La Presse Pontissalienne 215 - Septembre 2017

LE DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 215 - Septembre 2017

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UNE RENTRÉE DES CLASSES À DEUX VITESSES

Une des réformes promises par le nouveau président Macron n’a pas mis longtemps à être mise en œuvre, celle concernant l’école et les rythmes scolaires. Certaines communes prises de court comme Pontarlier se sont laissées le temps de la réflexion, d’autres ont sauté sur l’occasion pour revenir à l’ancien système des quatre jours de classe par semaine. Le point sur une rentrée pas comme les autres.

Semaine de quatre jours et classes à 12 élèves au menu de la rentrée l Rentrée Pontarlier reste aux quatre jours et demi Près d’une école du Doubs sur quatre revient au rythme de quatre jours d’école par semaine, dont Vuillecin, Arçon ou Amancey par exemple. Dans les quartiers sensibles, il y a en plus le dédoublement des classes de C.P. 21 classes de zone d’éducation prioritaire seront limitées à 12 élèves à Planoise par exemple. Le point sur cette rentrée chamboule-tout.

À chaque changement de gouvernement ou presque, on a pris l’ha- bitude de rebattre les cartes dans l’organisation du temps scolaire. Les instances de l’Éducation nationale et les mairies ont eu, cette fois, à pei- ne quelques semaines pour pré- parer la énième réforme qui entrera en vigueur dès ce mois de septembre. Pour cette rentrée 2017, un quart des écoles du Doubs, soit 107 sur 460, ont obtenu une déro- gation pour organiser les ensei- gnements sur 4 jours. Quelques communes du Haut-Doubs Forestiers comme Amancey, Vuillecin, Dommartin, Arçon, Rochejean,Vaux-et-Chantegrue ont décidé de s’engouffrer dans la brèche ouverte par le gou- vernement dès cette année. Pon- tarlier reste aux quatre jours et demi cette année. Pour l’ins- pecteur d’académie chargé d’or-

ganiser en un temps record ce grand chamboule-tout éducatif, ce n’est pas un retour en arriè- re. “On ne défait pas ce qui avait été fait, se défend Jean-Marie Renault. Le décret du 27 juin n’oblige pas les collectivités à repasser aux quatre jours mais

si la demande émanait unique- ment du maire ou uniquement du conseil d’école” ajoute M. Renault. La question du dédoublement des classes de C.P. aura été enco- re plus délicate à gérer dans ce même laps de temps. À l’échel- le du département du Doubs, trois zones sont classées enR.E.P. + (réseau d’éducation prioritai- re renforcé) : trois écoles de Montbéliard, une école de Bethoncourt et cinq écoles de Besançon. Dans la capitale, c’est à Planoise que la réduction des effectifs de C.P. sera effective, dans les écoles Bourgogne,Dürer, Champagne, Ile-de-France et Fourier. “Cette réforme s’étale- ra sur trois rentrées successives” note Jean-Marie Renault. Ain- si en 2018, la mesure sera éten- due aux classes de C.P. en R.E.P. et de C.E. 1 en R.E.P. + et en 2019 aux classes de C.E. 1 en R.E.P.

il augmente la liberté d’orga- nisation du temps scolaire. Il ne l’impose pas” nuance l’inspecteur. Pour être accep- tées, les demandes de retour aux quatre jours devaient être conjointement formulées par les communes et leurs conseils d’écoles. “On n’a pas donné suite

Cette mesure ne sera pas appliquée uniformément.

Jean-Marie Renault, inspecteur d’académie du Doubs, a rendu sa copie avant les vacances pour l’organisation de la rentrée 2017.

Mais cette mesure ne sera pas appliquée uniformément par- tout. Sur le plan matériel, divi- ser des classes en deux ou en créer de nouvelles en l’espace de deux mois était strictement impossible. Les services de l’Édu- cation nationale ont donc dû composer avec la réalité maté- rielle des services municipaux. Finalement, tous les élèves ne seront pas accueillis dans les mêmes conditions. Ainsi dans certaines écoles, quatre classes

de C.P. compteront 12 élèves et deux autres classes de C.P. seront regroupées dans une seule sal- le, mais avec deux enseignants… On a composé comme on a pu. Afin de pouvoir affecter de nou- veaux professeurs des écoles dans ces classes dédoublées, l’inspection d’académie a dû résoudre un casse-tête comp- table “car on n’a pas de dota- tions nouvelles, on travaille par redéploiement de moyens” note Jean-Marie Renault. “Cette réfor-

me des R.E.P. + nous coûte 30 postes. Nous allons donc puiser dans deux ressources : les rem- plaçants et le dispositif “Plus de maîtres que de classes”. On pour- ra faire face” rassure l’inspec- teur qui aura sans doute passé un de ses étés les plus intenses de ces dernières années. C’est après la rentrée que l’on saura si cette réforme aux forceps s’ap- plique sans heurts. Rien n’est moins sûr… n J.-F.H.

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