La Presse Pontissalienne 197 - Mars 2016

DOSSIER LE DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 197 - Mars 2016

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Chaffois

Surveillance citoyenne Les habitants acteurs de leur propre sécurité

Dans des communes du Haut-Doubs, des habitants s’organisent en communautés de “Voisins vigilants”. Objectif : lutter à leur manière contre la délinquance.

E n réaction à une recru- descence des cambrio- lages dans le Haut- Doubs, des habitants s’organisent pour surveiller leur rue, leur quartier, leur village. Ils forment des communautés de “Voisins vigilants”, un dis- positif associatif qui se déve- loppe un peu partout en Fran- ce depuis quelques années avec le consentement de l’État. Ce système coopératif encourage les riverains qui y adhèrent à être attentifs à ce qui se passe autour de chez eux et à signa- ler les comportements étranges, les voitures qui rôdent, les mou- vements suspects. Objectif : dis- suader les cambrioleurs de com- mettre un forfait. Les autocollants jaunes avec le sym- bole de l’œil, collés sur les boîtes aux lettres et les façades des maisons, indiquent aux indivi- dus malintentionnés qu’ils sont susceptibles d’être vus à tout moment. Ce modèle de sur- veillance citoyenne prend de l’ampleur. Dans le Haut-Doubs, de plus en plus de communautés de “Voi- sins vigilants” voient le jour com-

me à Chaffois, à Étalans, à La Cluse-et-Mijoux, aux Grangettes ou aux Longevilles-Mont-d’Or. Ce sont parfois même les muni- cipalités qui adhèrent au dis- positif moyennant un investis- sement d’environ 1 200 euros par an. Outre les panneaux pla- cés à l’entrée de l’agglomération qui indiquent que la surveillance citoyenne est active, tout se pas- se sur Internet. Les membres de la communauté sont inscrits sur le site de “Voisins vigilants”. Le jour où l’un d’eux repère quelque chose de suspect, il ren- seigne la plateforme qui alerte aussitôt par S.M.S. tous les

Cela fait un an et demi que le dispositif “Voisins vigilants” est en vigueur à Chaffois.

autres membres de la communauté d’un danger poten- tiel. “Nous sommes 60 dans notre com- munauté. C’est autant de familles. Dès que l’on fait un peu de publicité autour du disposi- tif, de nouveaux habitants nous rejoignent” remarque Nicolas

Barbe, conseiller municipal à Chaffois. Il est à l’initiative de ce projet dans sa commune où la mairie est devenue “Mairie vigilante.” Après un an et demi de fonc- tionnement, la surveillance citoyenne semble porter ses fruits. “Nous nous sommes enga- gés dans cette démarche il y a un an et demi suite à une série de cambriolages sur le secteur. Depuis, leur nombre a claire- ment baissé. Il y a également beaucoup moins de démarcha-

ge à domicile” remarque Nico- las Barbe. “Voisins vigilants” vient com- pléter un autre dispositif, insti- tutionnel cette fois, qui entrera bientôt en vigueur à Chaffois. Il s’agit de la“ParticipationCitoyen- ne”, un système formalisé dans le cadre d’un accord signé entre lamairie, la préfecture et la gen- darmerie. Son principe de fonc- tionnement est similaire à celui de “Voisins vigilants.” La diffé- rence est qu’il est entièrement gratuit pour la municipalité et

qu’il s’appuie sur des citoyens référents amenés à faire le lien entre la population et la gen- darmerie. Ainsi lorsqu’une per- sonne remarque quelque chose d’anormal dans sa rue, elle peut contacter le référent si elle ne souhaite pas appeler directe- ment la gendarmerie. “Ce lien avec la population est indispen- sable. C’est la base de notre métier” indique le capitaine Petit de la gendarmerie de Pontarlier. Il ajoute : “Les gendarmes sont sur le terrain. Ils ont besoin de

ce contact et des renseignements. Parfois, ils peuvent paraître insi- gnifiants, mais ils contribueront peut-être à résoudre une enquê- te, à démanteler des réseaux et finalement,à faire chuter la délin- quance. Si la population ne se sent pas concernée par sa propre sécurité, c’est aussi plus diffici- le pour nous d’avancer dans nos enquêtes et cela laisse le champ libre aux délinquants.” Preuve que la sécurité est aussi l’affaire de tous. T.C.

“Ce lien avec la population est indispen- sable.”