La Presse Pontissalienne 192 - Octobre 2015

LE PORTRAIT

51 La Presse Pontissalienne n° 192 - Octobre 2015

PONTARLIER

Une ode à la féminité

Laure-Anne Duchet se met à nu

Loin des paysages comtois, cette jeune artiste pontissalienne de 33 ans trace son chemin pictural en combinant nudité et projections de matières, en toute suggestivité.

P reuve que le sujet plaît aussi dans le Haut-Doubs,“la fémi- nité”, sa dernière exposition présentée en juin dernier à l’annexe des Annonciades avait attiré quelques milliers de visi- teurs. De quoi se réjouir et l’encou- rager à poursuivre dans ce registre auquel elle semble très attachée. “Les nus, je n’arrive pas à trouver quelque chose de plus intéressant à peindre” , justifie celle qui n’a jamais cherché à vivre de sa passion. Cette fibre artistique, elle la tient

d’une licence dans les achats. “La pein- ture reste pour moi un exutoire. Je n’ai jamais eu envie de produire pour pro- duire. Je ne considère pas cela comme un travail.” Ce qui ne l’empêche pas, nouvelle surprise, de démarrer dans la vie active en tant qu’animatrice arts plastiques dans différentes mai- sons de quartier. “J’adorais, même si cela nécessite d’être très disponible car on intervient souvent en soirée.” L’arrivée d’une petite Violette dans la famille va inciter sa maman à trou- ver un emploi aux horaires plus conformes. Elle s’oriente dans l’im- mobilier sans grand enthousiasme. “Je m’occupais de location mais c’est un métier qui ne me correspondait pas” , explique celle qui après un congé parental suite à la naissance de son fils a choisi de s’orienter dans le pro- fessorat des écoles. Elle prépare actuel- lement le concours tout en enseignant dans le privé. Si elle a mis du temps a se stabiliser sur le plan professionnel, elle n’a jamais lâché la peinture. “C’est le fil conducteur de ma vie” , poursuit Laure- Anne qui s’est aménagée un atelier sous les combles de sa maison. C’est ici qu’elle a convié quelques-unes de ses amies, vingt-huit pour être exact,

Bio express

Vit à Pontarlier

Mariée, deux enfants de 8 et 3 ans

Âge 33 ans

Prépare le concours

“On peut être belle à tout âge”, souligne l’artiste qui a figé sur la toile les silhouettes dénudées de 28 femmes.

de professeur des écoles

Passion pour les arts plastiques et les nus

sans doute de son père lui aussi adepte du pin- ceau et de la toile. D’abord versée dans le dessin, elle semet à pein- dre à l’adolescence suite à un accident qui va la contraindre plusieurs mois à l’immobilité.Alors qu’on l’imaginait toute entière promise aux Beaux-Arts après son Bac arts plastiques décroché au lycée Xavier- Marmier, cette adepte du contre-pied suit une formation commerciale qui aboutit à l’obtention

“Je fabrique toutes mes couleurs.”

trice et la préparation d’une nou- velle exposition en partenariat avec l’association locale Art et foi. “On souhaite garder le thème secret. Tout ce que je peux dire, c’est qu’il s’agit d’un travail sur l’être humain. Sauf imprévu, cette exposition est programmée aux Annonciades pour la fin 2016.” Encore des corps pour décor. F.C.

nique picturale qui lui est pro- pre. Amatrice de grand format, elle se constitue d’abord un fond à base de projections de peinture, de matières. “Je fabrique toutes mes couleurs” , insiste-t-elle.Vient ensuite le temps du dessin où elle reproduit les contours de ces modèles mis à nu. L’avenir se décline entre la vie familiale, le concours d’institu-

à venir poser dans un studio improvisé. “La fourchette d’âge s’étalait de 18 à 66 ans. Le but n’était pas de préparer un défilé mais de montrer la vraie nature des femmes. On peut être belle à tout âge.” Ces prises de vue ont servi de support à la réalisation des toiles exposées sur le thème de la féminité. Laure-Anne Duchet a une tech-

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