La Presse Pontissalienne 196 - Février 2016

DOSSIER LE DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 196 - Février 2016

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Pontarlier Des interrogations au Larmont Gounefay, un gouffre ? En mars, le restaurateur quittera les lieux faute de clients. Le Grand Pontarlier a déjà subi la même défection en 2014. Il doit trouver un repre- neur. Le bâtiment qui a coûté 3,5 millions d’euros est-il mal dimensionné ?

Ingrid Paulin et son mari Jean-Yves (absent sur la photo) ne poursuivront pas la gérance du restaurant Le Gounefay,

L es nostalgiques se sou- viendront. Cinq ans auparavant, le Larmont n’était qu’un champ où cohabitaient le téléski de la Gla- cière et la piste de fond condui- sant au Grand Taureau. Pas de sanitaires, encore moins de sal- le hors sac ou de restaurant. Bref, de station, le Larmont n’en avait que le nom. Beaucoup auraient d’ailleurs reproché au Grand Pontarlier de n’avoir rien fait en matière de promotion touristique. Depuis, le bâtiment du Gounefay est arrivé sur la crête à 1 200 mètres d’altitude.

Inauguré en grande pompe en 2012, le site qui a coûté 3 064 656 euros hors taxes (dont 1,56 million d’euros pour le Grand Pontarlier) est apprécié des Pontissaliens. Mais sa taille et son fonctionnement interro- gent au regard de la fréquen- tation, excellente pour la salle hors sac mais qui laisse toujours à désirer pour le restaurant. À partir de mars, le restaurant “Le Gounefay” n’aura plus de gérant. Arrivés fin 2014, Ingrid et Jean-Yves Paulin repartent le 31 mars. “Faute d’activité suf- fisante” annonce Ingrid Paulin.

Au fourneau tous les jours (sauf le lundi en période hivernale), elle et son mari se rendent à l’évidence : “La clientèle ne mon- te pas au Gounefay hormis pen- dant les vacances scolaires.” Ils leur arrivent - parfois - de ne faire aucun couvert malgré des prix abordables à la carte. Lors de la première gérance, les élus de la communauté de com- munes ont critiqué les anciens restaurateurs pour le choix gas- tronomique peu adapté à la clien- tèle. Idem pour les horaires d’ouverture. Les repreneurs ont proposé une carte plus tradi-

propriété du Grand Pontarlier.

tionnelle faite de fondues, pier- rades, croûtes aux champignons, à des prix concurrentiels. Le résultat n’est pas là : “On nous a dit que l’hiver dernier fut un des meilleurs en terme de fré- quentation…Nous n’avons pas assez travaillé. Le bâtiment n’est pas assez typique. Les gens vien- nent pour le panorama, c’est tout” conclut la gérante qui pré- férait le soir allumer des bou- gies plutôt que les néons pour éclairer la grande salle, pas assez chaleureuse selon elle. L’histoire ne dit pas si les futurs repreneurs devront créer un troisième site Internet ou auront la possibilité d’utiliser le même numéro de téléphone. Les Pau- lin ont dû par exemple rouvrir une ligne téléphonique. Pour garder l’ancien, ils devaient s’acquitter de la facture non payée par les premiers ! Du côté du Grand Pontarlier, on rappelle que le Gounefay a connu

en 2014-2015 sa meilleure sai- son avec 57 jours d’ouverture et 11 024 skieurs accueillis en alpin (Gounefay et Arcan cumulés). Une preuve de son utilité. Pour le conseiller communautaire en charge du tourisme, le Goune- fay est “LE” bâtiment approprié au site. “Il attire et fixe les tou- ristes. Des personnes de Besan- çon viennent jusque-là, témoigne René Émilli. Il faut qu’il fonc- tionne toute l’année car c’est un

ter rapidement, l’élu rappelle “qu’une consultation est lancée. Cela peut prendre du temps mais il faudra trouver quelqu’un pour la période estivale” poursuit René Émilli. L’été est une période à ne pas négliger. Le Gounefay a accueilli 1 270 enfants de 28 écoles venues de 5 départements différents dans le cadre de sorties scolaires qui combinent visite du château de Joux et découverte de la natu- re avec les animateurs du Gou- nefay. Près de 60 tonnes de pel- lets sont nécessaires par an pour chauffer le bâtiment qui selon le Grand Pontarlier est “utilisé à 100 %.” Son coût de fonction- nement à l’année n’a pas été communiqué. Dans les faits, une salle hors sac sur les deux demeure fermée. Elle n’ouvre qu’en période de forte affluen- ce. Le bâtiment recherche tou- jours son équilibre. E.Ch.

tourisme 4 saisons que nous voulons. Il peut toujours y avoir des améliorations à faire. Elles se font avec les agents qui proposent des solu- tions. Ils ont le sou- ci de donner le meilleur service au coût le plus accep- table” dit-il. Sur la question du futur restaurateur à recru-

Zéro couvert certains jours.

La salle hors sac est bien fréquentée les week- ends et en période de vacances.

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