La Presse Pontissalienne 196 - Février 2016

LE DOSSIER 20

La Presse Pontissalienne n° 196 - Février 2016

« Vous avez un projet de construction ? » Bénéficiez du nouveau PRÊT À TAUX 0 %

Les Fourgs Une nouvelle société Un pari sur l’avenir aux Fourgs Cyril Bulle-Piourot, Martin Dotal et Mathieu Lancia ont repris officiellement le 12 janvier le domaine skiable géré désor- mais par la société Station des Fourgs. Sept ans à tenir.

créditsphotos:HDCB-thinkstockphotos

P our gagner, il faut savoir prendre des risques. Si l’on s’en tient à la tendance cli- matique de ces derniers hivers jurassiens,mieux vaut aimer les challenges surtout quand il s’agit de reprendre une station alpine dans le Haut-Doubs. “C’est un pari sur l’avenir” , reconnaît Cyril Bulle-Piou- rot très attaché à cette station où il a déjà travaillé une bonne dizaine

d’années à la location de skis. Inutile de revenir sur les précédentes tentatives de reprise qui se sont sol- dées par des échecs. Toujours est-il qu’avec ses associés, Martin Dotal et Mathieu Lancia, ce trio est aujourd’hui aux commandes d’un des derniers domaines skiables jurassiens qui soit encore aux mains de privés. L’absence de neige à Noël ne semble pas per- turber le moral des troupes. “On est

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du jour la location tenue par Bernard Bulle-Piourot qui avait fermé la bou- tique il y a quelques saisons. “On a tout refait en investissant dans dumaté- riel neuf. Cette location va permettre de soulager un peu celle des Rangs où l’on se sent vite à l’étroit. On compte aussi faire un peu de vente de skis haut de gamme et de vêtements d’hiver.” Les trois compères n’ont pas trop galéré pour réunir les fonds nécessaires à la reprise du domaine dont le coût s’élève

préparé à ce type de scénario. L’an der- nier, on avait pu ouvrir une semaine pendant les vacances de Noël. Puis on a dû fermer pendant un mois avant que la neige arrive pour les vacances d’hiver. Cela ne s’était pas trop mal goupillé. On a bien pris en compte le fait qu’on pourra rarement ouvrir à Noël puis à Nouvel an. Pour faire la saison, on compte sur les week-ends et l’accueil des scolaires qui viennent en semaine passer une journée de ski alpin aux Fourgs.” Les trois associés ont tous conservé leur emploi respectif et font en sorte de pouvoir se libérer si ce n’est toute la saison hivernale du moins les week- ends et pendant les vacances. L’ouverture avortée de novembre der- nier restera malgré tout comme un joli coup de pub. Démontrant aussi la capa- cité d’une petite structure à réagir rapi- dement face aux opportunités clima- tiques. Histoire d’aller de l’avant, les repre- neurs ont décidé de remettre au goût

compter sur la compréhension de Roland Bulle-Piourot. S’il n’est plus dans les affaires, il reste disponible pour don- ner un coup de main.” Pas trop inquiets au niveau technique, les repreneurs sont bien conscients qu’ils sont encore perfectibles sur le plan commercial et de la communica- tion. Étant les nouveaux délégataires de la délégation de service public, ils devront aussi valoriser le domaine. Cela implique par exemple l’amélioration du jardin des neiges, de l’espace luge et de la piste baby. À plus long terme se posera la question de l’enneigement artificiel du secteur de la Meuse. “Pour l’instant, on se limite au traçage d’un slalom sur la Meuse. On continue à aménager le snow-park toujours en partenariat avec l’association Four Park qui s’occupe de l’animation et de l’entretien au quotidien” , pour- suit Cyril Bulle-Piourot qui aspire, in fine , à faire aussi bien que son oncle Roland. Ambitieux challenge. F.C.

à plusieurs centaines de milliers d’euros. Ils pou- vaient s’appuyer sur un bon apport. “On a contrac- té deux emprunts ban- caires. Le Conseil dépar- temental nous a octroyé un prêt à taux zéro. On a un plan de financement adapté. L’objectif, c’est de pouvoir tenir au moins sept ans, le temps de rem- bourser les principaux achats. On peut aussi

Les associés ont conservé leur emploi.

La petite station familiale des Fourgs veut écrire son avenir.

Mouthe et environs Rénovation du Chalet de la Source Faut-il laisser tomber la neige ? Si le développement touristique du secteur de Mouthe s’inscrit dans une logique ` quatre saisons, il semble difficile d’occulter le formidable levier d’attraction que représentent la neige et les équipements hivernaux.

La communauté de communes va complètement réhabiliter le Chalet de la Source dont elle a fait l’acquisition dernièrement.

A u téléski de la sour- ce du Doubs, on s’inquiète comme partout dans le Haut-Doubs du manque d’enneigement qui péna- lise tout un volet de l’activité

économique. “Avec cette météo défavorable, on a de quoi se grat- ter la tête. S’il n’y a rien pendant les vacances, on sera en fâcheu- se posture en fin de saison” , explique Yves Maréchal. Au début des années 2000, lui

et quelques autres acteurs éco- nomiques, ne pouvant se rési- gner à la fermeture de la sta- tion de Mouthe, prennent l’initiative de créer la société Source du Doubs Développe- ment qui exploite désormais les installations. Cinq à six sai- sonniers assurent chaque hiver le fonctionnement des remon- tées mécaniques. Le reste : accueil, management, compta- bilité repose sur les épaules de quelques bénévoles qui donnent sans trop recevoir. “On a mis des sous dans l’affaire, on n’en retouche pas” , poursuit Yves Maréchal sans pour autant regretter cet engagement à fonds perdus. Sans téléskis, le Haut-Doubs risque de perdre une bonne par- tie de son attractivité hiverna-

le. Il suffit d’observer l’affluence sur les pistes quand la neige est là. Pour Yves Maréchal, tous les investissements qui vont dans ce sens sont pleinement justi- fiés. “Il faut savoir ce que l’on veut. Malheureusement, on n’a pas la chance avec nous. Même avec le réchauffement, bienmalin qui pourra nous prédire l’enneigement dans les années à venir.” Une chose est sûre, le projet d’aménagement touristique res- te toujours d’actualité. La com- munauté de communes des Hauts du Doubs entreprendra tout prochainement les travaux de restructuration du Chalet de la Source dont elle a fait l’acquisition. “On va remettre à niveau l’hébergement avec une typologie qui corresponde aux

à ne pas négliger. La commu- nauté de communes a largement contribué à la réhabilitation de plusieurs projets d’hébergement : Cap Vacances à Chapelle-des- Bois ou encore Chez Liadet. Cer- tains sont des réussites. D’autres pas, à l’image de ce qui s’est pas- sé récemment à l’hôtel Ti-Nor- dic à Chaux-Neuve. “On regret- te évidemment ce qui est arrivé mais on a pourtant décidé de repartir dans la même configu- ration d’hôtel-restaurant.” Comme elle en a la compéten- ce, la communauté de communes participe à la modernisation des sentiers de randonnée pédestre et V.T.T. “On privilégie de plus en plus une approche qualitati- ve avec des circuits thématiques, interactifs…” Neige ou pas nei- ge, telle est la question.

attentes actuelles. Il y aura aus- si une restauration digne de ce nom. Les travaux sont planifiés pour une ouverture espérée cet automne” , note Jean-Marie Saillard, le président de la com- munauté de communes des Hauts du Doubs. Ce projet qui devait être le troisième épisode du scénario repasse donc en tête. Il restera ensuite à réhabiliter le camping et à installer des

habitations légères de loisir d’une cer- taine qualité. L’élu estime que le développement tou- ristique local doit s’inscrire dans un contexte où l’on peut se passer de la nei- ge même si cela res- te un point d’appui

Un point d’appui à ne pas négliger.

Fin janvier, c’était très limite pour skier.

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