La Presse Pontissalienne 213 - Juillet 2017

PONTARLIER 8

La Presse Pontissalienne n° 213 - Juillet 2017

Annie Genevard épargnée par la vague Macron La députée Les Républicains fait partie des rescapés francs-com- tois de la vague Macron, moins puissante au second tour qu’au premier. Annie Genevard est réélue avec 59,78 % des voix. ÉLECTIONS Près de 60 % des suffrages

S ans doute les résultats du premier tour auraient- ils été plus serrés entre la République EnMarche et les autres formations poli- tiques qu’Annie Genevard aurait été élue moins confortablement. Car, se sont certainement dits beaucoup d’électeurs du Haut- Doubs, comme le président Macron est certain d’avoir une marge majorité, on va tenter de rééquilibrer la donne en votant pour une députée L.R. qu’on connaît plutôt que de donner un siège de plus à En Marche avec une candidate, Sylvie Le Hir, que l’on connaît peu, voire pas du tout. Ainsi Annie Genevard sort-elle soulagée de ce second tour où elle a fait la course en tête qua- siment partout. Un symbole : même à Valdahon, où Sylvie Le Hir est élue en tant que conseillè- re municipale et conseillère départementale du canton, cet- te dernière ne parvient pas à faire mieux qu’Annie Genevard. Dans son fief valdahonnais, la candidate En Marche n’a récol- té en effet que 682 voix, contre 749 pour la députée sortante L.R. C’est sur le secteur de Pon- tarlier que Mme Le Hir a été le plus près de Mme Genevard.

Dans la capitale duHaut-Doubs, l’élue L.R. recueille 2 228 voix contre 2 170 pour son adver- saire En Marche. Ce sont les communes du can- ton d’Ornans qui ont le plus massivement voté Annie Gene- vard qui totalise dans ce sec- teur rural 64,66 % des suffrages. Dans certains villages, l’élue Les Républicains écrase même sa concurrente, comme à Mont- flovin (39 voix contre 6). Le sco- re est également sans appel sur l’ensemble du canton de Valda- hon avec un total de 63,99 % pour l’élue mortuacienne. Les scores sont sévères également dans certaines petites communes

Elle remporte toutes les com- munes, à l’exception de Méta- bief (163 contre 173 à Mme Le Hir), Malbuisson (132 pour la candidate R.E.M., contre 130) et Petite-Chaux (28 à 20). Dans son fief du canton de Mor- teau enfin,Annie Genevard fait également le grand chelem avec une arrivée en tête dans les 25 communes de ce canton qui couvre le Val de Morteau et une partie du plateau du Russey. Sur l’ensemble du canton,Annie Genevard atteint les 60,60 % contre 39,40 % pour son adver- saire. Sur la seule ville de Mor- teau, Annie Genevard totalise plus de 400 voix d’avance sur Sylvie Le Hir. Autres scores significatifs aux Fins où la dépu- tée réélue réunit 642 voix autour de son nom, contre 432 pour Syl- vie Le Hir ou encore à Montle- bon avec un score de 438 contre 304. Si le premier tour avait donné quelques sueurs froides à la députée-maire de Morteau, le second tour a eu vite fait de la rassurer au fur et à mesure que tombaient les résultats de cet- teV ème circonscription du Doubs plus que jamais ancrée à droi- te. n J.-F.H.

comme Germé- fontaine (61 contre 6) ou Eysson (62 contre 1). Il n’y a qu’une com- mune, Épenoy, où Sylvie Le Hir fait mieux qu’Annie Gene- vard (113 contre 109). Sur le canton de Frasne, le sco- re global d’An- nie Genevard est de 58,49 %.

Sylvie Le Hir perd même dans sa commune de Valdahon.

À l’issue du dépouillement dans sa commune de Morteau, la députée est allée fêter sa réélection avec ses soutiens pontissaliens.

POLITIQUE

Elle n’est pas dans le groupe des “constructifs”

Réélue confortablement avec près de 60 % des voix contre la candidate En Marche, Annie Genevard entame un deuxième mandat à l’Assemblée nationale. Quelles leçons tire-t-elle de ce scrutin inédit ? “Je voterai tout ce qui sera utile au pays”

L a Presse Pontissalienne : C’est un grand “ouf” de soulagement pour vous de ne pas avoir été emportée par la vague Macron ? Annie Genevard : Quand on est élu, quel- le que soit l’élection, c’est toujours un soulagement que l’on éprouve à l’is- sue d’une campagne. Je suis en effet soulagée, et heureuse car le contexte national a été particulièrement diffi- cile pour les partis classiques.Ma satis- faction est d’autant plus grande que je ne gagne pas avec un score étriqué. Le résultat est franc et net enma faveur, c’est un vrai choix d’adhésion qu’ont fait les électeurs. L.P.P. : L’élection était pourtant incertaine à l’issue du premier tour ? A.G. : Des gens de droite avaient sans dou- te voté En Marche au premier tour en se disant qu’il fallait donner sa chan- ce à ce nouveau gouvernement. Beau- coup de candidats EnMarche sont donc passés, y compris des candidatures qui étaient plutôt faibles. Ils ont bénéficié de ce label puissant qui était leur éti- quette En Marche, tellement puissant que beaucoup de nos candidats qui pourtant étaient de bons candidats n’ont pas pu contrebalancer cette ten- dance. J’ai conscience que mon implan- tation locale, mon travail sur cette cir- conscription, sont des éléments qui ont

beaucoup compté. Les gens ont bien compris aussi que lors du précédent mandat j’avais su avoir une approche collaborative sur certains textes com- me la loi Montagne par exemple. J’ai donc rassemblé mon camp et même au-delà, alors que Sylvie Le Hir avait fait le plein de ses voix dès le premier tour. L.P.P. : Votre adversaire Sylvie Le Hir vous a félicitée ? A.G. : Par un simple S.M.S. auquel j’ai répondu par un simple S.M.S. L.P.P. : Quelles leçons tirez-vous de ce scru- tin ? A.G. : Cette abstention record évidem- ment qui confirme le divorce profond

Annie Genevard le soir de sa réélection, entre joie et soulage- ment.

veux pas non plus au sein de mon grou- pe être dans la guerre des ego, mais dans une solidarité de groupe.Ma ligne sera aussi d’être dans la reconstruc- tion de ma famille politique. J’y appor- terai ma contribution. Quant au vote de la confiance, plutôt que de dire oui a priori, je préfère d’abord examiner le contenu des textes et me position- ner au cas par cas. Et je ne vois pas en quoi cette attitude ne serait pas constructive. Il faut en finir avec les caricatures et les raccourcis. L’As- semblée nationale doit rester un lieu de débats démocratiques, c’est pour- quoi plutôt que de voter une confian- ce en bloc, je veux pouvoir expliquer précisément les choses, au cas par cas. L.P.P. : Un mot sur le texte de loi sur la res- tauration de la confiance, la fameuse mora-

tement perceptible, ce qui n’est pas le cas des élus nationaux et du gouver- nement. Les gens aujourd’hui deman- dent de l’efficacité et seule l’efficacité pourra faire baisser l’abstention. L.P.P. : Justement, quelle députée serez-vous désormais ? Dans l’opposition pure et dure ou avec les “constructifs” ? A.G. : Je vais tout faire pour peser sur certains choix. La chance que j’ai, mal- gré le fait d’être dans l’opposition, c’est d’appartenir à un groupe désormais plus restreint où on a plus de chance de se faire entendre. Je voterai tout ce qui sera utile au pays. L.P.P. : Vous voterez la confiance au gouver- nement d’Édouard Philippe ? A.G. : Je veux conserver ma liberté de dire oui ou non à un texte de loi. Je ne

lisation de la vie politique ? A.G. : Tout ce qui pourra contribuer à la restauration de la confiance des citoyens vis-à-vis de la chose publique, je le soutiendrai. L.P.P. : À l’automne, loi sur le non-cumul obli- ge, vous choisirez de rester députée et de laisser votre mandat de maire de Morteau. Vous confirmez ? A.G. : Je n’abandonne pas pour autant lesMortuaciens car je resterai conseillè- re municipale. Ma succession à la mai- rie deMorteau est en train de se mettre en place. L.P.P. : Vous confirmez que le futur maire de Morteau s’appelle Cédric Bôle ? A.G. : Tout cela s’organisera et se confir- mera au début du mois de juillet. n Propos recueillis par J.-F.H.

entre l’opinion publique et sa classe politique. C’est très préoccupant et ça doit préoccuper dès maintenant le nouveau gouvernement et le pré- sident. Si quelqu’un à la recette pour lutter contre cette abstention ! Ce qui désespère les Français à mon avis, c’est la dif- ficulté des précédents gouvernements à être efficaces. Lesmaires sont bien perçus car ils ont une action locale direc-

“Je veux conserver ma liberté de dire oui ou non.”

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