La Presse Pontissalienne 204 - Octobre 2016

FRASNE - LEVIER 26

La Presse Pontissalienne n° 204 - Octobre 2016

BONNEVAUX Biographie Marius Laithier, l’artiste mort au champ d’honneur en septembre 1916 Remoray-Boujeons

C’ est sans doute son ami d’en- fance, Robert Fernier dont il fera la connaissance au col- lège Grenier à Pontarlier qui en parle le mieux. “Une grande sûre- té de main, une qualité rare dans l’ins- piration et notre Haut-Doubs a perdu avec lui, un de ceux qui l’aurait le plus honoré, le mieux compris. Quel dom- mage que la guerre l’ait pris si jeu- l’Écologie. 43 000 litres de fioul sont économisés chaque année. privilégie depuis 2009 le bois-énergie pour chauffer ses bâtiments publics, ce qui lui vaut d’être reconnu jusqu’au ministère de

ne !…” expliquait-il à Louis Martin auteur en 1933 du livre “Familles et hommes marquants de Pontarlier et du Haut- Doubs”. Guère étonnant de retrou- ver les œuvres de Marius Laithier exposées au pre- mier salon des Annon- ciades en 1924. Le jour- nal Le Pontissalien apprécie également ce talent artistique. “Une rétrospective qui annon-

Formé à l’atelier Cormon.

Auto-portait de Marius Laithier.

Le jeune peintre s’était essayé à quelques cartes postales vantant les charmes touristiques de Pontarlier en hiver.

re avec étoile d’argent. Le soldat pro- fite de ses repos pour faire des croquis et des aquarelles. Il exécutera notam- ment beaucoup de portraits de Poilus posant lors desmoments calmes. Jamais de scènes sanglantes, comme s’il vou- lait échapper à l’horreur du combat. En 1957, le conseil municipal de Pon- tarlier a accepté qu’une des nouvelles rues de Pontarlier soit baptisée en son nom… sur proposition de Robert Fer- nier. n F.C.

ration, une fidélité sans faille. C’est la vie parisienne joyeuse et insouciante. Comme d’autres expatriés du Haut- Doubs, Marius restera très attaché à son Haut-Doubs natal. Il nous en res- te de jolis paysages de neige, des pro- jets de cartes postales, quelques por- traits de famille. La guerre va tout changer. Mobilisé en août 1914 au 171 ème régiment d’infanterie, le jeune Laithier s’illustrera au combat, pren- dra du galon et se verra décerner plu- sieurs citations dont la croix de guer-

çait un peintre dans toute l’acception du terme, c’est-à-dire un sensible, un travailleur et un chercheur en pleine maturation” , peut-on lire dans l’édi- tion du 23 août 1924. Marius Laithier n’a pas eu le temps de concrétiser toutes les promesses qu’ils nous a laissés dans ses toiles et croquis.Mobilisé en 1914, le jeune artis- te a été tué par un obus le 20 septembre 1916 dans les violents bombardements de la région de Bouchavesnes dans la Somme. Il avait tout juste 23 ans. Sa mort a suscité une vive émotion dans le Haut-Doubs mais aussi à l’atelier Cormon où il s’est formé. La peinture, rien que la peinture. Né à Brey-Maison-du-Bois, ce fils d’ins- tituteur qui a passé toute sa jeunesse à Bonnevaux aurait pu suivre l’exemple paternel. Il en avait largement les capa- cités. Son destin artistique va bascu- ler en rencontrant James Richard son professeur d’arts plastiques au collè- ge de Pontarlier. Le dessin et la pein- ture deviennent alors une obsession. En 1912, il quitte le Haut-Doubs pour la capitale où il projette d’entrer à la prestigieuse École des Beaux-Arts. Pour ce faire, il se forme à l’atelier Cor- mon où sont passés avant lui Van Gogh ou Toulouse-Lautrec. En mars 1913, il tente sans succès l’examen d’admis- sion aux beaux-arts. Il reste néanmoins à l’atelier Cormon où le rejoint son ami Robert Fernier qui lui vouera une admi-

Zoom “De la Vallée du Drugeon à l’enfer” Publié prochainement, ce livre édité à compte d’auteur par l’association culturel- le de La Rivière-Drugeon présente 280 notices biographiques de soldats morts à cause de la première Guerre Mondiale et ayant un lien avec l’une des dix vil- lages de la communauté de communes de Frasne-Drugeon. Il comprend aussi la biographie de Marius Laithier et des dessins d’enfants réalisés de 2013 à 2015 dans le cadre d’un atelier d’Art à l’école intercommunale de la Vallée du Drugeon. Un programme d’animation accompagne la pUblication de l’oUvrage l Jeudi 10 novembre à 20 h 30 à bulle : “À propos de la Grande Guerre et de son quotidien” par Guy-Louis Anguenot. l du jeudi 10 au 13 novembre exposition à boujailles sur la Première Guer- re mondiale et vente du livre. l vendredi 11 novembre à 18 heures à boujailles : rencontre avec M. Jean Barthelet, neveu de Marius Laithier. l Samedi 19 novembre à 20 h 30 à boujailles : spectacle théâtral et musical “La guerre d’Apollinaire”, par la Compagnie La Petite Auto et les Cénobites tranquilles. Livre en souscription jusqu’au 5 novembre au prix de 25 euros (29 euros ensuite) Renseignements : 03 81 49 86 41 ou 03 81 89 70 76

Sur le front, Marius Laithier profitait des périodes d’accalmie pour dessiner. Il en reste de nombreux croquis de poilus dans les tranchées.