La Presse Pontissalienne 211 - Mai 2017

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Pontissalienne n° 211 - Mai 2017

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SOLIDARITÉ Leur combat contre la maladie les 8 et 9 juin “Notre démarche est citoyenne, humaniste, solidaire” Parce qu’ils ont perdu une amie emportée par la leucémie, Alexandre Chouffe et les bénévoles de la Sapaudia militent pour le don de moelle osseuse, acte gratuit qui consiste en une simple prise de sang. Les 8 et 9 juin, un défi sportif est lancé au départ de Pontarlier.

Alexandre Chouffe sera jeudi 8 et ven- dredi 9 juin dans le “Défi pour des vies” au départ de Pontarlier pour porter le message du don de moelle osseuse, méconnu.

L a Presse Pontissalienne : Pourquoi déployez-vous autant d’énergie pour informer sur le don de moelle osseu- se ? Alexandre Chouffe (vice-président de l’as- sociation Sapaudia Franche-Comté) : En 2009, je suis appelé par mon ami Sylvain Guillaume (médaillé de com- biné nordique aux Jeux olympiques) qui me demande de participer à une épreuve de soutien pour le fils de Jean- Luc Crétier, touché par une leucémie. J’ai tout de suite dit oui. J’ai mobili- sé mon entourage, je me suis inscrit comme donneur de moelle en 2009 et j’ai ramené avec Sylvain la Sapaudia à la Transjurassienne pour faire connaître ce don gratuit, mal connu. L.P.P. : Et puis, la maladie touche deux per- sonnes de votre entourage… A.C. : Manu Claret qui était venue en tant que sportive sur la Transjuras- sienne pour soutenir la Sapaudia avait décidé de prendre le flambeau. C’était avant qu’elle ne tombe malade. Dans le même temps, la petite Fanny, notre voisine qui est du même âge que mes enfants avec qui elle jouait, décédait de la même maladie à quelques heures d’intervalle. Elle rêvait d’être cham- pionne de ski. Elles auraient pu être sauvées si elles avaient eu un don- neur compatible. 2 000 patients en France sont touchés par le cancer du sang : c’est 12 décès par jour dont 6 enfants. Si on trouve la compatibili- té avec d’autres personnes, ce sera autant de décès en moins. En Fran- ce, nous avons seulement 250 000 veilleurs de vie contre 6 millions en Allemagne. Ces personnes sont ins- crites après avoir fait une prise de

sang et sont appelées le jour où un donneur compatible est identifié. Moi, depuis 2009, je n’ai par exemple pas été appelé.Mais je peux donner à n’im- porte qui dans le monde. L.P.P. : C’est devenu un vrai combat ? A.C. : Notre combat est d’informer. Il a du sens, il n’enrichit personne mais donne au contraire de l’espoir. Notre but est que le plus grand nombre de personnes puissent donner car elles peuvent sauver de leur vivant leur enfant, leur neveu ou nièce, ou un étranger. C’est un don qui se fait de son vivant, un cadeau pour une per- sonne qui attend dans l’une des nom- breuses chambres stériles à l’hôpital de Besançon qu’un donneur compa- tible soit trouvé. Le malheur de Manu a fait le bonheur d’autres familles car sans elle, nous aurions moins pro- gressé dans notre combat d’informa- tion. Ce travail que l’on mène, on en aura la récompense dans les années à venir !

d’autres très grosses entreprises.

pour que d’autres sites soient ouverts. Nous avons réussi à fai- re monter des membres de l’Éta- blissement Français du Sang aux Rousses car près de 100 personnes étaient prêtes à donner pour la petite Emma, touchée par lamala- die… Problème, elles devaient prendre un jour de congé pour venir.Après notre insistance,méde- cin et infirmiers se sont déplacés. 50 personnes ont pu s’inscrire. L.P.P. : Qui peut devenir “veilleur de vie” ? A.C. : Toutes les personnes de 18 à 51 ans en bonne santé. C’est un acte gratuit et anonyme. Nous n’avons rien à vendre : c’est une démarche citoyenne, humaniste, solidaire. 70 % des donneurs sont des femmes. Nous recherchons des hommes notamment de 18 à 30 ans car les hommes sont plus souvent compatibles. L.P.P. : L’association multiplie les infor- mations envers le grand public, dans les entreprises, les lycées. Quel bilan ? A.C. : Je n’aime pas tenir de sta- tistiques mais nous savons que nous avons envoyé des milliers de candidatures de “veilleurs de vie”. Plus nous recrutons, plus nous sauverons. Notre rôle est de recruter, sensibiliser, engager, pas de quantifier. Nous sommes allés dernièrement informer les sala- riés de la société Gardavaud, le Crédit Agricole de Franche-Com- té, les cabinets comptables, les clubs sportifs. Nous discutons avec

Un commentaire ? A.C. : Nous bénéficions à Besan- çon avec les professeurs d’un centre de cancérologie qui possède toutes les compétences. Nous n’aurions pas eu cet effet boule de neige sans l’appui des médecins. L.P.P. : Vous mobilisez au niveau régio- nal. Quels sont vos objectifs pour por- ter plus haut votre message ? A.C. : Soit on s’essouffle, soit on trouve une action nationale et internationale. Nous devons essai- mer notre message pour que d’autres associations le relaient. Le don de moelle appartient à tout le monde. L.P.P. : Pourquoi cet événement “Un défi pour des vies” le 8 et 9 juin, le premier du genre en Franche-Comté ? A.C. : Nous ferons 450 km en une seule étape, de jour, de nuit. Le but est de partir ensemble et arri- ver ensemble. Chacun va aider l’autre. Il n’y a plus de différence entre les individus : chacun est dans le même défi, le plus fort aidant le plus faible. Le bus d’in- formation s’arrêtera à Morteau, Besançon, Champagnole, Pon- tarlier. Toutes les communes tra- versées ont été informées de notre passage, de notre combat. Une centaine de bénévoles nous aide- ront. n Propos recueillis par E.Ch.

Bio express

L.P.P. : Qu’est-ce qui vous pousse à vous mobiliser autant ? A.C. : Ce sont par exemple les témoi- gnages de personnes comme Sophie. Cette maman d’un bébé à qui on a détecté une leucémie - alors qu’elle venait de donner nais- sance - a été sauvée. Elle n’avait pas de donneur compatible jus- qu’au dernier moment. Finale- ment, deux cordons ombilicaux l’ont sauvée. Comme elle le racon- te si bien, Sophie nous a dit qu’on lui a redonné vie une seconde fois. Elle a sa date de naissance et la date à laquelle elle a reçu sa poche de sang. C’est sa deuxième nais- sance. Cela fait six ans aujour- d’hui. L.P.P. : Ces histoires humaines, terribles, touchent. Est-ce plus facile pour faire passer le message ? A.C. : Oui, mais on ne fait pas pleu- rer les gens. Nous leur disons bien que ce don de leur vivant, c’est un cadeau à l’inverse du don d’orga- ne qui se fait souvent à sa mort. Un malade a 1 chance sur 4 d’être compatible avec un frère ou une sœur, mais seulement 1 chance sur 1 million en dehors de la fra- trie avec une personne prise au hasard.

Originaire de Voujeaucourt

l

l Habite Labergement- Sainte-Marie

42 ans,

l

Ancien cycliste professionnel

l

Big Mat) de 1999 à 2002

Chef d’entreprise

l

Vice-président de l’association Sapaudia Franche-Comté

L.P.P. : Pourquoi ce don fait-il peur ?

A.C. : Car il est mécon- nu. Il s’agit simplement d’une prise de sang qui permet de vous enre- gistrer dans une base de données et ce n’est pas une grande aiguille que l’on vient vous plan- ter dans le dos. Cela fait moins mal qu’une ampoule au pied. Les prises de sang se font à Besançon ou à Belfort. Nous sommes justement en train de demander

“Notre combat est d’informer.”

L.P.P. : Le milieu médical vous soutient.

Un défi pour des vies 8 et 9 juin à Pontarlier : www.lasapaudia.com rubrique un défi pour des vies

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