La Presse Pontissalienne 213 - Juillet 2017

LE PORTRAIT

43 La Presse Pontissalienne n° 213 - Juillet 2017

PONTARLIER

Directeur de la M.P.T. des Longs Traits

Mickaël Schoëpf : “Yes, you can !” Venu dans le monde associatif par le biais du sport, ce Pontissalien de 43 ans est resté fidèle aux valeurs d’échanges, de respect, de dépassement de soi qu’il a déclinées en de multiples challenges au fil d’un parcours plein d’humanité.

C Ce n’est pas parce que tu n’as ton Bac que tu as raté ta vie ! Ce n’est pas parce que tu viens d’un quartier sensible ou que tu as un passé de délinquant que tu n’as pas droit de rêver ! Homme de chal- lenge, Mickaël Schoëpf se veut réso- lument optimiste en étant convaincu qu’on peut renverser des montagnes à partir du moment où l’on regarde les gens différemment. “Je crois vraiment au vivre ensem- ble. Quand on commence à regar- der une personne positivement, beau- coup de choses peuvent changer” , explique celui qui a pris la direc- tion de la Maison Pour Tous des Longs Traits en mai dernier. Pontissalien et ravi de vivre dans le Haut-Doubs, il a découvert le monde associatif au C.A.P. rugby où il a joué avant de se mettre plus tard au service des plus jeunes. “Plutôt que de rester sur la touche à regarder mon fils jouer, j’ai pré- féré m’investir” , poursuit Michaël Schoëpf qui est responsable de l’école de rugby avec 160 gosses à manager. Inutile de préciser qu’il

nant mais finalement profitable et bénéfique aux uns et autres. On n’a pas tous la chance de vivre dans une région comme le Haut-Doubs où l’on peut entreprendre beaucoup de choses.” Son destin semble tout tracé. Que nenni. Lui aussi va connaître si ce n’est des galères, en tout cas des doutes et devra louvoyer sur des chemins détournés pour arriver à ses fins. Élève assez doué, il part en formation technique pour sui- vre un Bac E qu’il n’aura jamais. “J’ai réalisé que j’étais plus attiré par l’histoire, le français que les matières à fort coefficient.” Retour à la maison et sur le marché du travail où il va exercer différents petits jobs à droite à gauche en ayant la chance de tomber sur des patrons qui le laisseront partir en formation. Là aussi, quelques hési- tations. “J’étais parti pour être maî- tre-nageur en réalisant finalement que je n’étais pas attiré par la sur- veillance.” Qu’importe, il se forge à sa manière un C.V. d’animateur-éducateur qui n’attend qu’à s’épanouir. Le puz- zle se met en place à partir de l’an 2000 en prenant un emploi-jeune au centre social Berlioz à Pontar- lier. La chance de sa vie. L’anima- teur passe ensuite son D.E.F.A. pour devenir coordinateur puis finalement directeur du centre social et de la M.J.C. des Capucins. “On a su insuffler une dynamique autour de nouvelles pratiques. Cela a porté ses fruits et répondu aux attentes de la population. Au bout de sept ans, on avait plus de 2 000 adhérents.” De ce chapitre, il retiendra bien sûr ce projet un peu fou baptisé “Yes, we can” où il s’est pris au défi d’organiser en 2012 un séjour à New-York avec une douzaine d’ado-

“On souhaite recréer un sentiment d’appartenance autour de cette Maison pour Tous”, note Mickaël Schoëpf, le directeur de la M.P.T. des Longs Traits.

lescents. “On a bossé pendant deux ans pour récupérer les fonds. On a créé une association et multiplié les actions. Ce n’était pas gagné d’avance mais tous y ont cru et on a fait un voyage extraordinaire. Quand je les revois aujourd’hui, certains m’en parlent encore comme un déclic, une vraie émancipation.” Après une telle aventure vient le temps des interrogations. Pour Michaël Schoëpf, il est temps de passer le relais, de changer d’ho- rizon. “À la M.J.C. des Capucins, on avait déjà eu l’occasion d’ac- cueillir des stagiaires venus d’un centre éducatif renforcé. J’ai pos- tulé dans cette structure où j’ai tra- vaillé pendant quatre ans. On m’identifiait un peu comme l’édu- cateur-animateur.” Un autre monde, encore des jeunes et un état d’es- prit qui lui convient. Venus du Grand Est, ces jeunes adolescents

à problèmes passent un séjour de quelques mois coupés de leurs repères. “On cherche à les valori- ser en créant des événements pour qu’ils arrivent à se surpasser et croire à l’avenir.” Le succès n’est pas toujours garanti. Il faut aussi savoir apprécier si n’est l’espoir d’une réinsertion, du moins des petites victoires. “J’ai donné le goût de la lecture à quelques-uns. Je ne sais pas s’ils ont persévéré mais vu le contexte, c’était déjà presque un exploit.Après quatre ans dans ce centre, j’ai vu ce que je voulais voir et je me sen- tais prêt à passer à autre chose.” Loin de vouloir se poser en sau- veur des causes difficiles, Mickaël Schoëpf par son expérience et sa positivité offre quand même un profil adéquat. Pas surprenant donc qu’on lui ait proposé la direction de laM.P.T. des Longs Traits. “Cette

structure n’a plus le rayonnement qu’elle a eu par le passé même si on y fait beaucoup de choses notam- ment sur le plan social.” Le nou- veau directeur croit beaucoup à la complémentarité des projets avec la M.J.C. des Capucins et le Mai- son de quartier des Pareuses. Il n’a aucun a priori . “On va lancer un club ukulélé. Fin juin, on propose un théâtre forum dans le parc à l’arrière de la M.P.T. On organise cet été un concours de pétanque avec l’idée de s’ouvrir davantage sur le quartier. On voudrait recréer un sentiment d’appartenance vis-à-vis des habitants. Il faut réussir à faire passer le message : ici c’est ouvert, ici c’est chez vous, ici ça bouge” , conclut le directeur qui compte bien faire de nouvelles propositions pour une rentrée pleine de nouveautés aux Longs Traits. n F.C.

Bio express

43 ans

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Marié, 3 enfants Loisirs : animateur

partage toutes les valeurs de ce sport souvent citées en exemple.Très vite attiré par l’ani- mation, il va mul- tiplier les expé- riences notamment en travaillant pour Juratlantique île d’Yeu. “On enca- drait des séjours de vacances où se côtoyaient des jeunes banlieu- sards et des Pon- tissaliens. Le mélange était déto-

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Regarder une personne positivement.

de soirée

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