La Presse Pontissalienne 208 - Février 2017

LA PAGE DU FRONTALIER

La Presse Pontissalienne n° 208 - Février 2017

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AÉRONAUTIQUE Vallée de La Brévine Première mondiale dans les airs frontaliers

Un départ à 3 heures du matin est envisagé, permettant de cou- vrir une distance maximale avant l’atterrissage en fin de journée, après plus de 15 heures pour les meilleurs, alors que les vols en montgolfière tradition- nelle ne durent généralement qu’une ou deux heures. Un système de balise G.P.S. per- mettra de voir en direct l’évo- lution des ballons durant la cour- se via le lien suivant, qui sera activé avant l’événement : http://tracking.way.aero/ecora- ce. Les pilotes seront en lien avec les aéroports de Genève et Zürich. L’atterrissage est une autre paire de manches. En cas de vent violent, il faut trouver la bonne zone. “On peut trouver par exemple une vallée abritée dans les Alpes autrichiennes où il y a moins de vent” explique l’aérostier. Surtout, il ne faut pas compa- rer pas l’initiative de Pierrick à celle de Bertrand Piccard,mon- dialement connu pour son tour du monde en ballon et son tour du monde en avion solaire. Pic- card et Duvoisin sont Suisses, aérostiers les deux, mais ne par- tagent plus la même philoso- phie : “Lui était pilote de mont- golfière…Maintenant il déplace son équipe de 100 personnes et le matériel avec unA 380” lâche Pierrick. À son niveau, le Neu- châtelois a prouvé à tous les aérostiers que l’on pouvait voler plus longtemps avec moins d’énergie. n E.Ch.

L’aérostier neuchâtelois Pierrick Duvoisin organise du 8 au 12 février une compétition de montgolfières innovante. Les pilotes devront parcourir la distance la plus longue tout en limitant la consommation d’énergie.

L ors de sa première tenta- tive de record du monde de distance parcourue avec son ballon à air chaud “Éco”, Pierrick Duvoisin avait décollé de La Brévine, sous un froid polaire, pour atterrir 6 heures plus tard à Charlevil- le-Mézières dans les Ardennes ! Il avait alors pulvérisé des tablettes la marque établie par un Autrichien qui avait volé durant 2 heures. L’exploit date. C’était il y a 10 ans. Détenteur de quatre records du monde - dont un vol de Château-d’Œx (Suisse) à Zagreb à 6 000mètres d’altitude, le pilote âgé de 39 ans et son teamBalloon Concept organisent cette course de bal- lons de nouvelle génération. Elle se déroule du 8 au 12 février au départ de Neuchâtel ou peut- être de La Chaux-de-Fonds ou du Val-de-Ruz selon les condi- tions météorologiques. Objec- tif : “Parcourir la distance la plus longue tout en limitant sa consommation d’énergie” rela- te le Suisse. Dix ballons parti- ciperont. Le vainqueur devra faire preuve d’excellence. Il devra gérer sa consommation, inter-

Départ des ballons le

8 février selon la météo pour une

course pas comme les autres.

préter la météorologie et mon- trer un grand sens tactique. À l’origine de ce projet, l’aérostier neuchâtelois, pionnier dans le développement et la construc- tion de ballons prototypes à bas- se consommation (Éco ballons), allie l’excellence et l’innovation. Ancien élève à l’école polytech- nique (E.P.F.L.) de Lausanne, il a beaucoup travaillé sur la structure du ballon et sa com- position pour arriver à voler plus longtemps en consommant moins de gaz. Une partie de l’en- veloppe possède un revêtement métallique pour mieux isoler l’enveloppe. “Ce n’est pas une

tendance écolo, corrige le Suis- se. C’est une démonstration prag- matique de montrer que l’on a pu améliorer les propriétés du ballon. La technique est là. On peut faire des choses intelli- gentes.” Ce type de montgolfiè- re est quatre fois plus chère qu’une enveloppe normale (Entre 50 000 et 100 000 euros). Le jour et l’heure du départ seront définis d’un commun accord par tous les pilotes, en fonction de la météo, sur un de ces 4 jours. “La sécurité des équi- pages est primordiale. Les pilotes sont également aguerris” explique l’organisateur.

Pierrick Duvoisin innove avec sa montgolfière “Éco”.

ÉCONOMIE

Justice L’affaire des prêts en francs suisses controversés L’association de consommateurs C.L.C.V. mène

une action de groupe contre la banque B.N.P.-Paribas pour une pratique commerciale trompeuse sur son support Helvet Immo, un prêt en francs suisses pour investir dans l’immobilier locatif.

U ne action de groupe ainsi qu’une affaire au pénal et au tribunal administratif de Nanterre sont menées contre la banque B.N.P.- Paribas Personal Finance. En ligne de mire : le support “Helvet Immo”, “un prêt en francs suisse à destination des particuliers pour de l’investissement locatif proposé entre 2008 et 2009 par B.N.P.” indique François Carlier, délé- gué général de l’association Consom- mation logement et cadre de vie (C.L.C.V.) qui a enclenché cette action de groupe le 16 novembre dernier. À l’époque, la banque avait mis en avant la stabilité entre les deux monnaies mais, avec la crise de l’euro, les capi- taux à rembourser ont flambé. Des clients à travers toute la France s’estiment lésés en raison d’un méca- nisme purement mathématique. Lorsque le franc suisse s’apprécie, les mensualités remboursées en euros font moins diminuer le capital restant dû du prêt, ce qui allonge d’autant la durée de remboursement. Pire, les intérêts deviennent plus élevés par rapport à ce qui était initialement prévu, puis- qu’ils sont calculés par rapport aumon- tant du capital restant dû en francs suisses, qui diminue donc moins vite

qu’espéré. “Nous avons l’exemple de ce couple qui a voulu acheter un appar- tement dans une résidence touristique pour le louer. Le prêt était de 200 000 euros. Avec la crise de l’euro, le franc suisse s’appréciait, et le capi- tal à rembourser par les particuliers s’envolait. Le préjudice avoisine les 50 000 euros ! La banque a d’ailleurs

été mise en examen pour pratique commerciale trompeuse” indique l’as- sociation de consom- mateurs qui défend 4 655 clients. Son but : obtenir une indemnisa- tion financière. L’opé- ration, au départ pré- sentée comme lucrative, a tourné au cauchemar. “Nous estimons que les personnes qui ont pu contracter ce prêt dans toute la France sont au courant de notre action mais il n’est pas trop tard pour se faire connaître.À côté de cela, une affaire est menée au pénal et au tribunal administratif. Le but de

50 000 euros de préjudice pour un prêt de 200 000.

La stabilité de l’euro face au franc suisse a joué des tours à des clients d’une banque française désireux d’investir dans l’immobilier locatif.

sées” témoigne la C.L.C.V.. Des habi- tants du Doubs se sont joints à l’ac- tion de groupe. À côté de cela, Maître Constantin-Val- let défend au pénal près de 1 000 per-

sonnes qui pensaient investir judi- cieusement dans de l’immobilier loca- tif. Pas moins de 40 millions d’euros de préjudice pour rembourser les clients sont demandés par l’avocat parisien. n

cette action de groupe est d’être la voi- ture-balai. Toutes les personnes n’ont pas voulu aller au pénal (pour éviter les frais d’avocat) mais cette action de groupe leur permettra d’être indemni-

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