La Presse Pontissalienne 204 - Octobre 2016
La Presse Pontissalienne n° 204 - Octobre 2016
7
Les Drs Lisa ROTA GRAZIOSI et Jean-Guilhem PERRICHET Chirurgiens Dentistes YRXV LQIRUPHQW GH O·RXYHUWXUH GH OHXU CABINET DENTAIRE =21( $57,6$1$/( /·$0%28&+, /$ &/86( (7 0,-28; Nous recevons sur rendez-vous Les Lundi, mardi, mercredi, vendredi et samedi Tél. 03 81 46 27 64
l Sainte-Colombe Pas de dégâts La voie diplomatique pour un accueil occasionnel Des gens du voyage ont campé pendant un mois sur le parking de la Fiesta des fines gueules à Sainte-Colombe avec l’accord du maire, sans rien casser, ni dégrader.
D e l’eau, de l’électricité, une belle plateforme à l’écart du village sans risque de patau- ger dans la boue, c’est sans doute l’aire d’accueil comme en rêvent tous les gens de voyage. Lionel Mal- froy le maire de Sainte-Colombe en est bien conscient. La tolérance dont il a fait preuve pourrait se retourner contre lui si d’aventure ils leur pre- naient l’envie de revenir. “Les cir- constances sont particulières. Ce sont
l Vuillecin Dégâts Agriculteur en colère Exploitant les terrains qui ont été occupés illicitement, Jean-Noël Jeannin dénonce les inégalités de traitement entre la profession agricole et les gens du voyage.
donc les habitants, a participé au finan- cement des aires d’accueil de la C.C.G.P. Ce serait plutôt aux autres commu- nautés de communes de faire des efforts.” Sûr qu’on ne se bouscule pas au por- tillon et qu’on préfère laisser ce gen- re de soucis aux voisins. Lionel Malfroy est plutôt bien tombé avec un groupe qui n’a causé ni nui- sances, ni dégâts. Des professionnels de la récupération. Les hommes par- taient à la journée avec leurs camion- nettes et revenaient chargés le soir de ferraille et même de vieilles voitures. “Ils n’ont pas leur pareil pour poser un moteur.” L’histoire ne dit pas ce qu’ils faisaient des huiles de vidange et autres produits nauséabonds qu’on préfère ne pas retrouver dans les nappes phréa- tiques. “Si un agriculteur arrache un buisson, il peut vite se retrouver avec la police de l’environnement sur le dos. Eux ont beaucoup moins de problèmes que nous.” Le maire n’a même pas songé à les expulser, estimant que c’est un vrai parcours du combattant et que cela n’a guère d’efficacité. “La loi est ainsi faite qu’il suffit qu’ils se déplacent de quelques mètres et il faut tout recom- mencer.” n Le groupe s’est installé pendant un mois au-dessus de Sainte-Colombe.
des habitués qui viennent tous les ans sur Pontarlier. Comme l’aire d’accueil permanente est fermée, ils sont venus me voir plusieurs fois. Pour cette fois- ci, on a accepté de les recevoir sous réserve qu’ils laissent les lieux comme ils les ont trouvés, et j’y tiens car c’est moi qui exploite les parcelles autour du parking” , explique l’élu qui n’a signé aucune convention. Il insiste sur le caractère exception- nel de cette tolérance. “La commune,
l Arçon L’occupation du stade Il suffira d’un cirque…
Le groupe installé près de la zone d’activité de Vuillecin a quitté les lieux fin septembre.
I l en parle en connaissance de cause, lui qui subit presque chaque année l’impact de ces ins- tallations sans préavis sur des terres agricoles. “Ce qu’ils cherchent en premier lieu, c’est une bouche à incendie et une possibilité de bran- chement électrique. On constate aus- si qu’ils privilégient le secteur proche de Pontarlier. Ils ne vont jamais ou rarement sur Frasne ou Levier. Cet- te année, on les a eus deux fois sur Vuillecin.” La première occupation remonte au 10 août avec un groupe qui s’est ins- tallé près des puits de captage gérés par le Syndicat des Eaux de Bians sur du terrain exploité par Jean-Noël Jeannin. La station de pompage a même été mise hors circuit suite au branchement “sauvage” sur le trans- formateur le plus proche. “Heureu- sement, cela n’a pas posé de problèmes d’alimentation des usagers car on a pu basculer sur l’autre puits du syn- dicat” , explique Dominique Jean- nier, le maire de Vuillecin. Sans doute en raison du risque sani- taire, l’affaire a été réglée en quelques jours. Après les plaintes de la com- mune et de la communauté de com- munes, les forces de l’ordre ont rapi- dement notifié l’expulsion aux gens du voyage qui n’avaient là aucun recours possible. Non sans laisser des traces de leur passage. “Ils sont
N e laissez surtout pas croire qu’Alain Girardet le maire d’Arçon était satisfait de recevoir des gens du voya- ge sur sa commune alors qu’il s’est plu- tôt retrouvé devant le fait accompli. “Ils sont arrivés sans rien demander. Jusqu’à présent, ils n’osaient pas fran- chir la passerelle qui permet d’accéder au stade. Quand ils ont remarqué le camion du cirque, ils n’ont plus hési- té à passer” , explique l’élu qui s’est retrouvé confronté à ces occupations illicites plusieurs fois au cours de l’été. Sur le stade lui-même ou sur le ter- rain d’entraînement attenant. Cette situation a conduit à l’annula- tion d’un match de foot et d’une fête de quartier. “Ils sont ingérables. Heu- reusement, il n’y a pas eu de dégâts.” Plutôt que d’engager un référé d’ex- pulsion sur 72 heures, le maire a pré- s’installer tout l’été à Arçon en franchissant une passerelle qu’ils pensaient inaccessible. C’est surtout la présence du camion du cirque sur le stade qui a conforté les gens du voyage à venir
partis en abandonnant une véritable “porcherie” derrière eux” , s’insurge l’agriculteur qui a récupéré deux sacs de 100 litres de déchets. Lames de rasoir, tuyaux de carburant, séchoir à linge, plus de quoi mettre une bête en pâture. “On a toujours la crainte qu’elles avalent n’importe quoi” , pour- suit l’agriculteur. Un petit groupe est venu début sep- tembre se poser sur un terrain en bordure de la zone d’activité deVuille- cin. Propriété de la C.C.G.P., cette parcelle est aussi entretenue par
Jean-Noël Jeannin qui s’étonne que le maire n’ait pas engagé une procédure d’expulsion. “C’était un tout petit groupe et comme cela se passait relativement bien, j’ai fait preuve de mansuétude” , confirme Dominique Jeannier. De quoi aga- cer l’agriculteur. Ques- tion de principe sans doute. Faut-il recourir sys- tématiquement à l’ex- pulsion ou faire contre mauvaise fortune bon cœur quitte à essuyer les reproches de ceux qui en seraient vic- times ? Dilemme. n
Deux sacs de 100 litres de déchets.
Aujourd’hui, deux gros blocs en béton empêchent l’accès au stade.
féré établir une convention en préci- sant les modalités d’occupation point par point. “Ils l’ont signé et respecté. On leur a mis les vestiaires du foot à disposition.” En parallèle, la commu- ne a aussi organisé des réunions avec le club de foot et les agriculteurs pour trouver des solutions.
Un arrêté a été pris pour interdire le franchissement de la fameuse passe- relle. Deux gros blocs de béton entra- vent désormais l’accès au stade. “On étudie une solution technique qui soit plus efficace car on sait bien qu’ils sont équipés pour déplacer n’importe quel bloc.” n
Made with FlippingBook HTML5