La Presse Pontissalienne 204 - Octobre 2016

MOUTHE - RÉGION DES LACS 24

La Presse Pontissalienne n° 204 - Octobre 2016

MOUTHE Ils sont arrivés en août Les réfugiés irakiens s’acclimatent au Haut-Doubs Une famille de dix personnes vit depuis deux mois dans un appartement de Mouthe. Chaque jour, des bénévoles de l’association “Accueil et solidarité des Hauts du Doubs” veillent sur leur bien-être et leur intégration à la vie locale.

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“I ls connaissent presque mieux que nous le nom des saints et des personnages représentés sur les tableaux et les sculp- tures !” s’étonne un des bénévoles qui accompagne le petit groupe en cette fin du mois de septembre à la découverte de la belle petite église de Chaux-Neu- ve. Ce petit groupe, c’est tout une famil- le de chrétiens d’Orient arrivés d’Irak

en août dernier. Ils ont été accueillis par Gilles Goelzer et les membres de l’association “Accueil et solidarité des Hauts du Doubs”, après de longues démarches de plusieurs mois, faites d’acharnement, parfois de décourage- ment, et de beaucoup de sollicitude. Après des premières semaines diffi- ciles, la famille se fait peu à peu au mode de vie local et à leur nouvel envi-

ronnement. “Partir de chez nous et fai- re ce voyage a été très dur. Maintenant, ça va beaucoup mieux” confie Raad dans un anglais parfait. Lui sa famil- le (ses parents, sa femme, leurs deux enfants, ainsi que sa sœur, ses deux enfants et son petit-fils) ne maîtrisent pas encore le français, bien que les plus jeunes bénéficient déjà de cours de fran- çais dispensés par les bénévoles de l’as- sociation. Ils s’intègrent peu à peu à la ville locale,se rendent tous les dimanches à la messe à l’église et pour les gar- çons, vont même suivre les entraîne- ments de foot au club de Mouthe. “Tout le monde est vraiment très gentil avec nous. Personne ne nous regarde com- me des étrangers, comme s’ils nous connaissaient depuis toujours” pour- suit Raad qui a deux enfants, de deux ans et demi et de 10 mois, avec son épouse Paraa. Toute la famille, sous la menace des persécutions contre les chrétiens d’Orient, a fui la guerre en Irak. Ils ont dû quitter leur maison, abandonner leurs biens et leurs animaux pour se retrouver sous une tente dans la ville d’Erbil, la capitale du Kurdistan ira- kien, avant de pouvoir y louer une mai- son. Après de longues démarches, la famille a obtenu un visa de 9 mois pour

la France. “Ils ont appris qu’ils iraient à Mouthe 10 jours à peine avant de quitter Erbil. Nous les avons accueillis à l’aé- roport de Lyon le 7 août. Ils quittaient une ville où il fait 40 °C pour arri- ver ici. Heureusement, il fait beau et assez chaud depuis cette date” sourit Gilles Goelzer, le prési- dent de l’association meuthiarde. “En arri- vant ici, ils étaient com-

d’asile auprès de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (O.F.P.R.A.), indispensable sésame pour espérer rester dans le Haut-Doubs. Pour l’instant, ce que souhaitent Raad et toute sa famille, c’est, dit-il, “pouvoir scolariser les enfants ici, ce que nous espérons pouvoir faire d’ici quelques semaines. Ensuite, avoir le droit de tra- vailler. Notre futur proche, nous le voyons en France car la vie est devenue impos- sible en Irak. Mais, si dans un futur plus lointain la paix revient dans notre pays, nous y retournerons” ajoute le jeu- ne Irakien de 33 ans. En chœur, la peti- te famille salue d’un “Au revoir” dans un français encore hésitant. Ils terminent leur visite de Chaux-Neu- ve pour rentrer dans leur logement de Mouthe. La vie, plus paisible, continue pour eux. Dans cette région dont ils ignoraient tout il y a encore deux mois, qui a su les accueillir, sans a priori, sans appréhension. Bien que la plu- part d’entre eux ne parlent encore que l’arabe, la reconnaissance se lit d’abord dans leurs yeux. Ils font aussi une pro- messe : s’initier au ski dès que les pre- miers flocons couvriront le Val de Mouthe. n

“Personne ne nous regarde comme des étrangers.”

plètement déphasés et “cassés”. Ils ne pensaient qu’à une chose : dormir” pour- suit le bénévole. Raad et sa famille sont hébergés au dernier étage de l’ancien peloton de surveillance et d’intervention de la gen- darmerie (P.S.I.G.), dans la Grande rue àMouthe, mis à disposition par la com- munauté de communes des Hauts du Doubs propriétaire des murs. Pour ces réfugiés, le combat n’est pas terminé pour autant. L’association les a aidés à effectuer toutes les formali- tés officielles auprès de la préfecture et leurs autorisations sont valables jus- qu’en juin prochain. Il leur reste donc quelques mois pour obtenir un droit

La famille de Raad et de Saffanah, leurs parents Hatem et Trezya, ainsi que leurs enfants sont suivis par les bénévoles du secteur de Mouthe.

J.-F.H.

Le Flocon comme on l’aime Le restaurant de Super-Longevilles a été repris en mai dernier par Michaël Authier et sa compagne Céline. L’occasion de déguster sa fameuse croûte aux champignons. LES LONGEVILLES-MONT D’OR Un bon démarrage

C urieux hasard ou signe prémonitoire, l’ouvertu- re du Flocon s’est faite le 1 er mai sous la neige. Deux bonnes raisons pour ne pas oublier cette nouvelle éta- pe dans la vie d’un couple au demeurant fort sympathique et qui concrétise un beau projet. L’un et l’autre ont suivi une for- mation dans la restauration. Originaire de Labergement- Sainte-Marie, Michaël Authier a appris les bases de la cuisine au lycée professionnel Tous- saint-Louverture. Il a ensuite exercé à L’auberge du Coude puis à Romainmôtiers là où il a fait la connaissance de Céli- ne qui elle s’est formée à Poli- gny. Quelques enfants plus tard, trois plus précisément, ils cher- chaient à prolonger l’expérien- ce à leur compte. “On tenait à reprendre un établissement qui corresponde à nos attentes tout en restant dans le secteur. Quand on a vu que le Flocon était à

vendre sur le Bon coin, on a pos- tulé et conclu assez vite la tran- saction.” Un restaurant d’alti- tude sur la route du Mont d’Or avec un grand parking au départ des remontées de Super-Lon- gevilles, il y a matière à faire. Les repreneurs ont profité du printemps pour agrandir la ter-

aussi bien les touristes que les locaux qui peuvent aussi avoir envie de manger autre chose qu’une fondue ou des salaisons. On ferme le lundi et le mercre- di et on fonctionne 7 jours sur 7 en haute saison” , précise Céli- ne. Quelques suggestions à signaler comme la croûte aux champignons ou le filet de bœuf sur pierre chaude. Les amateurs de desserts se régaleront d’une meringue à la double-crème de la Gruyère. L’arrivée de nouveaux tenan- ciers marque également la repri- se des relations diplomatiques avec la station de Métabief. Cet- te coopération s’est traduite cet été par l’accueil des groupes de randonneurs promenés sur le Mont d’Or par Troudix. Une coopération dont se réjouissent évidemment les élus et le staff du Syndicat mixte duMont d’Or. “Cet hiver, on installera à l’ex- térieur une cabane snack où l’on proposera de la restauration

rasse. Ils ont aussi transfor- mé un ancien atelier pour avoir une secon- de salle à man- ger à mettre à disposition des familles ou des groupes. Au menu, rien de surprenant que de déguster une cuisine de mon- tagne toujours agrémentée de suggestions hors du terroir franc- comtois. “On vise

La reprise des relations diploma- tiques avec la

Tous deux professionnels de la restauration, Michaël et Céline souhaitent proposer une cuisine de qualité inspirée du terroir jurassien en y insérant quelques suggestions pour se faire plaisir.

station de Métabief.

rapide, frites, hot-dog, paninis… aux skieurs qui n’ont pas envie de manger à l’intérieur” , annon- ce Michaël. Le couple est plutôt satisfait du démarrage et avoue n’avoir pas trop été pénalisé par le prin- temps pluvieux. Sans doute l’ef- fet nouveauté, la curiosité, la

solidarité de nombreux amis d’un couple bien implanté dans la vie locale. Michaël est conseiller municipal aux Lon- gevilles et son épouse est bien engagée dans la vie associati- ve. Bien avant de reprendre leur affaire, ils participaient active- ment aux festivités locales com-

me la balade au pays du Mont d’Or. “On s’efforce également de privilégier des fournisseurs locaux pour la viande, le fro- mage, les produits laitiers.” Ici, tous les produits transformés sont faits maison.Monsieur s’oc- cupe du salé et madame du sucré. Chacun ses goûts. n

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