La Presse Pontissalienne 201 - Juillet 2016

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 201- Juillet 2016

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ENSEIGNEMENT

90 ans cette année

Si l’année 1926 marque effectivement l’installation du pensionnat des Augustins, la vocation pédagogique du site est bien antérieure puisqu’elle remonte au XIII ème siècle. Les Augustins : une très longue histoire

Toute l’équipe de direction réunie autour de Daniel Boissenin.

vier 1926, un train de neuf wagons arri- ve deVallorbe en gare de Pontarlier trans- portant tout le déménagement. Le pen- sionnat desAugustins ouvre officiellement ses portes le 15 janvier 1926. Il est diri- gé par Marie-Aimée Junier assistée par la supérieure Marguerite Monnot alias sœur Lia. La vie du pensionnat fut assez bousculée pendant la deuxième guerre mondiale. Les élèves vont devoir coha- biter pendant quatre ans avec les troupes d’occupation. Après le départ des Alle- mands, l’établissement est provisoire- ment transformé en “ambulance” pour les blessés. Il rouvre le 18 octobre 1944 avec 190 élèves.L’effectif ne cessera ensui- te de progresser au fur et à mesure du développement des Augustins axés sur la préparation des élèves au certificat d’étude et, à partir de 1850, aux deux parties du baccalauréat. Étape importante franchie en 1968 avec l’introduction de la mixité. Les garçons du C.E.G. Saint-Joseph rejoignent les Augustins tandis qu’arrivent les pre- miers lycéens. C’est la fin des “Titines” même si l’expression perdure encore. En 1978, c’est le départ de la communauté des sœurs, donc le passage à une direc- tion laïque. Deux ans plus tard, l’éta- blissement prend sa dénomination actuel- le “Les Augustins Collège et Lycée Privés Mixtes.” “On est toujours sous la tutelle de la Congrégation des sœurs de la Cha- rité qui est propriétaire des lieux et qui impulse la philosophie de l’établisse- ment” indique Daniel Boissenin, direc- teur depuis 2012. Le quinzième à occu- per ce poste en 90 ans. Le projet éducatif des Augustins repose sur trois axes : l’accueil de tous, l’accès à l’enseignement et la transmission. L’éta- blissement compte aujourd’hui 570 élèves dont 355 en lycée d’enseignement géné- ral répartis dans les sections L, E.S. et S. “Au total, cela représente 21 classes. L’effectif progresse régulièrement.” L’an- née 2012 a été marquée par la construc- tion du nouvel internat où sont accueillis 152 internes. De par ses excellents résul- tats au Bac, certains considèrent que le lycée des Augustins s’inscrit dans une démarche élitiste et sélective. “Faux, rétorque le directeur, on ne pratique aucu-

ne sélection.Mais l’absence de filière tech- nologique contraint les élèves qui sou- haitent s’orienter dans ces filières à quit- ter les Augustins En aucun cas, on ne cherche à s’en débarrasser.” Daniel Bois- senin estime que sur 100 élèves en Secon- de, 20 à 25 % optent ainsi pour un reclas- sement ailleurs. S’il apprécie de figurer parmi les meilleurs lycées comtois, il s’en explique. “Ces bons résultats ne sont pas un objectif mais la conséquence d’une politique éducative fondée sur la quali- té de l’accompagnement. C’est l’avanta- ge d’une petite structure où l’on a une bonne connaissance des élèves.” LesAugustins, le lycée Saint-Bénigne et l’école Saint-Joseph sont intégrés dans lemême regroupement depuis les années quatre-vingt-dix. Au final, cela repré- sente une équipe de 75 enseignants et 40 agents administratifs et techniques. Le site des Augustins a pratiquement été refait à neuf au cours des cinquante dernières années. Avec le nouvel inter- nat équipé d’un amphithéâtre de 167 places, on peut mentionner notamment la construction du gymnase en 2008. D’autres changements sont à venir depuis l’achat de la maison d’Albert Besançon qui devrait être reconvertie en maison des lycéens avec un foyer, le bureau de vie scolaire, des salles d’étude et multi- média. Les travaux sont en cours pour une ouverture programmée en cours d’an- née scolaire. “On va aussi reconfigurer l’ancien bâtiment Besançon en salles de classes supplémentaires. L’ancien gym- nase sera transformé en salles théma- tiques dédiées aux langues et arts plas- tiques.” Le bien-être de l’élève fait aussi partie des priorités. Les élèves de 1ère et ter- minale sont voient proposer, par exemple, des cours de relaxation, de cuisine voire des notions de budget. Comme dans la plupart des autres établissements sco- laires, on a ressenti aux Augustins le besoin d’exprimer sa solidarité suite aux événements du 13 novembre. Sur la faça- de de l’établissement figure désormais à côté de la devise de la République, le message de paix “Aimez-vous les uns les autres.” n F.C.

EN BREF

Solidarité Alice et Blanche, 9 et 10 ans, touchées par la maladie et le décès d’une mamie et d’un papy, ont décidé de s’engager à la Maison des familles créée par l’association semons l’Espoir vers le C.H.U. Minjoz, en animant un atelier cuisine tous les vendredis après-midi pour élaborer un menu mis à la disposition des résidents de la Maison des Familles. Avec la motivation des mamans, des amis, d’autres personnes, enfants, adultes, se joignent aux groupes. En élaborant des cartes de vœux et d’autres articles et en les vendant sur le marché, elles financent un Thermomix. Le 23 juin dernier, les deux jeunes filles ont remis à la Maison des Familles ce Thermomix d’une valeur de 1 500 euros. Un grand bravo à ces deux jeunes filles. Renseignements au 03 81 38 27 38. Sangles Suite à la décision de la cour d’appel de Besançon, en date du 16 juin dernier concernant l’autorisation d’utiliser des sangles d’importation dans la fabrication du mont d’or, le président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Franche-Comté dénonce une atteinte majeure à l’artisanat franc-comtois. Selon lui, “tout client qui consomme un mont d’or est en droit de considérer que celui-ci est exclusivement composé de produits issus du Haut-Doubs.” La Chambre demande désormais que le cahier des charges de l’A.O.C. soit modifié et que la provenance de la sangle soit un élément discriminant. Concert Concert en duo violon- violoncelle autour de Bach et Haendel par Jean-Philippe Kuzma au violon et Pierre Vieille- Cessay au violoncelle à l’église Sainte-Madeleine de Montperreux jeudi 28 juillet à 20 h 30. Tarif : 12 euros, tarif réduit : 8 euros, pour moins de 16 ans et chômeurs.

P our ce 90 ème anniversaire,un grou- pe d’anciens professeurs s’est pen- ché dans les archives pour réali- ser une exposition interne relatant en 15 tableaux l’histoire du plus ancien couvent de Pontarlier fondé au XIII ème siècle par des ermites de l’ordre de Saint- Augustin. En 1284, ils reçoivent la char- te qui leur accorde la liberté de bâtir sur la rive du Doubs unmonastère, une égli- se et un cimetière. Les religieux ensei- gnent d’abord l’écriture sainte, le latin, les belles-lettres et les mathématiques avant de se consacrer à l’enseignement primaire suite à l’arrivée des Jésuites à Pontarlier en 1615. Ce couvent n’échappe pas aux exactions des mercenaires suédois qui mirent la région à feu et à sang durant la guerre de 10 ans. Il fut de nouveau la proie des flammes en 1736 lors du grand incendie de Pontarlier. Suite à cet épisode, les Pères décident de renoncer à l’ensei- gnement. Ils quitteront d’ailleurs bien malgré eux les lieux à la Révolution. Les bâtiments sont alors vendus comme biens nationaux à des particuliers. Le site n’échappera pas à la grande aven- ture de l’absinthe à Pontarlier. Il devient

notamment en 1886 la propriété d’Hen- ri Bazinet qui ouvre une distillerie en bord du Doubs. Avec cinq alambics, elle produit 800 hectolitres par an. Cet épi- sode s’achèvera en mars 1915 avec la proclamation de la loi d’interdiction de l’absinthe en France. La vocation d’école religieuse renaîtra suite à un curieux concours de circons- tances initié en 1902 par le transfert du pensionnat Saint-Vincent-de-Paul àVal- lorbe. Les religieuses de ce qui est deve- nu l’institut catholique de Vallorbe sont sécularisées, elles apparaissent comme des laïques, ce sont les “Demoiselles de

Vallorbe”. Le pensionnat accueille une centaine d’élèves de 6 à 16 ans. En 1926, les Demoiselles décident de revenir en Fran- ce. Elles s’installent à Pon- tarlier et plus précisément aux Augustins. Le site est racheté aux héritiers Bazi- net comme lamaisonBesan- çon propriété de la famille du même nom et le jardin au bord du Doubs acquis à la famille Damitio. Le 2 jan-

“On ne pratique aucune sélection.”

Ce qui était normal en 1936 semble surréaliste 80 ans plus tard.

Après 1902, le pensionnat Saint- Vincent-de-Paul à

Besançon part en exil à Vallorbe. Il est tenu par des religieuses sécula- risées “les Demoiselles de Vallorbe” qui revien-

dront s’installer à Pontarlier en 1926.

Les Augustins aujourd’hui.

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