La Presse Pontissalienne 215 - Septembre 2017

FRASNE - LEVIER - ORNANS 32

La Presse Pontissalienne n° 215 - Septembre 2017

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SANTÉ

Une enquête est ouverte “Pourquoi lui avoir administré

un traitement périmé et sans ordonnance ?” Suivi pour un cancer de la thyroïde au C.H.R.U. de Besançon, Hervé Bernard est décédé sur son lit d’hôpital. Sa compagne a porté plainte pour comprendre pourquoi des comprimés traitantle cancer du rein, périmés d’un an et sans ordonnance, lui ont été délivrés.

E lle avait promis à son conjoint de ne rien lâcher. Carole tient parole. Pour la mémoire de son hom- me décédé à 46 ans, celle de leur fils Mathis (10 ans), de sa fille Marine et ses deux autres enfants, la mère de famille de Montgesoye se bat. Si la douleur d’avoir perdu un être cher se rappelle à chaque instant, elle lui donne cette for- ce d’éplucher les dossiers médi- caux. “Ma seule motivation est de connaître la vérité et éviter cela à d’autres patients. J’ai

l’impression que beaucoup de choses ont traîné dans le suivi médical d’Hervé. Et surtout que

cachet pour le cancer du rein alors qu’on lui diagnostique un cancer de la thyroïde. Tout est allé très vite une fois le traite- ment pris : ses reins se sont blo- qués” dit-elle. Trois jours avant qu’Hervé Ber- nard ne décède (le 17 avril der- nier), il avait porté plainte auprès du procureur de la Répu- blique de Besançon pour “empoi- sonnement.” Cette décision, le malade l’avait prise après s’être rendu compte que les compri- més donnés par le service d’on- cologie dépassaient d’un an et demi la date de validité. Il s’agis- sait d’une boîte de Sunitinib - pour traiter le cancer du rein - délivrée sans ordonnance lors d’un entretien le 28 mars. “On nous a donné les médicaments comme cela. Quand on a fait remarquer la date à l’hôpital, on nous a redonné une boîte… qui se périmait en avril, soit trois jours plus tard alors que le traitement devait encore durer plusieurs jours !” témoigne Caro-

Carole Guyot et son fils Mathis.

l’on peut, à l’hôpi- tal, donner des médicaments péri- més et sans ordon- nance ! Ce n’est peut-être pas le médicament péri- mé qui a causé sa mort mais plutôt la non-adéquation de ce traitement avec sa pathologie. On lui donne un

Un cachet pour les reins alors qu’il souffre de la thyroïde.

le Guyot. Ce procédé est inter- dit d’autant que la boîte était celle d’un autre patient qui l’avait rapportée au service de soin. Le service médical explique “que le Sunitinib devait privilégier la qualité de vie du patient du fait de douleurs importantes liées à l’envahissement pleural et médiastinal.” L’Agence régio- nale de santé n’établit d’ailleurs pas de lien entre la prise du médicament périmé et le décès (lire par ailleurs).Mais la famil- le représentée par Maître Myriam Kabbouri émet des doutes : “Des zones d’ombre doi- vent être levées. Nous deman- dons une nouvelle expertise car on ne peut pas déconsidérer les risques qui ont été pris” explique l’avocate. La famille veut savoir si l’A.R.S. (qui valide les pro- positions de traitement) a don- né son accord pour celui-ci. Après avoir quitté le 16 avril son domicile de Montgesoye pour être admis en urgence à l’hôpital de Besançon, Hervé s’éteint dans la nuit après un arrêt cardio-respiratoire et une insuffisance rénale aiguë, 6 ans après le début de la maladie. “Il allait bien jusqu’à ce mois de mars où tout a changé. Dès lors que le médecin lui a annon- cé froidement qu’il ne lui res- tait plus beaucoup de temps à vivre, Hervé a changé” témoigne une amie de la famille. Carole Guyot a (re)déposé plain- te quelques jours après le décès dans l’espoir de comprendre pourquoi l’état de santé a pu se détériorer si vite. Le parquet

EN BREF

de Besançon, qui ne lui pas enco- re répondu, “apportera les suites qui conviennent dès le retour de la procédure” fait savoir Edwi- ge Roux-Morizot, procureure de la République à Besançon. Madame Guyot a entre-temps reçu le 2 août un rapport de l’A.R.S. de 4 pages apportant des éclaircissements. Mais pas d’excuses. “Les seules excuses qui nous ont été données par rapport au médicament périmé ont été de nous dire que mon conjoint ne pouvait pas bénéfi- cier de ce traitement car il n’était pas destiné à sa pathologie. Et en raison de son prix (environ 2 800 euros pour 15 jours), la Sécurité sociale ne nous rem- bourserait pas. Alors pourquoi le lui donner ? Jem’interroge sur les traitements antérieurs qu’Her- vé a pu recevoir et le mauvais suivi de sondossier” conclut Caro- le Guyot. Trois jours après l’en- terrement, elle recevait un appel de l’hôpital de Dijon - où Hervé avait décidé de transférer son dossier finmars là-bas - lui expli- quant que l’analyse de sang fai- te 7 jours auparavant était mau- vaise, qu’il fallait d’urgence l’hospitaliser. Il était trop tard. Lors de cet entretien, la com- pagne du défunt a insisté sur son désir de comprendre. Il ne s’agit, en aucun cas, d’une pro- cédure pour obtenir de l’ar- gent. n E.Ch.

Festival La seconde édition du festival Les Arts Liés se déroulera le 7 octobre à l’Espace Pourny. De 14 heures à 19 heures : un après-midi récréatif dédié aux enfants avec tout un tas d’ateliers maquillage, coloriage, clown et un spectacle de la compagnie Badabulle. Tout est gratuit. Concerts de 20 heures à 3 heures avec 4 groupes : Lyre du temps, Heymoonshaker, Näo, Tetra Hydro K. Prévente sur yurplan.com. Natation Enzo Bague du Club Nautique Pontissalien a brillé aux derniers championnats de France de natation des moins de 16 ans organisés à Dunkerque en juillet dernier. Sur 200 m papillon, il termine 7 ème et dans le top 15 au 50 m papillon, 100 m papillon et 200 m 4 nages. Il rentre en 1ère S.T.M.G. au lycée Xavier-Marmier tout en restant licencié au C.N.P. où il effectue 6 entraînements par semaine.

“Le C.H.U. a fait une erreur” selon l’A.R.S. L’ Agence régionale de santé Bourgogne-Franche-Comté a procédé à une analyse pharmaceutique et médicale réali- sée par le médecin et le pharmacien inspecteurs de l’A.R.S. Le résultat a été communiqué le 2 août à la famille. L’expertise conclut que “la prescription horsA.M.M. a été faite selon les règles du Code de la santé publique, dans l’intérêt du patient, et après consultation multidisciplinaire, explique l’Agence. Effectivement, une erreur a été commise par le C.H.U. en distribuant des com- primés périmés mais cela n’a eu aucun lien avec son décès car le patient n’en a pris qu’un seul avant que le C.H.U. se rende comp- te de son erreur et à 24 heures de la prise, il ne présentait aucun trouble et aucun effet secondaire en rapport avec la prise du médi- cament.” La conjointe du malade contredit le rapport : “Il a pris deux fois 25 mg par jour et pendant deux jours de Sunitinib, soit 4 compri- més. Et ce n’est pas l’hôpital qui s’est rendu compte de la boîte périmée… mais nous.” Concernant le fait qu’il s’agissait d’un médicament non utilisé et rapporté par un patient, l’A.R.S. explique que la réutilisation est interdite. L’agence “a rappelé au C.H.U. qu’il convient de faire appli- quer dans tous les services, l’interdiction de toute distribution et de mise à disposition de médicaments non utilisés.” Elle ne pré- cise pas si des mesures disciplinaires ont été prises. n

La famille a gardé les boîtes de médicaments périmés.

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