La Presse Pontissalienne 202 - Août 2016

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n° 202 - Août 2016

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Retour à l’emploi au volant d’un autocar

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de

Gouffre Avec le château de Joux, la Communauté de communes duGrand Pontarlier (C.C.G.P.) a la chance de disposer d’une pépite sur son territoire, en même temps qu’elle doit traîner un boulet. Car le château de Joux combine ces deux caractéristiques d’être un formidable levier touristique et écono- mique, pour peu qu’on sache exploiter son potentiel, et un gouffre financier. Le pro- blème, c’est que jusqu’à maintenant, cette difficile équation n’a pas trouvé de réponse complètement satisfaisante, ce qui justi- fie l’étude en cours, dont La Presse Pon- tissalienne révèle en exclusivité le contenu dans ce numéro estival. Se cantonner à entretenir ce patrimoine hors norme revien- drait à jeter de l’argent dans un puits sans fond. Pour que le fort de Joux devienne une manne comme le sont par exemple les châteaux de Bavière, véritable tiroir- caisse pour cette région Sud de l’Alle- magne, voire dans un autre registre, le chantier médiéval de Guédelon dans l’Yonne, un site qui réalise désormais plus de 300 000 entrées payantes par an (six fois plus que le château de Joux), il est impératif pour la Communauté de com- munes qu’elle sorte de son simple rôle de chef de chantier. Des tentatives intéres- santes ont été initiées, comme les fêtes médiévales, mais trop vite abandonnées car organisées avec des budgets trop contraints. Se pose sans doute la ques- tion de la gouvernance d’un site comme celui-ci. Avec ses 30 000 habitants et son budget étriqué, la C.C.G.P. n’a pas les moyens de ses ambitions pour ce château. On le constate partout : si de tels sites n’appartiennent pas à l’Etat, ou alors à l’in- verse, ne sont pas financés par le privé, ils ne peuvent que végéter. Quels que soient les efforts - louables - consentis par la collectivité locale pour entretenir et dyna- miser le château, il ne pourra sans doute pas devenir le site majeur du tourisme de Bourgogne-Franche-Comté qu’il pourrait prétendre devenir. L’exemple proche de la saline royale d’Arc-et-Senans est peut- être à méditer. Bien que classée au patri- moine de l’Unesco, l’œuvre de Lecoux n’in- téressait jusque là qu’une poignée d’initiés. Le Conseil départemental a décidé cette année de retenir ce site comme straté- gique dans son plan de développement touristique. Pour cela, une programma- tion à la fois exigeante et populaire a été concoctée. Intelligemment, il a été décidé de s’appuyer sur un site d’exception pour lui donner de l’attractivité par l’animation. Si cet exemple s’avère payant cet été, les gestionnaires du château de Joux auront un bel exemple à méditer. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Juillet 2016 Commission paritaire : 0217 I 79291 Crédits photos : La Presse Pontissalienne, C.F.D., P. Coignard, C.R.T. Franche-Comté, Y. Binot, J.-P. Gurtner, E. Mitchell/UniNE, O.T.S.I. et organisateurs.

l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Le tribunal autorise les sangles d’importation pour le mont d’or

viennent de Pologne” ajoute la requérante. Les principaux faiseurs ont recours à ces sangles d’importation dont le prix est moins cher de 10 à 15 centimes par rapport aux sangles ven- dues sur le marché local. Selon nos informa- tions, cet argument économique pèse dans le choix des producteurs qui ont à négocier avec la grande distribution la vente des monts d’or. Mais il est irrecevable pour Agnès Ambert. “À mon sens, le consommateur est prêt à sup- porter cette différence de quelques centimes s’il a la garantie d’un produit 100 % local.” Rien n’interdit cependant les producteurs à s’approvisionner à l’étranger puisque la san- gle ne fait pas partie du cahier des charges de l’A.O.C. mont d’or. Pourtant, c’est bien cette petite bande d’épicéa qui donne son goût au fromage en diffusant son tanin à la pâte pen- dant la période d’affinage. Elle est donc essen- tielle à l’identité du produit. D’ailleurs, les Suisses ont intégré la sangle dans l’A.O.C. qui réglemente la fabrication de leur vacherin. Mais les fromagers helvètes ne produisent que 500 tonnes, c’est dix fois moins que le mont d’or du Haut-Doubs. Les enjeux ne sont pas les mêmes. Avec de tels volumes, les producteurs français n’ont pas intérêt à prendre le risque d’intégrer la sangle dans l’A.O.C. mont d’or. Une telle mesure les obligerait à s’approvi- sionner auprès des artisans du Haut-Doubs qui auraient alors toute la latitude pour impo- ser leurs prix. Selon nos informations, ils ne veulent pas de cette dépendance, tout comme ils n’ont pas la certitude que les sangles pour- raient être produites chaque année en quan- tité suffisante sur le Haut-Doubs pour répon- dre aux besoins d’un marché qui ne cesse de croître. “Il faut 50 000 mètres cubes d’épicéa pour les sangles à mont d’or. Je pense qu’on les trouve sur le secteur” ironise Agnès Ambert qui ne baisse pas les bras dans son combat. Elle compte sur les consommateurs pour boy- cotter les producteurs qui utilisent des san- gles d’importation. Elle espère ainsi faire bou- ger les lignes. n

L e 16 juin, la Cour d’Appel de Besançon a autorisé les producteurs de mont d’or à utiliser des sangles d’importation dans la fabrication du fromage, ce que la plupart d’en- tre eux faisaient déjà depuis plus de 15 ans. Cette décision est un coup dur pour Agnès Ambert qui est à l’origine de cette action judi- ciaire. Elle défend depuis longtemps les inté- rêts des artisans sangliers du Haut-Doubs, un métier en voie de disparition. La profession est malmenée par une concurrence venue des pays de l’Est qui se nourrit des commandes des fromagers d’ici. “Le problème n’est pas notre incapacité à fournir les producteurs de mont d’or en sangles, mais notre incapacité à vendre ! Je le regrette car on pourrait créer des emplois, former des jeunes” s’indigne Agnès Ambert. Elle déplore que le marché des 5 000 tonnes de mont d’or produites chaque année échappe en grande partie aux artisans san- gliers locaux. Sur les 11 producteurs de mont d’or, ils ne seraient que cinq (les plus petits) à utiliser des sangles prélevées sur les épicéas du Haut- Doubs et à commercialiser ainsi un mont d’or 100 % franc-comtois. “Alors que le mont d’or est un produit A.O.C., je trouve que l’on trompe le consommateur en utilisant des sangles qui

Sitôt formés, sitôt embauchés, les neuf conducteurs de voyageurs ont déjà retrouvé un emploi.

F ace à la pénurie de conducteurs de voya- geurs sur le Haut-Doubs, les professionnels du trans- port en partenariat avec Pôle emploi Pontarlier avaient lancé au printemps dernier une vaste campagne de recrutement. “200 deman- deurs d’emploi avaient été informés. Une trentaine ont répondu favorablement et après entretien et tests, neuf candidats ont finalement été retenus pour participer à l’ac- tion de formation “Permis D et Fimo voyageurs” , explique Aurélia Marichy, conseillère emploi à Pontarlier en charge du dossier. Deux organismes ont apporté leur compétence technique, à savoir l’auto- école “Conduite 3D” sur la partie permis et la société Forget Formation pour le Fimo voyageurs ou Forma- tion Initiale Minimum Obli- gatoire, requise pour exer- cer dans la profession. “En dehors des grandes villes, c’est très difficile d’exercer dans le transport de voya- geurs à temps complet” ,

explique Stéphane Nageotte, directeur de Pôle emploi Pon- tarlier, en pointant les diffi- cultés de recrutement dans une région où les conduc- teurs n’hésitent donc pas à saisir d’autres opportunités professionnelles. On pense à la Suisse bien sûr. “À la R.D.T.D., 80 % des conduc- teurs sont à temps partiel. Il y a beaucoup de turn-over, d’où l’intérêt de cette action de formation collective pour répondre aux besoins” , confirme Michel Amadry, res- ponsable d’exploitation à la R.D.T.D. Tous demandeurs d’emploi, les neufs candidats âgés de 24 à 59 ans proviennent d’horizons très variés : ambu- lancier, comptable… “Cette action de formation était prise à charge à 100 % par Pôle emploi” précise Aurélia Mari- chy. Au terme d’un parcours de 10 semaines, tous ont décroché leur diplôme avec un contrat d’embauche à la clef à la R.D.T.D. ou chez Keolis Monts-Jura. Effi- cace. n

La sangle est essentielle au mont d’or. Sans elle, ce fromage n’aurait pas ce goût.

Ils disent non au projet éolien de la montagne de Buttes

L’ opposition au projet de parc éolien de la montagne de Buttes en Suisse prend une dimension transfrontalière. Créée en mai, l’as- sociation “Vent des Monts” des Ver- rières-de-Joux rejoint la fronde menée par l’association “Les Travers du Vent” du Val-de-Travers contre les intentions du Groupe E et de sa filiale Green- watt. La société qui distribue, entre autres, l’électricité dans le canton de Neuchâtel envisage d’implanter 19 machines de 180 mètres de haut sur cette crête, à deux pas de la frontière. Un projet inconcevable pour ses détracteurs. “Ce sont des conquista- dores. Ils proposent aux collectivités des bimbeloteries en échange de l’or, de l’argent contre le patrimoine” résume Fabienne Chapuis-Hini, pré- sidente des “Travers du Vent”. Elle

refuse que cette partie du canton de Neuchâtel devienne la “poubelle éolienne” de la Suisse romande. Bien organisés, les opposants parviennent à mettre des bâtons dans les roues au promoteur. Ils ont lancé une oppo- sition collective qui a réuni 1 350 signa- tures. Le 4 juillet, dans la foulée de l’enquête publique, ils ont donc pu déposer un recours devant le Conseil d’État qui bloque le projet pour l’ins- tant. L’opposition s’organise également en France à l’initiative de Laurence Pilloud. Les éoliennes s’élèveront à quelques centaines de mètres de sa maison située aux Prises, un hameau des Ver- rières-de-Joux. “Nous ne pouvons pas accepter un tel projet, si près des habi- tations, avec tout ce que cela com- porte en termes de nuisances et de

Laurence Pilloud et Fabienne

Chapuis-Hini, une Française et une Suissesse mobilisées contre le projet éolien du Val-de- Travers.

risques pour la santé” insiste Laurence Pilloud. Elle a alerté le préfet du Doubs sur la situation, lequel a décidé en réponse de lancer une enquête publique relative au projet du Groupe E. Une convention internationale l’y

autorise du fait de la proximité de la frontière du parc éolien. Elle aura lieu en septembre, pour 30 jours, sur les communes des Alliés, La Cluse-et- Mijoux, Les Fourgs, Pontarlier et Les Verrières-de-Joux. Affaire à suivre. n

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