La Presse Pontissalienne 196 - Février 2016

FRASNE - LEVIER 24

La Presse Pontissalienne n° 196 - Février 2016

VILLENEUVE-D’AMONT Menuiserie Girard Recherche personnel désespérément

Jean-Marie Girard désespère de trouver du personnel compétent pour compléter son équipe. Dans sa menuiserie qui emploie une douzaine de personnes, ce n’est pas le travail qui manque mais la main-d’œuvre. Un comble.

L a menuiserie Girard de Villeneuve-d’Amont ne manque pas travail. La P.M.E. d’une douzaine de salariés a même suffisamment de commandes pour embaucher au moins trois personnes sup- plémentaires. “Je recrute une personne en production, une pour les chantiers, et un conducteur de travaux” annonce Jean-Marie Girard, responsable de l’entreprise artisanale qu’il a créée en 1985. Mais voilà, il ne parvient pas à pourvoir ces trois postes malgré des recherches intenses sur le marché de l’emploi traversé par la courbe du chômage qui ne cesse de pro- gresser. Ce paradoxe finit par lasser le chef d’entreprise qui désespère de trouver lamain-d’œuvre com- pétente pour renforcer son équi- pe. Pourtant ces derniers mois, il n’a pas ménagé ses efforts pour recruter “des gens profes- sionnels, qui n’ont pas forcément de diplôme, mais qui ont une expérience dans ce métier et sur- tout une envie de s’investir.” Jean- Marie Girard s’est d’abord tour- né vers Pôle Emploi. En vain. “On m’a envoyé un carrossier pour faire de la menuiserie” iro- nise l’entrepreneur qui a fina-

lement décidé de prendre lui- même les choses en main. Il a imprimé des affichettes qu’il distribue dans les commerces. Il a déposé une annonce sur le site Internet du Bon Coin, et a pris soin d’ajouter à sa signa- ture mail un pictogramme qui indique que sa société embauche. Jean-Marie Girard a même sol- licité des salariés licenciés d’une entreprise bisontine qui a fer- mé ses portes. “J’en ai contacté sept. Pour la plupart, ils m’ont répondu qu’ils voulaient réflé- chir.” Pour l’instant, il a fait chou blanc. “Je n’y crois plus !” soupire-t-il. “Deux de mes collaborateurs sont partis en retraite il y a deux ans.

Jean-Marie Girard a fini par imprimer des affichettes qu’il dépose dans les commerces.

Je n’ai pas encore pu les remplacer.” L’homme de 52 ans pourrait écrire un livre sur ses péré- grinations pour recruter de la main- d’œuvre. “J’en sou- ris, mais au fond, je suis écœuré. Si nous n’avions pas ces pro- blèmes de personnel, ce serait le rêve.” Jean-Marie Girard a reçu dernièrement le curriculum vitae

“Je n’y crois plus !”

de deux personnes expérimen- tées qu’il doit prochainement rencontrer. Il a bon espoir que les entretiens à venir débou- chent sur une embauche. “Ce sont des personnes qui ont 52 et 53 ans. J’espère que cela se concrétisera.” Ces difficultés de recrutement ne sont pas propres à la P.M.E. de Villeneuve-d’Amont. 50 000 postes sont à pouvoir dans

l’artisanat chaque année nous apprend le “pacte pour l’artisanat” proposé en 2013 par Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme. C’est la preuve que des ajuste- ments sont nécessaires pour calibrer la formation au mar- ché de l’emploi. Une évolution lente qui passera aussi par la revalorisation de l’ensemble des

filières d’enseignement profes- sionnel qui ont fait l’objet d’un travail de sape suffisamment important ces trente dernières années pour que les jeunes s’en détournent. “Il y a encore six ans, nous avions cinq ou six élèves à la recherche d’un apprentis- sage qui se présentaient à l’entreprise. Aujourd’hui, nous n’en voyons plus” observe Chris- tophe Mareschal, chef d’atelier

de la Menuiserie Girard. Inquiet pour l’avenir de sa pro- fession, Jean-Marie Girard a interpellé des élus locaux et régionaux pour leur faire part de son désarroi “car je redoute que dans dix ans, il n’y ait plus personne dans notre métier.” À ce jour, il n’a obtenu aucune réac- tion de leur part. T.C.

VILLERS-SOUS-CHALAMONT

Fin de l’aventure

Moteur à l’arrêt pour la course de côte Il n’y aura pas de 19 ème édition de la célèbre course de côte moto de Villers-sous-Chalamont en juillet prochain. Échaudé par les demandes de la fédération de motocyclisme, le club a décidé de la remplacer par une course de voitures.

“C’ est un pincement au cœur. Mais aussi une fierté de l’avoir fait.” Philippe Oren, président du club Auto-Moto Moissa Gaz, ne déplacera pas en juillet pro- chain 53 tonnes de paille ou encore 400 piquets pour installer 6 km de grillage pour la 19 ème fois. Une page se tourne. Le club organisateur chaque deuxième week-end de juillet d’une course de côte moto a décidé de chan- ger de trajectoire après trois manches successives comptant pour le cham- pionnat d’Europe (2013, 2014, 2015) en ne reconduisant pas cette mani- festation attirant des centaines de pilotes et des milliers de spectateurs. Une véritable surprise dans le lan- derneau de la discipline. “Nous avons bien réfléchi et pris la décision de ne pas organiser cette épreuve, explique le président. Il y a bien sûr la motiva- tion mais surtout les demandes de plus en plus élevées de la fédération fran- çaise de motocyclisme et de la ligue régionale” pointe ce dernier.

Dans les faits, l’organisation d’une tel- le épreuve nécessite plus de 50 000 euros de budget (54 657 euros pour la dernière édition, dont 10 833 euros sont directement rétro- cédés à la fédération de moto pour les droits d’organisation, le paiement des commissaires de course et 8 909 euros pour la sécurité). Ajoutée à cela une poignée de bénévoles - toujours lamême - qui travaille dur pour cette épreuve, et on comprend ce ras-le-bol. “Villers-

Sain financièrement, le club a toute- fois perdu un peu d’argent lors de l’épreuve des 18 et 19 juillet 2015 (envi- ron 5 000 euros) en raison de l’absence des motos anciennes, présentes lors de la précédente édition. “On a reçu un soutien des Autrichiens (qui orga- nisent une compétition européenne). Ils étaient prêts à venir nous donner un coup de main.” Mais cela n’a pas suffi à remettre tout ce petit monde en selle. Avec cet arrêt, il sera difficile de faire marche arrière. La date de juillet a déjà été reprise par un club de l’Ain. Villers-sous-Chalamont se consolera avec l’organisation le 17 juillet d’une montée de voitures de collection. “On fera également le 3 avril un événement au circuit de l’Enclos à Septfontaine avec l’Autolégende” annonce le prési- dent. Orpheline des deux-roues, la montée de 3 kmaccueillera le son vrom- bissant des anciennes voitures de légen- de. Un lot de consolation. E.Ch.

sous-Chalamont est un village d’environ 300 habi- tants. Comparé à la cour- se de côte de Marchaux, nous n’avons pas un bas- sin de population aussi important que le Grand Besançon pour mobiliser du monde. D’autant que nous faisons tout par nous- mêmes : buvettes, repas, mise en place des chapi- teaux” explique Moissa Gaz.

Une telle épreuve nécessite

plus de 50 000 euros.

La course de côte moto de Villers-sous-Chalamont disparaît (photo MGvidéo).

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker