La Presse Pontissalienne 197 - Mars 2016

APRÈS LE DRAME… La Presse Pontissalienne n° 197 - Mars 2016 L’ÉVÉNEMENT

Trois semaines après le drame de la route qui a coûté la vie à Laureen et Mathis, les hommages se multiplient toujours et l’enquête se poursuit. Loin de l’effervescence médiatique, les élus restent mobilisés pour accompagner les familles éprouvées par le drame. La Presse Pontissalienne fait le point et s’est entretenue avec l’avocate du chauffeur.

Mobilisation Un week-end de retrouvailles Bientôt une action de solidarité au

service des familles endeuillées

Les deux maires, Gilles Magnin-Feysot à Montbenoît et Adrien Pellegrini à La Longeville, ont vécu une douloureuse expérience mais restent toujours à la disposition des familles.

l’écoute. Et on sait qu’on peut comp- ter sur la solidarité saugette.” Cet- te belle générosité pourrait d’ailleurs se concrétiser sur la com- mune de La Longeville, là où vivent les familles de Laureen et Mathis. “On aimerait que les gens qui ont été touchés par ce drame puissent se retrouver. Comme la commune a une licence de bar, on projette d’ouvrir la salle des fêtes sur un long week-end en sollicitant les clubs et les associations du villa- ge pour tenir la buvette. Les béné- fices de cette action seraient rever- sés aux familles endeuillées” , suggère Adrien Pellegrini. Le maire de La Longeville a été mis à rude épreuve en ce début d’année déjàmarqué par l’accident mortel du jeune Loïc Faivre écra- sé par une balle ronde de foin. “C’est une année maudite.” Lui qui pensait être costaud, inébranlable, il a craqué comme un gosse en apprenant le décès des deux enfants. “On est abasourdi. Je vou- drais aussi remercier tous les pro- fessionnels qui ont participé aux secours. Ils ont vraiment été à la hauteur.” Quand une personne lui a suggéré l’idée d’une marche blanche, il n’a pas hésité une secon- de à concrétiser ce projet avec l’appui du maire de Pontarlier. “Aujourd’hui, mon rôle, c’est d’être auprès des familles.” F.C.

L e maire de Montbenoît venait juste de partir au travail quand il a été averti par son premier adjoint d’un accident de bus sur la R.D. 437. “Je me suis rendu aus- sitôt sur place en pensant qu’il s’agissait d’un bus de l’école de la Longeville gérée par le syndicat du pays de Montbenoît dont je suis le président. Quand je suis arri- vé, les derniers enfants sortaient du bus. On a aussitôt prévenu les secours. En attendant les pompiers, les victimes étaient prises en char- ge par les automobilistes. On s’est organisé pour canaliser la circu- lation.” GillesMagnin-Feysot était dans le feu de l’action. Pas le temps de se laisser envahir par les émo- tions. Sans trop se poser de ques- tions, avec l’aide d’un pompier de Gilley, il a rattroupé les enfants en demandant aux parents de res- ter sur place. “On a appelé l’adjoint deMontbenoît pour lui dire d’ouvrir des pièces qui serviront à accueillir tout le monde. La cellule de crise a été installée dans la salle de convi- vialité de la mairie.” Il gardera en mémoire le visage des enfants choqués. Et le soula- gement de voir arriver gendarmes, pompiers,médecins, psychologues.

“Les secours ont été très efficaces. Chapeau.” Gilles Magnin-Feysot en profite pour saluer ces deux jeunes qui se sont arrêtés près de l’accident. Ils ont proposé spon- tanément leur service en aidant les enfants, les pompiers, puis sont repartis en toute discrétion quand leur présence n’était plus utile. Après l’urgence, l’évacuation des blessés, l’accueil des parents, sui- vra le défilé bien légitime des per- sonnalités, élus, représentants de l’État et des collectivités… “Aujour- d’hui, je pense surtout aux familles meurtries. Suite à cet accident bou- leversant, j’espère que des actions de prévention seront proposées au

collège. Je ne sou- haite plus jamais revivre de tels évé- nements. On ne pourra jamais se mettre à la place des parents. En tant qu’employeur de la maman de Laureen, on fera tout ce qu’il est pos- sible de faire pour l’accompagner sur le plan profession- nel. On reste à

“Il a craqué comme un gosse”.

“On voudrait que les gens puissent se retrouver après ces événements si douloureux”, suggère Adrien Pellegrini en songeant à un week-end placé sous le signe de la solidarité.

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