La Presse Pontissalienne 211 - Mai 2017

MOUTHE- RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 211 - Mai 2017

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Pêche au corégone : c’était beaucoup mieux avant Objet de pêches miraculeuses qui attiraient jadis des pêcheurs de toute la France, le corégone ne fait plus rêver, loin s’en faut. Fin d’un mythe éphémère. LAC SAINT-POINT Jusqu’à 80 poissons en une journée

De la famille des salmonidés, le corégone est muni d’une petite bouche

et se nourrit de plancton, nymphes, diptères…

À écouter Daniel Bully et son ami Jean-Pierre Verbeck atteint de “corégonite” depuis plus de qua- rante ans, on croirait entendre des Marseillais un rien enthousiastes devant les quantités de corégones qui se pêchaient il y a de cela vingt ou tren- te ans dans les eaux profondes du lac Saint-Point. “C’était LaMecque du coré- gone. Il s’en prenait des quantités astro-

lavaret, palée a été réintroduit en 1948 au lac Saint-Point à l’initiative deMar- cel Goux, ingénieur O.N.F. comme le raconte Claude Charberet l’ancien pré- sident de laTruite Pontissalienne dans un reportage sur la chaîne Season.L’opé- ration consistait à prélever 25 000 ale- vins du lac de Neuchâtel pour les faire incuber à l’ancienne pisciculture doma- niale de Malbuisson. Les premières prises surviennent quelques années plus tard. “C’est plu- tôt le fruit du hasard car les pêcheurs locaux avaient pour habitude de rester en zone peu profonde là où se trouvaient les autres espèces de poissons” , indique Daniel Bully. Au fil des ans, le corégo- ne prolifère dans les eaux du lac, le banc s’épaissit.Une pêche programmée confir- me la présence d’une population consi- dérable avec des individus pouvant peser jusqu’à 3 livres. Restait à trou- ver la technique de pêche la plus appro- priée. “C’est une pêche très spécifique, un vrai casse-tête. Je le pêche depuis quarante ans sans avoir trouvé la for- mule magique.” Les fondamentaux n’ont pas trop chan- gé. Il s’agit toujours d’une pêche à pos- te fixe en barque. Le pêcheur utilise une petite canne ou caninmunie d’un scion très sensible équipé d’unmoulinet léger ou d’un cadre.Appelée sonde, plombier ou gambe suivant les endroits, la ligne comprend une série de plusieurs hame- çons, dix au maximum, et se termine par une plombée dont le poids varie en fonction de la profondeur désirée. “Les premiers pêcheurs utilisaient des scou- bidous de couleur plus oumoins foncée.

Puis la technique a évolué notamment en observant les pêcheurs venus du lac d’Annecy avec des nymphes. On préfè- re maintenant des hameçons doubles.” Le reste est surtout une affaire de concen- tration et de persévérance. Inlassable- ment, le pêcheur monte puis redescend son canin d’un geste régulier en obser- vant attentivement le scion,prêt à réagir à lamoindre secousse suspecte. Quand le poisson est ferré, il faut ensuite le remonter des profondeurs, fixer une ral- longe de plusieursmètres au canin pour ramasser le poisson à l’épuisette. “Les touches sont infimes. Le corégone se décroche facilement. On devait parfois se méfier des brochets toujours à l’af- fût.” À Saint-Point, la saison du corégone s’étend de mars à novembre. La maille est fixée à 32 cm. Jean-Pierre Verbeck est resté fidèle même s’il rentre beau-

A priori , le lac Saint-Point n’était guè- re propice pour accueillir ce poisson blanc des profondeurs qui nagent en bancs supposés suivre le zooplancton dont il se nourrit avec des insectes et petits crustacés. Pas sûr qu’aujourd’hui d’ailleurs la réintroduction dont il a fait l’objet soit autorisée. Dumoins vu l’état de dégradation du biotope lacustre. Le corégone blanc qu’on nomme aussi féra,

nomiques. Certains abusaient bien enten- du et s’adonnaient à la revente. Il y avait parfois jusqu’à 40 barques au-dessus du banc de corégones” ,se souvient Daniel Bully. “Dans le temps, je les fumais dans un tonneau de 200 litres. Aujourd’hui, j’aurais bien dumal à le remplir” , confie Jean-Pierre Verbeck toujours fidèle à cette pêche qui ne ressemble à aucune autre. C’est tout son charme.

coup plus souvent bre- douille qu’avant. “C’est plus un prétexte pour sortir et se retrouver en barque sur le lac.” Est- ce le fait de la pollu- tion, de l’eutrophisa- tion, du manque de nourriture, d’oxygéna- tion ? Toujours est-il que la population de corégones a fortement régressé au lac Saint- Point. Il ne subsiste guère plus que des beaux souvenirs de pêche exceptionnels. n F.C.

Surtout une affaire de concentration et de persévérance.

La pêche au corégone se pratique en barque sur les eaux calmes du lac.

MÉTABIEF Événement les 20 et 21 mai Le retour en gloire du V.T.T. de descente Passionné de V.T.T., de leur station, un groupe de pilotes organise le Métabief Open D.H.I. samedi 20 et dimanche 21 mai sur les pentes du Morond pour la seconde année. 250 pilotes attendus. Un

I ls ne sont pas du genre à rou- vrir l’album photo de 1993, époque faste pour le V.T.T. à Métabief avec l’organisation de la coupe du Monde. Au contraire, sous leur casque, les yeux des pilotes de descente de Métabief sont déjà tournés vers le prochain virage. Un gage d’an- ticipation pour ne pas se rater à la prochaine bosse. Sur la pis- te comme dans l’organisation, Clovis Chauvelot et ses cama- rades prennent quelques risques mais retombent toujours sur leurs roues. Ils l’ont prouvé l’an dernier en organisant en mai le premier Métabief Open D.H.I., première course de descente V.T.T. à laquelle 271 pilotes ont participé. Un véritable succès qui a fait vivre, un week-end durant, la station, ses bars, ses

locaux” dit celui qui n’est pas originaire du secteur, tombé dans ce sport par l’intermédiaire de son fils Léo. Responsable de l’organisation, il est accompagné de valeurs sûres avec Samuel Peridy (cham- pion du monde master de V.T.T. descente), deMartial Félice, Olaf Veltman, David Butez, Gilles Bourdelle,AurélienMarie. “Nous sommes une bande de copains qui a démarré avec 7 pilotes. Nous sommes 21 aujourd’hui. Nous n’aurons pas de champions du monde mais notre objectif est d’attirer des jeunes et de créer une dynamique avec la section.” Le club deV.T.T. présidé parVin- cent Bôle-Richard apporte son aide technique. La station de Métabief qui a fait depuis quelques années de gros efforts

loueurs de vélos. Affiliés au club V.T.T. Métabief- Mont d’Or, ils remettent le cou- vert cette année samedi 20 et dimanche 21 mai avec davan- tage de moyens et d’ambitions. “Lorsqu’en 2015 j’ai fait part de ma volonté de relancer une com- pétition de V.T.T. de descente à

Clovis Chauvelot (à droite) et Aurélien Marie, membre du V.T.T. Métabief-Mont d’Or section descente, lance pour la 2 ème année une compétition de V.T.T. descente.

té. Budget de l’organisation : 10 000 euros. “C’est un événe- ment gratuit, qui fait bouger la station” conclut Clovis Chau- velot… qui ne compte pas s’ar- rêter là. Il projette d’organiser à l’avenir une manifestation nationale voire internationale. Les descendeurs n’ont pas froid aux yeux. n

2,3 km de la piste noire. L’an dernier, Dylan Leveque (V.T.T. Cube Team) avait réalisé le meilleur temps (3’ 52”). Support des championnats de Bourgogne-Franche-Comté et d’Ile-de-France, l’épreuve va accueillir plus de 250 pilotes, nécessiter 30 signaleurs en bord de piste pour assurer la sécuri-

pour redonner à ses pistes leurs lettres de noblesse les soutient dans l’organisation de l’événe- ment. Une aide précieuse. “Méta- bief sera l’une des premières sta- tions à ouvrir ses pistes de descente comparée aux autres stations. C’est le moyen pour nous de faire découvrir le site à des pilotes venus d’Ile-de-Fran- ce mais aussi d’ailleurs” témoigne l’organisation. La cour- se promet d’être spectaculaire. Un troisième road-gap (saut avec traversée de route) a été conçu. But de l’épreuve : des- cendre le plus rapidement les

Métabief, c’est vrai que tout le monde m’a pris pour un fou, se souvient Clovis Chauvelot, membre du club V.T.T. Mais les gens, la station, ont bien compris que notre volonté est de créer une dynamique autour de ce sport et que tout se pas- se bien avec les

Ils ne comptent pas s’arrêter là.

Métabief Open D.H.I., course V.T.T. de descente samedi 20 et dimanche 21 mai à Métabief (pied de la Renversée). Renseignements : Facebook/Métabiefopen

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