La Presse Pontissalienne 213 - Juillet 2017

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 213 - Juillet 2017

Consciente que le dispositif de transports publics en place coûte beaucoup trop cher par rapport au service rendu aux habitants, la Ville de Pontarlier profite du renouvellement de la délégation de service public pour redessiner les contours d’un réseau de plus en plus axé vers un service à la demande qui, à l’usage, s’avère plus conforme aux besoins des Pontissaliens. BUS DE VILLE : POUR NE PLUS ROULER À VIDE…

l Transports urbains Projet de supprimer la ligne régulière Vers une solution de transport à la demande L’offre de transport urbain sur la ville de Pontarlier risque fort d’évoluer au renouvellement de la délégation de service public (D.S.P.) qui prendra effet en février 2018. Pour une meilleure adaptation du service aux besoins des usagers avec quelques économies à la clé.

l Le réseau Pontabus en chiffres

2012

2016

Évolution

Source cabinet Darmon

46,70%

kilométrage annuel total

90 364 km 132 572 km

Nombre de véhicules mis en ligne

0

6

6

Nombre de voyages

170 758 voyages

155 611 voyages 733 300  euros H.T.

-8,90%

(estimation)

Coût de production

704 800

4,00%

du service

euros H.T.

Recettes commerciales

66 000 

72 500

U ne ville comme Pontarlier peut-elle encore se per- mettre de verser chaque année pratiquement 700 000 euros pour équi- librer le fonctionnement du service de bus ? Sur ce point, tous les élus pon- tissaliens de la majorité comme de l’op- position semblent d’accord sur l’inté- rêt de trouver de nouvelles solutions. Sachant aussi que le choix politique a été fait de pas imposer le versement transport, cette contribution servant à financer les transports en commun. “On a prolongé de six mois la D.S.P. en cours pour se donner le temps de la réflexion” , rappelle Patrick Genre au dernier conseil municipal. LaVille a mandaté le cabinet Darmon pour réaliser un diagnostic précis de la situation. “On a constitué un grou- pe de travail spécifique, sans oublier d’associer à la réflexion des associa- tions commeTransport 2000 ou d’autres impliquées dans les déplacements des personnes à mobilité réduite” , complè- “On doit conserver un service de transport urbain mais en l’adaptant mieux aux besoins”, explique Sylvie Laithier, l’adjointe pontissalienne aux transports.

9,90%

euros H.T.

euros H.T.

te Sylvie Laithier, adjointe en charge des questions mobilités, accessibilité, transport. Beaucoup de questions étaient en sus- pens. D’abord faut-il ou pas maintenir des transports publics à Pontarlier ? “On a répondu oui à cette question essen- tielle. Si oui, quel type de transport ? Pour quel public ? À quel coût et sous quelle forme juridique ?” , note le mai- re en évoquant ainsi la délibération sur laquelle les élus devaient se pro- noncer, à savoir la validation ou non de la reconduction d’une délégation de service public dont le contenu serait remis au goût en jour en prenant en compte tout ou partie des préconisa- tions du cabinet Darmon. Il faut se rendre à l’évidence et on l’ob- serve au quotidien, les Pontissaliens ne se bousculent pas pour emprunter la ligne régulière. Le constat n’est pas nouveau et il y a sans doute plusieurs raisons à cela : taille de la ville, place accordée à la voiture avec les facilités de stationnement, complexité à pro- poser un cadencement qui soit à la fois efficace et pas trop coûteux… “Il reste encore beaucoup de personnes à Pon- tarlier qui n’ont pas de moyens de loco- motion ou qui sont dans l’incapacité de se déplacer à cause de la maladie, du handicap, de l’âge” , tempère l’ad- jointe aux transports. De quoi justifier le maintien d’une offre de transport public plus adaptée. “On a priorisé les

Contribution financière

639 700  euros H.T.

660 800

3,30%

de la Ville

euros H.T.

choix d’une nouvelle D.S.P.Karine Gros- jean, élue de l’opposition a juste regret- té qu’on ne suive pas l’une des variantes du cabinet Darmon de séparer le ser- vice scolaire du reste en le gérant sous la forme d’un marché public. Ce à quoi Patrick Genre lui a répondu : “Ce serait trop compliqué. La D.S.P. reste la for- mule la plus adaptée. Elle permet d’avoir un certain contrôle. On a aussi des exi- gences dans le suivi d’activité, le suivi comptable. On va définir un cahier des charges pour retenir le meilleur pres- tataire.” Autre élu de l’opposition,Gérard Voinnet approuve ce principe de D.S.P. “On est favorable aumaintien des trans- ports publics et une D.S.P. sur quatre ans, cela nous va bien.” La restructuration proposée dans le cadre de cette nouvelle D.S.P. se tra- duit donc par la suppression de la ligne régulière remplacée par des transports à la demande plus étoffés, le maintien des services scolaires avec l’option de supprimer ou pas les transports méri- diens peu utilisés, la mise en confor- mité des gammes tarifaires et le sou- ci de simplifier les moyens de paiement des titres de transport en suggérant, par exemple, la mise en place du post- paiement. n F.C.

personnes à mobilité réduite, les per- sonnes âgées et les scolaires” , confirme Patrick Genre. Si la ligne régulière tourne plus ou moins à vide, le Ticto ou transport à la demande répond mieux aux attentes même s’il y a encore,là aussi,desmarges de progression. “ Beaucoup de gens ne savent pas que Ticto est accessible à tous. Ce service se déplace à domicile pour les personnes à mobilité réduite et celles qui ont plus de 75 ans. Les autres usagers doivent se rendre sur les points d’arrêt Ticto.À titre exemple, un enfant sans moyen de locomotion pourrait tout à fait utiliser Ticto pour se rendre au conservatoire” , suggère Sylvie Laithier.

La question du main- tien du service du transport des scolaires notamment vers les col- lègesMalraux, Grenier et Aubrac à Doubs ne se pose pratiquement pas sachant que cela représente au moins 80 % de l’activité de Pontabus. Au regard de toutes ces considé- rations, les élus ont d’abord confirmé le

Les Pontissaliens ne se bousculent pas.

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