La Presse Pontissalienne 211 - Mai 2017

DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 211- Mai 2017

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“J’en appelle à une prise de conscience collective” l Réaction Philippe Alpy Philippe Alpy est le président de la commission locale de l’eau (C.L.E.), qui porte le projet de création d’un Établissement Public d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (E.P.A.G.E.) sur le territoire du Haut-Doubs et de la Loue. Un outil au service de la gestion globale des cours d’eau. Explications.

L a Presse Pontissalienne : La C.L.E. que vous prési- dez s’est réunie le 30 mars dernier à Levier pour fai- re le point sur les actions à poursuivre en matière de gestion des milieux aquatiques. Les choses avancent ? Philippe Alpy : LaCommissionLoca- le de l’Eau poursuit notamment ses discussions sur le projet de création d’un E.P.A.G.E. sur le secteur Haut-Doubs et Loue, sui- te à une première consultation des collectivités. L’objectif est bien de continuer à nous struc- turer de manière la plus effica- ce possible. Cette démarche de concertation doit conduire à la création de cet E.P.A.G.E. d’ici la fin de l’année.

P.A. : Il n’y a pas un jour sans qu’une association ne se répan- de, souvent à raison d’ailleurs, dans la presse pour dénoncer tel ou tel problème. À travers la création du réseau Q.U.A.R.S.T.I.C., l’idée est pré- cisément de pouvoir tous (asso- ciations, élus, citoyens) dispo- ser d’informations précises et partagées concernant l’état de nos rivières sur lesquelles on puisse s’appuyer en toute objec- tivité. Des informations parta- gées avec des scientifiques dans un cadre non conflictuel. En tant que président de la C.L.E., je dois en permanence initier ce champ de débats.

L.P.P. : Quel est le but d’un E.P.A.G.E. ? P.A. : Les communautés de com- munes seront amenées dès 2018 à prendre en charge la nouvel- le compétence Gestion des Milieux Aquatiques et Préven- tion des Inondations (G.E.M.A.P.I.) et certaines d’entre elles ne font partie ni du syn- dicat de gestion des milieux aquatiques du Haut-Doubs ni du syndicat mixte de la Loue. Un E.P.A.G.E., qui se substi- tuerait aux syndicats mixtes, permettra aux territoires de gérer de façon conjointe la ges- tion des milieux aquatiques et la prévention des inondations. L.P.P. : Pourquoi avoir créé également le réseau Q.U.A.R.S.T.I.C. ?

Philippe Alpy, maire de Frasne, vice-président du Département du Doubs, préside la commission locale de l’eau Haut-Doubs Haute-Loue.

Je ne désespère pas de voir les choses évoluer dans le bon sens. C’est un dossier de longue halei- ne, qui commence à porter ses fruits. Chacun doit être res- ponsable. Il n’y a pas si long- temps, il y avait encore sur nos territoires des déchetteries sau- vages. Désormais, il est acquis que de remettre des haies au bord des cours d’eau permet de limiter le réchauffement de la température de l’eau, tout com- me il faut que tout le monde admette que si l’on veut refai- re un barrage sur le lac Saint- Point, c’est pour de bonnes rai- sons, pour assurer un débit suffisant en aval du Doubs. L.P.P. : Est-ce que tout le monde arri- ve à se parler sereinement sur ces sujets sensibles ? P.A. : Nous avons beaucoup évo- lué sur ces questions. Les asso- ciations de défense de la natu- re et les agriculteurs ne pouvaient pas passer une réunion sans s’insulter. Tout cela est fini, les choses vont dans le bon sens. C’est long, mais ça avance. Les associations jouent pleinement leur rôle, elles inter- pellent les élus et c’est tant mieux. Le tout est de trouver l’espace pour mettre les actions en place. Il y a désormais une vraie volonté de faire de toutes les forces vives et les choses avancent. On ne va jamais assez vite, jamais assez loin, mais il y a une véritable prise de conscience. n Propos recueillis par J.-F.H.

gettes et un tas de cochonne- ries dans les réseaux, c’est d’abord la faute des citoyens. On peut toujours reprocher aux res- ponsables de ne pas intensifier les moyens de contrôle, c’est d’abord une question de com- portement. Quant aux morta- lités de poissons, elles sont mul- tifactorielles, pouvant provenir aussi bien des épisodes de froid, que de pollution ou de séche- resse à répétition. Ces facteurs faisant que les cours d’eau ne se régénèrent pas correctement. J’en appelle à une prise de conscience collective : chaque citoyen doit se sentir concerné dans ses actes de la vie quoti- dienne. Quand on utilise du Destop ou un produit non dégra- dable, on agit contre la nature. On sait que les parabens, les excipients, agissent contre les invertébrés dans les cours d’eau. Les choses avancent : en 2019 s’appliquera l’obligation d’uti- liser du zéro phyto pour le désherbage par exemple. L.P.P. : Vous êtes optimiste pour l’ave- nir de nos cours d’eau ? P.A. : Il faut s’appuyer sur les exemples où l’activité humai- ne a été corrigée. L’exemple- type, c’est le Drugeon avec un reméandrement efficace et le retour du poisson que l’on constate. C’est à chaque collec- tivité d’être vigilante sur ces points-là.Tout l’objet également est d’avoir une ingénierie effi- cace. C’est aussi le but de se fédérer au sein d’un E.P.A.G.E.

mortalité piscicole, et la dégradation de la qualité des cours d’eau en consé- quence se produisent encore trop sou- vent. À qui la faute ? P.A. : Quand la station de Méta- bief-Mont d’Or déborde, ce n’est pas acceptable et c’est en l’oc- currence de la responsabilité des élus. Mais d’abord c’est une question de citoyenneté. Quand justement on retrouve des lin-

L.P.P. : Les épisodes de pollution, de

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