La Presse Pontissalienne 197 - Mars 2016

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 197 - Mars 2016

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LES GRANGES-NARBOZ Fin d’activité C’est terminé pour la scierie Louvrier Après plusieurs exercices compliqués dans une conjoncture peu favorable, René Louvrier fermera le 10 avril la scierie que son père avait ouvert en 1954.

René Louvrier : “À cinquante ans, sans enfant et sans dette, je ne vois aucun intérêt à inves- tir dans la construction d’une

I ls ne seront probablement pas nom- breux à lui offrir un bon prix d’achat pour son matériel de scierie. Par contre, il pourra sans doute faire monter les enchères s’il lui venait l’idée de céder son emplacement idéalement situé aux Granges-Dessous. René Lou- vrier en est bien conscient. D’autres petites scieries n’ont pas pu jouer de cette alternative foncière. Rien de pré- médité à cela.

Quand son père, Aymé Louvrier, agri- culteur de son état, choisit de monter une scierie, c’est avant tout pour mieux vivre de ses activités professionnelles. Après avoir investi dans un châssis de coupe, il fait rapidement l’acquisition d’un ruban et d’autres équipements qui font de la scierie des Granges-Nar- boz, l’une des plus modernes du sec- teur. Il embauche son premier ouvrier en 1968. René, son fils, le rejoint en

nouvelle scierie.”

techniques de construc- tion bois qui font aujour- d’hui la part belle au contre-collé n’arrangent plus les petites scieries qui fournissaient du sur- mesure aux charpentiers locaux. En jargon de scieur, c’est la charpen- te sur liste. “On perd les marchés locaux et on se retrouve contraint de fai- re des produits standards

Sans parler du souci récurrent de la main-d’œuvre dans le Haut-Doubs vite attirée par la Suisse, sauf à verser des salaires attractifs au personnel. Nou- velle dépense. Dans un tel contexte, René Louvrier ne se sent plus d’attaque à repartir dans la construction d’une nouvelle scierie. À cinquante ans et sans enfant, le jeu n’en vaut pas la chandelle. “Je n’ai pas forcément envie d’être le plus riche du cimetière.” Pour l’heure, il va devoir licencier ses ouvriers en sachant qu’un des deux a déjà retrouvé une place dans une autre scierie. Pas inquiet sur les possibilités de valoriser ses 60 ares de foncier, il se donne une année pour finaliser cet arrêt d’activité avant de songer à l’avenir. F.C.

1981. “J’avais 16 ans” , rappelle celui qui prendra les commandes de l’entreprise en 1987. Nouvelle génération, nouvelle dyna- mique. Il renouvelle peu à peu le maté- riel, agrandit le site. L’activité se déve- loppe. “Au plus fort on arrivait à scier jusqu’à 7 000 m 3 avec huit ouvriers.” Aujourd’hui le volume varie plutôt entre 2 500 à 3 000 m 3 et le scieur des Granges-Narboz travaille avec deux salariés. L’avenir des petites scieries du haut-Doubs semble bien compro- mis. “À 50 ans, j’arrive à un carrefour de ma vie. Après 30 ans de boulot, je n’ai plus de dettes. La scierie se retrou- ve coincée par l’urbanisation, sans pos- sibilité d’évolution.” S’il n’a plus trop le courage de pour- suivre, c’est aussi à cause de l’évolution du métier et de la conjoncture. Les

“J’arrive à un carrefour de ma vie.”

pour des négociants. On n’est pas du tout compétitifs face aux grosses scie- ries.” S’ajoute le problème de la matiè- re première avec des prix d’achat qui n’ont jamais baissé. L’équation est vite réglée. “Avant je vendais du bois main- tenant je vends un prix de bois. Je perds de l’argent depuis quatre ans” dit-il.

Il n’y aura bientôt plus de scierie aux Granges-Narboz.

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