La Presse Pontissalienne 210 - Avril 2017

PONTARLIER 14

La Presse Pontissalienne n° 210 - Avril 2017

INTERVIEW Une utile reconversion Vincent Defrasne s’attaque au chantier du mal-logement Que devient l’ancien biathlète pontissalien ? Après son sacre olympique aux J.O. de Turin en 2006, Vincent Defrasne a saisi l’opportunité d’œuvrer à la fois au service du comité olympique à Lausanne et pour la fondation Somfy à laquelle il se consacre désormais à temps plein. Un tout autre défi.

Vincent Defrasne

dirige une équipe de quatre personnes : Luana Genero, Lucile Peignot, Bérangère Marticle et Léa Meunier (de gauche à droite),

comité olympique et la fondation. À Lau- sanne, je travaillais sur des actions de for- mation, d’encadre- ment des athlètes en reconversion et dans l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse.Ce temps partagé devenait de plus en plus compli- qué à gérer au niveau de l’emploi du temps. Après quatre ans à ce régime, un choix s’im- posait. J’ai préféré poursuivremon inves- tissement au profit de Somfy.

plir, au tir notamment.

L a Presse Pontissalienne : On vous a vu et entendu sur la chaîne L’Équipe com- menter des épreuves de biathlon. Com- ment maintenez-vous le contact avec votre discipline ? Vincent Defrasne : Je continue à skier pour le plaisir, à pratiquer en famille. J’ar- rive aussi à me libérer ponctuellement pour répondre aux sollicitations com- me ce fut récemment le cas avec cette chaîne sportive qui m’a proposé de venir dans ses studios à Paris pour couvrir les derniers championnats du Monde de biathlon. L.P.P. : Vous évoluez toujours en terrain fami- lier ? V.D. : Oui, j’ai toujours l’impression d’être en terrain connu avec des nouveaux et des anciens.

L.P.P. : Combien d’actions ont été soutenues à ce jour ? V.D. : Aujourd’hui, cela représente une centaine de projets et 1,2 million d’eu- ros investis.Ces sommes servent à réno- ver des logements, créer des lits sup- plémentaires. En France, 3,5 millions de personnes sont non ou mal-logées. 700 000 sont privées de logement et 2,8 millions vivent dans des conditions de logement inacceptables ou insalubres, d’où l’importance de commencer la soli- darité populaire pour aider ces per- sonnes dans le besoin. L.P.P. : Qui fait quoi ? V.D. : Avant de lancer un projet sur la plateforme, la Fondation vérifie qu’il corresponde bien aux modalités des Petites Pierres.Onmesure la cohérence et la viabilité du projet. L’argent est finalement versé à l’association qui aura à sa charge l’exécution des travaux. On agit en soutien. L.P.P. : C’est la même chose pour “A house is a home” ? V.D. : Tout à fait. Ce deuxième fonds de dotation a été lancé l’an dernier. Il se décline à l’international sur une dizai- ne de pays répartis dans les différentes zones géographiques du groupe Som- fy. Le principe de fonctionnement est identique à celui des Petites Pierres. Notre action ne se réduit pas à la dis- tribution de subventions. On est très attentif au suivi, au contrôle. L.P.P. : Que faire pour mieux répondre aux besoins du mal-logement ? V.D. : Comme toujours, c’est une ques- tion de solidarité collective. On travaille actuellement à la création d’une allian- ce réunissant cinq fondations d’entre- prise avec l’objectif de réunir jusqu’à 2 millions d’euros pour financer entre 150 et 200 projets par an. L.P.P. : Une mission prenante ? V.D. : Tout à fait. Cela suppose une stra- tégie d’ouverture sur les autres enmul- tipliant les contacts et les partenariats. Pour moi, cela se traduit au quotidien par de nombreux déplacements entre la Savoie, Paris et Les Grangettes où la famille Defrasne a établi ses pénates. Mais cela me plaît beaucoup. On est très connecté avec le monde associatif. Lutter contre le mal-logement, c’est aussi résoudre les soucis de santé et d’intégration sociale concomitants. L.P.P. : On est loin des exigences du sport du haut niveau ! V.D. : Pas forcément, car il y a aussi cet- te notion de challenge, une volonté d’ap- porter de l’efficacité et du dynamisme. L.P.P. : Onze ans après les J.O. de Milan, vivez- vous toujours avec cette étiquette de cham- pion olympique ? V.D. : Oui, et je ne pourrai sans doute jamais me défaire de cette image. n Propos recueillis par F.C.

L.P.P. : Aucun regret d’avoir décroché avec le circuit mondial ? V.D. : Non, car je n’ai jamais été attiré par une carrière d’entraîneur. J’avais trop envie de voir autre chose.

L.P.P. : Une discipline où les Français conti- nuent à s’illustrer ! V.D. : Effectivement, nos représentants sont toujours performants.Àmon sens, cette réussite est le fruit d’un heureux mélange de passion et de profession- nalisme. Le tout avec la chance de pou- voir toujours compter sur des locomo- tives qui dominent le circuit mondial comme Raphaël Poirée ouMartin Four- cade. L.P.P. : Qu’advient-il des Jurassiens ? V.D. : On a de très bons ambassadeurs avec Quentin Fillon-Maillet et Anaïs Bescond. Je pense que Célia Aymonier devrait bientôt s’illustrer au plus haut niveau. Elle est encore en apprentis- sage et il lui reste des progrès à accom-

L.P.P. : Êtes-vous toujours licencié ? V.D. : Oui et toujours au C.S.R.P.

L.P.P. : Avez-vous préparé votre reconversion ? V.D. : En tant que sportif, j’étais déjà sponsorisé par Somfy. J’étais donc en contact régulier avec ce groupe et je savais qu’il avait besoin de quelqu’un pour développer la fondation. L.P.P. : Le C.I.O. vous convoitait aussi ? V.D. : Tout à fait. Quand j’ai mis un ter- me à ma carrière sportive en 2011, j’ai opté pour un temps partagé entre le

“Je n’ai jamais été attiré par une carrière d’entraîneur.”

L.P.P. : Quelques mots sur le groupe Somfy ? V.D. : Ce groupe français est spécialisé dans la motorisation, l’automatisation des ouvertures de l’habitat et du bâti- ment. Il propose des solutions domo- tiques. Somfy réalise près d’1 milliard de chiffre d’affaires. Implanté dans 90 pays, il emploie 8 000 personnes dont 2 000 en France. Son siège historique est implanté à Cluses en Haute-Savoie où je me rends régulièrement. L.P.P. : Et la Fondation Somfy ? V.D. : De par son cœur d’activité, le grou- pe Somfy a choisi assez logiquement de concentrer son action citoyenne sur la lutte contre le mal-logement. Pour ce faire, il s’appuie sur sa Fondation. Le sens de ma mission consiste à appor- ter un soutien financier aux associa- tions qui œuvrent directement ou indi- rectement en faveur du mal-logement. Avec un groupe de la taille de Somfy, on peut également faire dumécénat de compétences en détachant des salariés volontaires sur leur temps de travail au profit de la Fondation. On appelle cela les journées solidaires. L.P.P. : Combien de personnes travaillent à la Fondation ? V.D. : Une équipe de cinq personnes. On pilote deux programmes d’actions : Les Petites Pierres en France et “A House in a home” à l’étranger. L.P.P. : En quoi consistent Les Petites Pierres ? V.D. : C’est la première plateforme de financement participatif contre le mal- logement. On cherche à mobiliser les particuliers et les entreprises pour sou- tenir des projets d’associations en lien avec le mieux habiter. Cette platefor- me permet l’accès à un habitat décent. Cela nécessite de trouver toujours plus de soutiens pour mener à bien de nom- breuses initiatives. Avec le crowdfun- ding, Les Petites Pierres lancent un élan de générosité ouvert à tous dans le domaine de l’habitat. La fondation a créé la plateforme, elle l’accompagne. À chaque fois qu’une somme est ver- sée, on double la mise. Les dons réali- sés sont défiscalisables.

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