La Presse Pontissalienne 213 - Juillet 2017

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 213 - Juillet 2017

21

Moncley, le joyau dominant l’Ognon l Grand Besançon Toujours dans la même famille À une bonne heure de

situdes de la Révolution française. Une fois la Restauration rétablie, le fils du marquis a poursuivi l’œuvre du père qui avait confié la réalisation de cet- te “maison de campagne” à l’architec- te Bertrand, le même qui réalisa à Besançon l’église Saint-Pierre. Le château de Moncley a été édifié sur les terres d’une ancienne seigneurie dont les premières mentions remon- tent au XIII ème siècle. Il ne reste rien de la maison forte de l’époque, si ce n’est l’emplacement du puits au milieu du parc. François-Félix-Bernard Ter- rier de Santans, marquis de Moncley, hérite de ces terres en 1776. Le prési- dent à mortier du parlement de Franche-Comté qu’il était décide alors d’édifier là ce qui sera la résidence d’été de la famille. La cohérence de Moncley s’explique sans doute aussi par le fait que depuis sa construction il y a près de 230 ans, le château n’est jamais sorti de la famille. Il appartient

aujourd’hui àMarie-Calixte Bordeaux- Groult, descendante directe du mar- quis. La propriétaire aime toujours à venir séjourner aux beaux jours dans cette vaste demeure entourée d’un parc clos de 8 hectares. L’architecture de Moncley fait la part belle au néoclassique qui faisait alors fureur à la fin du XVIII ème siècle. “C’est l’époque où on a redécouvert et revisi- té l’Antiquité. La Révolution va empê- cher la fin des travaux, qui ne repren- dront que sous la Restauration avec le fils aîné du propriétaire, Charles-Suzan- ne Terrier de Santans qui sera maire de Besançon” observe Frédérique Coobar, chargée de mission culture- tourisme à la Ville de Besançon. Inspirée par Vaux-le-Vicomte, modè- le que l’on retrouve notamment à Cham- plitte, la rotonde couverte de tuiles en ardoises est le marqueur principal de Moncley. Pour donner un aspect un peu rustique et campagnard à la faça- de, les pierres sont brochées et non bouchardées. Une corniche et des modillons longeant toute la façade ren- forcent le caractère de l’édifice. “Il paraît que Terrier de Santans avait prévu de faire construire une route pri- vée qui aurait mené du château à Besan- çon.” À l’arrière du bâtiment, la cour d’honneur répond à la rotonde avec son remarquable péristyle à chapiteau ionique, qui n’est pas sans rappeler celui du théâtre Ledoux ou de l’église Saint-Pierre à Besançon. De part et d’autre du château, des dépendances abritent les anciennes cuisines et les écuries d’un côté, et la ferme de l’autre,

L’ homogénéité du château de Moncley tient sans doute au fait que l’édifice est un res- capé de l’histoire. Construit à partir de 1778 par le marquis Ter- rier de Santans - qui a donné son nom à un hôtel particulier de la Grande rue à Besançon, aujourd’hui siège de la Société Générale -, le château de Mon- cley a traversé sain et sauf les vicis- Pontarlier, Moncley est sans doute la plus belle maison de la basse vallée de l’Ognon et du Grand Besan- çon. Les visites y sont organisées un dimanche sur deux en période estivale.

Le style néoclassique du château de Moncley en fait un des édifices les plus homogènes du Doubs.

toutes deux surmontées d’embléma- tiques tours au style médiéval ayant servi de pigeonniers. À l’intérieur, la même cohérence, avec du mobilier 100 % époque Louis XVI. “Un des attraits majeurs de Moncley, ce sont ses papiers peints d’origine, remarquablement conservés” note Fré- dérique Coobar. La balustrade en stuc domine l’impressionnant vestibule de l’entrée. L’escalier monumental mène aux chambres, petites et intimes. En bas, dans la salle de la Rotonde tout en arrondis se dressent des tables rondes. Moncley se loue pour les céré- monies de mariage. Cinq mariages sont programmés cet été. Pour une centai- ne de convives, la location se situe entre 2 000 et 2 500 euros la soirée (traiteur et vaisselle non compris). L’occasion unique de se marier dans un endroit d’exception. La visite n’est pas terminée : après

avoir jeté un œil dans la petite cha- pelle privée où se tiennent encore quelques cérémonies de baptêmes pour la famille des propriétaires, retour dans les dépendances où, intactes dans leur jus, se visitent les anciennes cui- sines du XVIII ème siècle avec leur four à pain et leurs accessoires. Descente ensuite dans les immenses caves voû- tées du château et sortie du côté de l’adorable ferme et basse-cour où l’ac- tuel gardien y élève un tas de vola- tiles. Si les fortes chaleurs sont acca- blantes, il y a toujours la possibilité de demander au gardien de piquer une tête dans le magnifique bassin trans- formé en piscine privée de 10 m par 13. On ne sait jamais… n J.-F.H.

Côté vallée de l’Ognon, Moncley offre sa remarquable rotonde surmontée d’ardoise.

Visites sur inscription au 03 81 80 92 55

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online