond du gosier : “Lors d’une soirée, on a fini la première bouteille en la

mélangeant avec de la bière car elle n’était pas bonne” convient Richard. Quelques semaines plus tard, la tête et les idées claires, les Ducret trouvent la recette idéale : la Sapinette était née. À grand renfort de communica- tion sur les réseaux sociaux, ils inven- tent une légende au produit, soi-disant né grâce à des bûcherons culs-rouges (habitants de Flangebouche) à la fin de l’hiver après une tempête. Arthur et Richard se déguisent en bûcherons version XIX ème siècle et publient une vidéo expliquant comment ils choisis- sent les aiguilles de sapin. Plus de 1 600 personnes suivent ce produit “vivant”. Sur la bouteille, une photo d’eux à 9 et 6 ans le jour de leur anni- versaire. Voilà la recette des frérots : douceur, convivialité et authenticité dans 70 cl d’alcool. Pour l’instant, les remercie- ments et les encouragements des clients font leur salaire sachant que la moi- tié du produit est taxée par l’État. Les “Sapinetiers” préparent - déjà - un nou- veau breuvage… n E.Ch.

dans la propriété des parents d’Arthur et Richard Ducret (19 et 22 ans) à Flangebouche. Les frangins, nés le même jour (22 août), ont dépas- sé de nombreuses bar- rières pour en arriver là. Il a fallu convaincre les banques. L’une d’elles leur a souscrit un prêt de 10 000 euros, obligatoire pour acheter les cuves et

La fabrication dans le chalet de jardin.

Richard Ducret et son frère Arthur ont créé l’an dernier “La Sapinette”.

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