La Presse Pontissalienne 210 - Avril 2017

La Presse Pontissalienne n° 210 - Avril 2017

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Escargots non grata aux Prés-Vuillins l La Longeville Un problème de foncier En 2012, Karen Schittecatte alors employée administrative choisit de se reconvertir dans l’élevage hélicicole. Le projet s’engage plutôt bien jusqu’au changement de municipalité en 2014 et le désengagement “foncier” de la commune sans qui rien n’est possible.

soit n’a rien d’illogique. “Le nouveau maire Adrien Pellegrini nous a conviés à participer à une réunion du conseil en nous indiquant qu’il était défavo- rable au projet pour deux raisons. Il contestait l’intégration paysagère des serres et préférait conserver la maîtri- se foncière sur la parcelle qui devait nous revenir. On a aussi été surpris par la position des élus agriculteurs qui s’inquiétaient de l’impact de cette acti- vité. On leur a juste demandé de se pro- noncer rapidement car on devait lan- cer rapidement l’élevage” , note Sébastien Schittecatte. Quelques semaines plus tard, la com- mune leur propose d’autres terrains en fermage ou situés sur des secteurs inappropriés. “On a refusé ces offres et mis en suspens le projet. Faute de trou- ver une solution, on a alerté la préfec- ture et on a pris un avocat pour porter l’affaire au tribunal administratif. Ce dossier est toujours en instruction” , poursuit Karen Schittecatte qui déci-

M ême si l’affaire est toujours en cours de traitement judi- ciaire, le couple Schitte- catte forcément uni dans ce projet a pratiquement jeté l’éponge. Démotivé pour ne pas dire dégoûté et en colère devant ce qu’il estime être un mur d’incompréhension. Faute d’aboutir dans ses démarches et par- ce qu’il faut bien manger, Karen est devenue assistante maternelle. Sébas- tien, son mari, a conservé son emploi dans une entreprise française. Au début du projet, on est plutôt en mode heureuse initiative où tout conver- ge vers la réussite. Pas franchement enthousiasmée à l’idée de passer sa vie professionnelle assise derrière un écran, la jeune femme cherche une porte de reconversion. Attirée par l’agricultu- re, elle s’oriente vers l’élevage d’es- cargots. Ce qui suppose de retourner en formation à Châteaufarine où elle passe le B.P.R.E.A. option hélicicultu- re. Diplômée en juin 2013, elle enta- me comme tout jeune agriculteur son

Avec deux grosses déconvenues, Karen Schittecatte n’a plus envie de se battre pour mener à bien son projet d’élevage d’escargots.

parcours d’installation. “Comme on avait besoin de 1 000 m 2 , on a interro- gé le maire de l’époque Jacques Faivre. Lui et son conseil ont accepté de nous vendre 2 000 m 2 de terrain communal agricole. La parcelle est située en face de chez nous, pas très loin du terrain de foot.” Suite à quoi le projet se poursuit avec l’accompagnement de la Chambre d’agri- culture et une demande d’urbanisme adressée en mairie pour avoir l’auto- risation d’installer deux serres semi- démontables. Le géomètre est aussi sollicité pour le bornage du terrain. Sûre de son fait, Karen Schittecatte passe même commande de 120 000 naissains d’escargots Gros gris en vue de lancer son élevage au printemps 2014. Une affaire qui roule comme on dit, même si le bornage tardait un peu. Ce simple détail allait s’avérer fatal car en avril, une nouvelle équipe muni- cipale prend les commandes et pas for- cément avec les mêmes intentions et projets que la précédente. Ce qui en

Le coût n’est plus le même sur ce ter- rain urbanisable donc 30 fois plus cher aum 2 . “On a pris l’attache du conseiller urbanisme de la Chambre d’agricul- ture pour être vraiment conforme aux attentes du conseil municipal. Il n’y avait plus de serres à installer sachant qu’on travaillait dans le bâtiment exis- tant Comme on devait changer la des- tination cadastrale de la parcelle, on a adressé notre requête en mairie. Le P.L.U. faisant l’objet d’une enquête publique, on a rencontré le commissaire enquêteur qui a émis un avis favorable avec des réserves au niveau de l’eau et de l’assainissement. L’eau n’est pas vrai- ment un problème car 120 000 escar- gots ne consomment pas plus d’eau qu’une seule vache. L’héliciculture ne génère pratiquement aucun impact sur l’environnement” , annonce Sébastien qui était encore confiant dans la réa-

lisation de ce plan B. Lui et son épouse tombent de haut en découvrant que la commune refuse d’adapter le P.L.U. Dépités, ils sollici- tent de nouveau les autorités pour qu’elles tentent d’intercéder en leur faveur. “Le préfet a reconnu la viabili- té du projet en signalant aussi qu’il ne lui appartenait pas de contredire la décision du maire. On aurait la possi- bilité d’engager un recours contre le P.L.U. mais on a plus trop envie de repartir dans ces joutes judiciaires.” Le couple a quand même fait l’acqui- sition du terrain et du bâtiment qui jouxtent la maison. Il s’interroge tou- jours sur les motivations du maire. Contacté, celui-ci a annoncé qu’il ne souhaitait pas s’exprimer tant que le règlement judiciaire sur la première parcelle n’est pas clos. n F.C.

de d’élargir sa recherche foncière aux communes alentour. Seule Gilley répondra avec un terrain qui n’était malheureu- sement pas adapté. Le salut, ou du moins ce qu’ils pensaient être la planche de salut, vien- dra d’une opportunité pri- vée avec un habitant de La Longeville qui accep- te en 2015 de leur vendre 10 ares de terrain avec un bâtiment. Les comp- teurs sont remis à zéro pour un nouveau projet.

Le préfet a reconnu la viabilité du projet.

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