La Presse Pontissalienne 202 - Août 2016

LA PAGE DU FRONTALIER

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La Presse Pontissalienne n° 202 - Août 2016

Club de Foot ESVS LIEVREMONT Maisons-du-Bois - Lievremont RECHERCHE UN ARBITRE OFFICIEL

La “fin” des vacances horlogères HORLOGERIE Repos

Beaucoup de manufactures ferment du 18 juillet au 5 août mais certaines préfèrent poursuivre le travail pour des raisons économiques ou pour contenter le personnel. Revue d’effectifs.

D ans l’horlogerie, d’après la Convention patronale horlo- gère suisse, la recommanda- tion est la suivante : du lundi 18 juillet au vendredi 5 août, les socié- tés horlogères peuvent fermer. Elles peuvent aussi en principe fermer une quatrième, ou, et une cinquième semai- ne, soit avant ou après les trois semaines officielles. Les salariés ont donc deux semaines le reste de l’année pour se reposer. Ce repos mérité semble évoluer. Beau- coup de manufactures ne ferment plus l’été notamment celles appartenant au Swatch Group. Une véritable révo- lution. Plusieurs raisons : assurer une permanence pour les services après- vente, la clientèle, honorer les com- mandes de la rentrée et répondre aux attentes des salariés qui préfèrent poser des vacances à d’autres dates, là où les réservations sont moins chères. Ainsi, Jaeger-LeCoultre au Sentier ne ferme pas. IWC et Patek Philippe non plus. Cette “fin” des vacances horlogères est une véritable révolution. Les bouchons des frontaliers auront donc cours même l’été. Dans la plupart des cas, la fer- meture reste la norme. Ainsi, “Saint- Honoré ferme du 22 juillet au 22 août”

Renseignements au 06 78 64 31 15

des vacances horlogères était d’une semaine. “Elle passa, de manière géné- ralisée, à deux semaines en 1953, puis à trois semaines en 1961” indique la convention patronale. En 1965, une quatrième semaine fut introduite pour les ouvriers de plus de 55 ans. En 1986, quatre semaines de vacances furent accordées ainsi que la généralisation des cinq semaines pour les ouvriers de plus de 50 ans. “Aujourd’hui, selon la Convention collective du travail du 1 er janvier 2007, les travailleuses et travailleurs de l’industrie horlogère

suisse ont droit à : 5 semaines de vacances au moins, 6 semaines s’ils sont âgés de 50 ans révolus, 7 semaines jusqu’à 17 ans et pour les apprentis qui préparent un certificat de capaci- té durant la première année et 6 semaines durant la deuxième année” explique la Convention patronale hor- logère suisse. Tout ceci avec 40 heures de travail par semaine. Bref, les vacances horlogères sont moins visibles que par le passé. Les rues du Locle ou de La Chaux-de-Fonds ne seront plus si désertes l’été. n

indique Thierry Frésard, responsable de la firme. Ces dates de fermeture valent pour le site de Charquemont et l’atelier en Suisse. Zénith au Locle a choisi la période du 18 juillet au 7 août pré- cise la direction. Rappelons que la branche horlogère fut l’une des premières en Suisse à accorder des vacances payées. Lors de l’intro- duction de la première convention collective de travail, en 1937, la durée

Patek et Jaeger- LeCoultre restent ouverts.

À l’inverse de Jaeger-LeCoultre ou Patek Philippe qui restent ouverts.

Zénith au Locle ferme ses ateliers du 18 juillet au 7 août.

NEUCHÂTEL

Étude scientifique Les tourbières pourraient faire exploser l’effet de serre

Si le climat devenait plus sec et chaud, les tourbières relâcheraient plus de CO2. C’est l’un des résultats de la thèse de doctorat de Matthieu Mulot à l’Université de Neuchâtel.

N os tourbières, choyées et pré- servées, ont servi par le pas- sé à chauffer les maisons du Haut-Doubs.Aujourd’hui,elles pourraient réchauffer demanière impor- tante notre climat. C’est en tout cas les premiers résultats de la thèse réalisée par Matthieu Mulot à l’Université de Neuchâtel. De Mouthe à Frasne en passant par le Jura suisse, les tourbières sont assez présentes. Elles ne recouvrent pour- tant que 3%des terres émergées. “Mais elles renferment le tiers du carbone des sols de la planète. Une augmentation de température contribuerait à ampli- fier considérablement l’effet de serre. Les tourbières sont connues pour fonc- tionner comme des puits de carbone” , explique Matthieu Mulot. Cela signifie que le sol d’une tourbière fixe plus de CO2 qu’il n’en rejette. Cet- te particularité est due au fait que le sol des tourbières est saturé en eau. Il devient donc rapidement privé d’oxy- gène. Or, la majorité des organismes du sol - et en particulier ceux qui sont

les plus efficaces pour décomposer la matière organique - ne tolèrent pas ces conditions. Ainsi, la décomposition de la matière organique est fortement réduite dans les tourbières, de sorte qu’il reste davantage de carbone empri- sonné dans le sol que de carbone reje- té dans l’atmosphère.

sort que les tourbières relâchent plus de CO2 quand le niveau d’eau s’abais- se ou que la température augmente. Le fonctionnement du sol d’une tourbière dépend notamment des micro-orga- nismes qui le peuplent, dont les amibes à thèque qui ont suscité l’intérêt des chercheurs. “Nous avons constaté qu’en milieu humide, les communautés d’amibes sont dominées par l’espèce Hyalosphenia papilio, alors que sa popu- lation chute enmilieu sec.” Conclusion : la diversité en micro-organismes aug- mente quand le climat s’assèche. Ce changement de communauté reflète bien les processus écologiques qui s’opè- rent dans une tourbière. L’expérience réalisée durant cette thèse ne permet pas immédiatement de construire des modèles prédictifs transposables à l’échelle du globe. Elle aide toutefois à mieux comprendre les mécanismes éco- logiques en jeu dans la réponse des tour- bières aux changements climatiques. La compréhension de ces mécanismes est cruciale pour l’élaboration de futurs modèles généraux. n

L’objectif de cette recherche réalisée sous la supervision d’Edward Mitchell, directeur du labora- toire de biodiversité du sol, était d’étudier les communautés microbiennes des tour- bières en fonction du degré d’humidité de leur environnement. Quarante-cinq mini- tourbières “en pot” ont ainsi été exposées à trois niveaux de nap- pe, dans le but de tes- ter leur réaction à la sécheresse. Il en res-

Le sol d’une tourbière fixe plus de CO2 qu’il n’en rejette.

Matthieu Mulot et ses tourbières en pot au Jardin botanique de Neuchâtel. (photo E. Mitchell/UniNe).

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