La Presse Pontissalienne 208 - Février 2017
ÉCONOMIE 32
La Presse Pontissalienne n° 208 - Février 2017
Chez Coquy, les poules ne vivent pas en cage.
AGROALIMENTAIRE
Coquy à Flagey
Coquy investit et innove avec ses poules libérées Coquy a banni les cages et les antibiotiques pour ses 240 000 poules pondeuses. Leader régional dans la production et la commercialisation d’œufs, la société développe la partie agroalimentaire avec des recettes prêtes à l’emploi élaborées par un grand chef.
Georges Bourgon, le P.D.G., évoque les investissements de la société à Flagey.
La nouveauté 2017 présentée au salon de l’alimentaire à Lyon.
S ous le bâtiment, les poules marchent, courent, grattent le sol, volent, se perchent. Après être venues se réchauf- fer sous les derniers rayons de soleil de l’hiver, elles retournent pondre dans leur nid. Chaque jour, 240 000 œufs sortent de la société Coquy à Flagey, leader régional dans la production et la commercialisation. Particularité de l’élevage : aucune des poules n’est en cage alors que 70 % des concurrents industriels ont investi ces dernières années dans de nouvelles boîtes métalliques suite à un change- ment de normes.Mieux, 100 000 vivent
à l’air libre et sont nourries avec des produits biologiques. Coquy a donc fait l’inverse des autres sociétés. Un choix judicieux. Alors que la consommation d’œufs stagne, l’entreprise grignote des parts de marché. Cocorico. “Nous avons décidé de miser sur le bien-être de l’animal pour proposer un bon œuf et ce dès l’an 2000” relate Georges Bour- gon, P.D.G. de Coquy. Ce fils d’agriculteur a repris l’entité créée par Marguerite et Albert - ses parents -, et l’a développée. Il avait 30 ans à l’époque. Coquy produit toujours des œufs mais a surtout développé une usine agroalimentaire nommée Agro-
Doubs où est transformée une partie des œufs. Cela lui permet de valoriser les surplus de production. Ainsi, l’en- treprise lance les Délices de Courbet, des préparations pour composer un fondant au chocolat, une crème brû- lée… (lire par ailleurs). Restaurateurs et particuliers sont visés. “La qualité et la traçabilité sont dans notre A.D.N. En 1956, mon père fut le premier à ins- crire sur les œufs la date de ponte, ce qui paraît normal aujourd’hui. À l’époque, la répression des fraudes l’en avait interdit. La qualité et le suivi sont toujours aussi présents aujour- d’hui” narre le chef d’entreprise entou-
ré d’ingénieurs agroalimentaires. Le Coquy d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celui de 1956. La société emploie 70 personnes, pèse 11 millions de chiffre d’affaires. Elle est leader dans la vente d’œuf en Bourgogne- Franche-Comté avec un credo simple mais terriblement efficace qu’est la réactivité. Pondu, l’œuf est ramassé le
des charges sans pesticide. On analy- se chaque camion qui nous livre” témoigne la direction. Choyer ses poules a-t-il une consé- quence sur le prix vendu au consom- mateur ? “L’œuf est la protéine la moins chère. C’est un produit de frigo que nous vendons en moyenne 1,60 euro les 6 œufs” indique l’entreprise. L’écart de prix avec les concurrents est faible. Tous les 10 jours, les invendus sont retirés pour un gage de fraîcheur et de qualité alors qu’ils pourraient res- ter 11 jours de plus. Les produits ne sont pas détruits. Une partie est don- née à la Banque alimentaire. La fir- me familiale a également soutenu une association œuvrant pour l’autisme. “Nous sommes une entreprise locale qui se doit d’aider son territoire” conclut Georges Bourgon. Coquy, engagée depuis 3 ans dans une démarche de responsabilité sociétale et environne- mentale, a trouvé un terreau fertile dans la terre natale de Gustave Cour- bet. n E.Ch.
matin, calibré puis mis en boîte avant d’être livré par un des 25 camions de la société à 150 km à la ronde. “L’œuf pondu aujourd’hui est le lende- main vendu dans l’un des 280 hypermarchés de la région ou dans les com- merces de détail” note Georges Bourgon. Le cir- cuit court, c’est sa force. La qualité fait le reste : “La base est de donner une nourriture saine que nous maîtrisons. Nous achetons les céréales dans la région avec un cahier
Le plafond acoustique et écologique.
Zoom Fondant au chocolat, panna cotta, cheese cake… Made in Flagey L a société va doubler l’espace de son usine AgroDoubs, unité spécialisée dans les préparations culinaires “prêtes à l’emploi” haut de gamme pour les restaurateurs, traiteurs et collectivités. La fin des travaux est prévue à l’été. Dans cette unité, on casse les œufs Coquy pour préparer des moelleux au chocolat, panna cotta, cheese cake, tarte au citron, financiers… prêts à l’em- ploi. La firme a travaillé avec un chef étoilé pour composer ses préparations. La filiale emploie 15 personnes, réalise 4,5 millions d’euros de chiffre d’affaires dont 20 % à l’export (Europe, États-Unis, Japon…). Sans donner de chiffres, Coquy explique qu’elle créera des emplois. Elle a présenté sa nouveauté bap- tisée “Les délices de Courbet” au salon Sihra à Lyon (21 au 25 janvier) qui regroupe tous les professionnels du monde entier. n Un site Internet est dédié : www.delicesdecourbet.com
240 000 œufs sortent chaque jour de Flagey. Direction les commerces de la région.
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