La Presse Pontissalienne 199 - Mai 2016

PONTARLIER ET ENVIRONS 14

La Presse Pontissalienne n° 199 - Mai 2016

L ui, le fin orateur, l’habile contra- dicteur, celui qui s’échine sans cesse à rappeler que “les mots ont un sens” , a perdu le fil de ses notes. Claude Jeannerot a mis cela sous le coup de l’émotion. Après 11 années à la tête du Département, l’homme politique de gauche parfois si distant, jugé élitiste, a dévoilé son côté fragile. Presque émouvant. C’était lundi 25 avril en toute fin de séance plénière du Conseil dépar- L ’ h u m e U r

HISTOIRE

Du 5 au 8 mai La Golf G.T.I. souffle ses quarante bougies dans le Haut-Doubs

Claude le sentimental

doute, fin politicien c’est certain, il a rappelé pour une dernière fois sa bonne gestion durant sa mandature, le développement de Métabief, Cour- bet, les 19 collèges rénovés… L’an- cien directeur général de l’A.F.P.A. collabore désormais au Bureau Inter- national du Travail à Genève. “Par- tir, c’est mourir un peu, c’est sans dou- te vrai, confesse-t-il. Mais tant que Dieu le voudra, je regarderai avec pas- sion ce que vous faites, il m’arrivera peut-être le droit de commenter votre action. Mais promis, je ne me référe- rai plus au passé.” Sous son chapeau, Claude a caché sa sensibilité, pas son côté donneur de leçons. l

L a Golf G.T.I. a 40 ans ! Pour fêter l’anniversaire de la petite sporti- ve de chez Volkswagen qui a été mise en circulation en 1976, le Golf G.T.I. Classic Club organisait une virée touristique sur les routes du Haut- Doubs et du Jura le week-end de l’As- cension. Pendant quatre jours, 28 de ces véhicules (séries 1 et 2) devaient sillonner la région en ponctuant leur parcours de haltes dans des lieux de visites comme le Château de Joux. Samedi 7 mai à 9 heures, le groupe devait faire également escale à la concession Espace 3 000, zone des Grands Planchants à Pontarlier, conces- sionnaire de la marque qui produit ce véhicule dont la première série est mythique. “Toutes les voitures qui par- ticipent à cette rencontre sont dans leur état d’origine. Il n’y a pas de tuning !” précise Gilles Dichamp, un des orga- nisateurs de la sortie anniversaire, Il fait partie des puristes qui ont suivi l’aventure de la Golf G.T.I. depuis ses débuts et qui ne boudent pas leur plai- sir à chaque fois qu’ils s’assoient au volant de cette “bombinette”, une des premières de sa catégorie. Avec ses 110 chevaux et son poids plu- me de 810 kg, la Golf G.T.I. des débuts était aussi puissante que légère. Elle est née à une époque où les limitations de vitesse étaient moins restrictives qu’aujourd’hui (mais il y avait aussi 13 600 morts sur les routes de Fran-

Entre le 5 et le 8 mai, un groupe de 28 Golf G.T.I. série 1 pour la plupart devait sillonner les routes du Haut-Doubs et du Jura. Une virée touristique pour fêter les 40 ans de ce véhicule mythique.

temental du Doubs, moment choisi par l’an- cien président pour annoncer son départ au 1er juin. Il démis- sionne. Ému sans

ce en 1980). Les propriétaires de la petite sportive n’hésitaient pas à appuyer sur le champignon. “J’ai le souvenir de quelques chronos qu’on ne

le depuis 32 ans dans ce bolide. La série 1 fait désormais partie des véhicules dits de collection. Selon les modèles, il faut débourser entre 8 000 et 15 000 euros pour s’offrir cette Volks- wagen remarquable à ses phares ronds et à son liseré rouge de calandre. “Dans notre club, il y a des jeunes passionnés et des retraités amoureux de cette auto qui attire finalement toutes les tranches d’âge” ajoute-t-il. Une voiture d’une autre époque qui s’est “embourgeoisée” au fur et à mesu- re de la mise en circulation des nou- velles séries. n

pourrait plus faire désor- mais. Moins de 4 heures pour faireAudincourt-Paris par la route nationale (450 kilomètres environ)” racon- te l’un des amoureux de la Golf G.T.I. “C’est une voi- ture dans laquelle on est en prise directe avec la rou- te. C’est un pur régal” savou- re Gilles Dichamp qui rou-

“Il n’y a pas de tuning !”

Le groupe de Golf G.T.I. devait passer par Vuillafans, célèbre pour sa course de côte.

ASSOCIATION

Alcool

Des amis pour accompagner sur le chemin de l’abstinence

Les groupes des Alcooliques Anonymes et Al-anon de Pontarlier (aide à l’entourage du malade) célèbrent leur 15 ème anniversaire le dimanche 22 mai à partir de 9 heures à la M.P.T. des Longs Traits.

à la différence d’autres groupes de paroles accueillant des per- sonnes soucieuses de s’en sor- tir, celui des Alcooliques Ano- nymes s’appuie sur un programme de rétablissement qui se décline en 12 étapes. “La première chose, c’est d’ad- mettre que nous étions impuissants devant l’alcool et que nous avions per- du la maîtrise de notre vie. C’est l’éta- pe la plus importante” , témoigne en connaissance de cause Hélène qui s’ex- prime sous un prénom d’emprunt. Parce qu’elle a en elle cette fragilité à tomber dans l’alcoolisme, elle a glissé insidieusement dans cette maladie. D’abord une consommation festive, puis chronique. “C’était devenu mon carbu- rant. J’en avais besoin. Il apaisait une souffrance. Il cicatrisait des blessures, il m’anesthésiait.” Cette forme d’ad- Où et quand ? Les réunions des Alcooliques Ano- nymes et Al-Anon se déroulent chaque mardi de 20 h 30 à 22 heures à la Mai- son Pour Tous des Longs Traits. Pour tous renseignements : 06 38 25 39 45 (Alcooliques Anonymes) 09 63 65 85 02 (Al-Anon) http://www.alcooliques-anonymes- franchecomte.com

diction a causé des dégâts dans ses rapports avec ses proches, ses enfants. “C’est toujours une lente descente jusqu’à toucher son fond. Pour certains, c’est l’annon- ce d’unemaladie, d’une sépa- ration. Pour d’autres, le retrait du permis de condui- re. En tout cas, un événe- ment traumatisant” , explique Michel, ancien alcoolique. Le déclic, pour Hélène, fut l’emploi. Faute de revenus suffisants, cette ancienne

Jusqu’à toucher son fond.

mère au foyer s’est retrouvée dans l’obli- gation de travailler. “J’avais peur. Le week-end avant de prendre cet emploi, j’ai demandé à mon fils de m’emmener dans un établissement où je ne pour- rais pas boire une goutte d’alcool.” Après avoir posé son dernier verre en octobre 2013, consciente qu’elle ne pour- rait pas s’en sortir seule, elle s’est rap- prochée du groupe desAlcooliquesAno- nymes de Pontarlier. Elle a suivi le programme et n’a pas rechuté contrai- rement à d’autres. Ici, pas de jugement, la porte est tou- jours ouverte. “Un ami qui rechute, d’abord on le félicite de revenir” , pour- suit Hélène qui s’occupe maintenant de l’écoute téléphonique. “J’ai décidé d’emprunter le chemin de l’abstinence et j’en découvre maintenant tous les bienfaits. J’ai trouvé le courage de chan-

Parler de la dépendance

à l’alcool n’esy pas toujours chose simple.

entourage, d’où l’existence de groupes familiaux à destination des conjoints et des enfants. À savoir les Al-Anon et les Al-Alateen pour les enfants. “Dès le début de mon mariage, j’ai constaté que mon mari avait un sérieux problè- me avec l’alcool.Malgré tous nos efforts, l’alcool était toujours là. Avec le temps, on culpabilise, on se détruit. On n’est plus à l’écoute de nos enfants qui souf- frent aussi” , témoigne à son tour un

conjoint qui s’est finalement décidé à rejoindre un groupe Al-anon. “Ce fut une vraie délivrance d’apprendre qu’il s’agissait d’une maladie alors que je vivais cela comme une honte. Peu à peu nos comportements ont évolué jusqu’à l’arrivée de l’abstinence. On suit sensi- blement le même programme de réta- blissement en 12 étapes du groupe des A.A. C’est même devenu ma règle de vie.” n

ger. Je gère mes émotions sans consom- mer. Et ça, c’est la clé du rétablissement, un jour à la fois.” Il lui reste encore bien des plaies à pan- ser, des torts à réparer, des relations à renouer avec ses proches qui l’ont fuie, fatigués et impuissants de ses excès passés. Sans cette fraternité des Alcoo- liques Anonymes, pour elle, point de salut. L’alcoolisme détruit non seule- ment l’alcoolique mais aussi tout son

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