La Presse Pontissalienne 196 - Février 2016

ÉCONOMIE

31 La Presse Pontissalienne n° 196 - Février 2016

HOUTAUD Transfert sur la zone de Bulle Houtaud Sécurité Incendie s’équipe en gilets pare-balles Après trois ans d’existence, cette petite société tente de grappiller des parts de marché en misant sur la réactivité et le professionnalisme. Elle se donne les moyens d’y parvenir.

I l n’y a pas d’âge pour avoir l’esprit d’entreprise. Youssef El Machichi avait tout juste 21 ans quand il a décidé de reprendre une société de gar- diennage dans le Haut-Doubs. Un concours de circonstances pour celui qui ne se destinait pas franchement à exercer dans la sécurité. Titulaire d’un Bac pro informatique, il a fait ses premiers pas dans la vie active en travaillant dans une grande surface. “C’est le patron de ce magasin qui m’a poussé à saisir cette opportu- nité” , explique celui qui n’hésite pas à se former en sécurité incendie, un domaine dans lequel il aura alors le droit d’exercer à la tête de sa société Houtaud Sécurité Incendie qu’il a créée en 2012. Dans ce milieu, on distingue la sécurité incendie, civile et cynophi- le. Chaque échelon ouvre de nouveaux champs d’intervention. Soucieux de se développer, le jeune patron suit une autre formation de diri- geant d’entreprise de sécurité et de sûreté qui lui permet de sécuriser des manifestations du type concerts, festi-

vals, bals…Un nouvel élan pour Hou- taud Sécurité Incendie qui comprend aujourd’hui une équipe de cinq per- sonnes dont un apprenti. “Suivant la taille des événements, l’effectif peut mon- ter à 25. On fonctionne beaucoup avec les associations et les collectivités en limitant volontairement à un territoi- re qui s’étend entre Pontarlier, Morteau et Champagnole. On tient à rester réac- tif en misant sur la proximité et l’efficacité.” Le climat d’insécurité profite bien sûr

Youssef El Machichi (à gauche) a choisi d’équiper ses agents de sécurité de gilets pare-balles.

À force, l’entreprise qui réalise 230 000 euros de chiffre d’affaires com- mence à se sentir à l’étroit dans le petit local loué dans le bâtiment de la Bel- le Vie à Houtaud.Du coup, le dirigeant va investir dans un bâtiment de 150m 2 sur la zone d’activité de Bulle. “Le per- mis a été déposé en décembre et on a prévu de déménager dans le courant de l’année.” Entre Bulle et les Gravilliers, Youssef El Machichi justifie son choix par le prix du foncier sachant qu’il n’est pas focalisé sur une implantation à Pon- tarlier même. L’instauration de l’état d’urgence n’a pas bouleversé la donne en matière de sécurité sur le Haut-Doubs. “Les gens ont changé quandmême d’état d’esprit.

Ils acceptent plus facilement la fouille ou la palpation. Ils comprennent mieux aussi l’utilité des agents de sécurité.” Soucieux de préserver l’intégrité de ses agents, il vient d’investir dans une dizai- ne de gilets pare-balles. “On a adressé une demande aux autorités compétentes pour être équipés de tasers. Cela me semble logique pour des hommes qui interviennent aussi en alarme banque.” Les projets et les nouveautés ne man- quent donc pas à Houtaud Sécurité Incendie qui devrait également chan- ger de nom.Avec tous ces efforts,Yous- sef El Machichi espère bien convaincre quelques grosses entreprises locales de lui faire confiance. À bon entendeur. F.C.

d’étendre le dispositif aux autres zones.” Youssef El Machichi sait que sa jeu- nesse n’est pas considérée comme un gage de crédibilité. En gros, il doit fai- re ses preuves. Il sait aussi que les sociétés locales qui l’ont précédé n’ont pas toujours été à la hauteur. Ce qui a incité nombre de commerçants ou chefs d’entreprises du bassin pontissalien à se tourner vers des enseignes natio- nales. Il en faudrait plus pour le décou- rager. Nouvelle corde à son arc, il assu- re désormais les interventions sur alarme soit en direct, soit pour le comp- te de grosses sociétés comme Sécuri- tas. Il se diversifie également dans la vente, l’installation et le contrôle des extincteurs.

aux sociétés de sur- veillance. Encore faut-il faire preuve d’initiative. “Suite au cambriolage d’un magasin dans une zone d’activité autour de Pon- tarlier, on a mis en place une formule de surveillance à 1 euro la ronde avec un passage deux fois par nuit chez les clients qui ont sous- crit l’offre. On a commen- cé sur Vuillecin et on va prochainement proposer

Un bâtiment

de 150 m 2 sur la zone de Bulle.