La Presse Pontissalienne 192 - Octobre 2015

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 192 - Octobre 2015

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Exposition

Chapelle des Annonciades

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Il est temps de “comté” la fruitière C’est une exposition originale sur l’histoire des fruitières à comté, symbole de l’activité agricole du Haut-Doubs, que l’on pourra bientôt découvrir à Pontarlier.

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D u 24 octobre au 15 novembre, en marge du Super Comice, une exposition singulière se tiendra à la Chapelle des Annonciades à Pontarlier. Sous le nom de “Il est temps de “comté” la fruitiè- re”, elle va retracer l’histoire, duMoyen- Âge à nos jours, des fruitières à com- té autour desquelles l’agriculture du Haut-Doubs a affiné son identité au fil des siècles. “C’est avant tout une his- toire d’hommes qui ont décidé de mettre en commun le lait de leurs vaches pour fabriquer un fromage de garde” résu- me Jean-Pierre Gurtner. Enseignant au lycée Lasalle de Levier, il fait partie de la petite équipe qui a

travaillé plusieurs mois à la création de cette exposition réalisée sous l’égide de la Ville de Pontarlier et de la com- munauté de communes du Grand Pon- tarlier. Ses autres acolytes sont Michel Gurtner et Martine Matton, ensei-

qu’elle a exhumé des archives un docu- ment du XVIII ème siècle qui n’avait pas été répertorié jusque-là. “Il s’agit d’une étude très complète de 1788 faite à l’époque par Jean-Claude Bousson, sub- délégué de l’intendant du roi qui a fait la tournée des villages du bailliage de Pontarlier (N.D.L.R. : cela correspond aujourd’hui à l’arrondissement sans Levier) pour recenser les fruitières” raconte Jean-Pierre Gurtner. Grâce à ce document, on apprend qu’il y avait sur cette circonscription 305 fruitières ! Il s’agissait de “fruitières de tour”, ce qui signifie que les fermes étaient cha- cune à leur tour l’atelier de fabrication du fromage. Cette organisation a évolué progres- sivement au fil du temps, vers les cha- lets de quartier tout d’abord (il y en avait 14 à Pontarlier à la fin du XIX è- me siècle), puis vers les chalets modèles (un chalet par village où étaient pro- duits les fromages). C’est dans les années cinquante que les fruitières nées de la coopération agricole pren- nent à leur compte la fabrication du fromage qui s’appellera “comté” à la fin des années soixante-dix, après avoir été le “gruyère de Comté”. C’est cette histoire agricole que le public va découvrir dans cette exposition agré- mentée de textes, de matériels de fro- magerie et de photographies d’hier et d’aujourd’hui. En effet, les frères Gurt- ner ont visité les 63 fruitières que comp- te encore l’arrondissement de Pontar- lier pour les photographier et photographier les fromagers. On pour- ra découvrir cette galerie de portraits aux Annonciades. “Notre but est de

gnants à l’école natio- nale de l’industrie lai- tière de Mamirolle (E.N.I.L.), Philippe Marguet du Comice de Pontarlier etAnnie Bri- schoux, responsable des archives munici- pales. C’est par elle qu’est née l’idée de ce projet, après

“Pontarlier est la capitale des A.O.P. de France.”

20 av. du Gal De Gaulle 25500 MORTEAU tél. : 03 81 67 49 03

92 av. de la République 25500 CHAMPAGNOLE tél. : 03 84 37 81 80

80 rue de Besançon 25300 PONTARLIER Tél. : 03 81 39 70 30

gnages qui reflètent la vivacité d’une filière agricole enracinée dans son ter- ritoire. Le catalogue sera en vente à la Chapelle des Annonciades. T.C. Exposition “Il est temps de “comté” la fruitière” du 24 octobre au 15 novembre Chapelle des Annonciades Réservez dès maintenant le catalogue de l’exposition au prix de 10 euros Tél. : 03 81 89 58 58 ou archives@ville-pontarlier.com

valoriser la fruitière, la filière comté ainsi que les hommes qui la font vivre. Il faut savoir que les 63 ateliers de l’arrondissement de Pontarlier pro- duisent 42 % de la production de com- té. Pontarlier est la capitale des A.O.P. de France en tonnage si l’on compte le comté, le morbier et le mont d’or. Nous avons fait un état des lieux de cette filière en 2015 que nous avons mis en perspective avec l’histoire. C’est en quelque sorte le même travail d’inventaire que Jean-Claude Bousson a fait deux siècles avant nous” remarque Jean-Pierre Gurtner. Un catalogue de 80 pages sera édité à partir de l’exposition. On y retrouve- ra plus de photographies et de témoi-

Jean-Pierre et Michel Gurtner, Martine Matton et Annie Brischoux sont des “passeurs de passion”.

L’exemple d’une transmission “hors-cadre” qui roule Maisons-du-Bois-Lièvremont 65 hectares Le Doubs est un des départements qui installe le plus de jeunes agriculteurs. À 62 ans, Michel Jacquet a cédé sa ferme située dans le Saugeais lors d’une transmission “hors-cadre” à un jeune agriculteur. Une page se tourne.

Michel, part en retraite. Vincent Lanquetin

prend le relais. Le troupeau reste au

Recours- Dessous à Maisons-du- Bois- Lièvremont.

D epuis sa fenêtre de cuisi- ne, Michel aperçoit “son” troupeau de montbé- liardes brouter tranquillement une herbe d’automne.À 1 000 m d’altitude, les vaches sont enco- re au champ. Plus pour très long- temps. À vrai dire, ce n’est plus le souci premier de Michel Jac- quet, agriculteur installé depuis le 1 er septembre 1987 auRecours- Dessous, un hameau surplom- bant Maisons-du-Bois-Lièvre- mont qui a pris sa retraite le 1er janvier dernier. Il a tout ven- du : tracteurs, bêtes, ferme.Mais il n’oublie pas de prendre des nouvelles de son cheptel qu’il a fait évoluer au fil des années grâce à la sélection et la repro- duction. En toute logique, il conseilleVin- cent Lanquetin, le jeune agri- culteur qui a repris son exploi- tation de 65 hectares. Le 8 septembre, à la demande des Jeunes agriculteurs du Doubs, il a participé à une journée d’information pour expliquer son parcours aux futurs retraités comme lui. “C’est une journée que nous avons l’habitude

88 installations en 2014 dans le Doubs La chambre interdépartementale dʼagriculture du Doubs pos- sède un point information transmission. Elle renseigne, aiguille, propose les aides à lʼinstallation. En 2014, 88 dossiers ont été instruits pour des installations aidées. Principaux cantons entre 2000 et 2014 au niveau des installa- tions : 96 installations dans le canton de Pierrefontaine-les-Varans, 79 dans le canton de Levier, 74 dans le canton de Vercel, 79 dans le canton de Montbenoît, et 78 dans le canton de Maîche. Moyenne d’âge en 2014 : - 26 ans et 6 mois. 36 % ont un Bac Pro agricole. - 31 % un B.T.S.A. - 28 % un B.P.R.E.A.-C.C.T.A.R. - formation continue. - 5 % ont la Validation des Acquis dʼExpérience (V.A.E.). Statut. En 2014, 68 % dʼinstallation sous le statut du GA.E.C., 26 % sous le statut individuel, 6 % sous dʼautres formes socié- taires (E.A.R.L.). Lʼinstallation en individuel nʼest pas majoritaire. Taux de réussite de l’installation aidée : 97 % dʼaboutissement de lʼinstallation. Sur les dossiers réalisés entre 2000 et 2013 (1 098 dossiers), le taux de non-aboutissement de lʼinstallation est de 3 %. Il sʼagit en majorité de projets hors cadres familiaux. Pour les autres, cʼest lié à un problème de capacité professionnelle, défaut de financeur, obtention de foncier, non-faisabilité du projet.

Une satisfaction. Le repreneur a pris ses marques : “La condi- tion sine qua non pour qu’une transmission se passe bien rési- de dans le fait que chacun des deux présente les choses de la même façon” indique Vincent. Pour le jeune retraité, les jour- nées sont bien remplies entre sa fonction de premier adjoint à Maisons-du-Bois-Lièvremont et sa passion pour les concours de chevaux de trait présentés. Quid de la rémunération ? “Je ne suis pas malheureux même si la pension est d’environ 850 euros par mois pour un retraité agricole.” Son repreneur, il bénéficie d’un bel outil de tra- vail. À lui de le faire fructifier. Pendant ce temps,Vénus va fêter sa 8 ème lactation et Brunette, malade il y a peu, s’est remise sur pied. La vie du troupeau au Recours-Dessous se poursuit sous l’œil protecteur de Michel… E.Ch.

d’organiser car beaucoup de cédants ou de jeunes agriculteurs se posent de questions” relate Jean-Michel Péquignot, prési- dent des J.A. 25. Le syndicat répond au mieux. Michel Jac- quet a évité l’ingérence : “J’ai laissé Vincent prendre ses marques. Mais s’il a besoin de moi pour un conseil pour une vachemalade, l’aération, je l’aide. Je suis retourné traire une fois parce qu’il allait disputer la Transjurassienne. Il n’allait quand même pas prendre le ser- vice de remplacement !” explique cet agriculteur qui a trusté les podiums des comices avec ses vaches durant plusieurs années. Vincent a d’ailleurs participé au comice de Montbenoît et obte- nu un prix avec “Gamine”, vache en deuxième lactation. À 62 ans, Michel a donc franchi le pas de la retraite. “C’est un choix réfléchi, dit-il. Depuis l’âge de 13 ans, j’ai aidé à la ferme, avant de devenir porcher puis

maçon, puis de m’installer à l’âge de 34 ans lorsque mon père a quitté le métier. Je profite d’avoir la santé pour m’occuper d’une de mes passions : les chevaux” dit ce célibataire. Sans enfant, il ne pouvait pas transmettre son exploitation directement. Après avoir réalisé un diagnos- tic de son exploitation en 2012, il n’a reçu pas moins de 12 can- didats. Vincent Lanquetin, ori- ginaire de Doubs, est l’heureux élu. Il reprend une ferme dont la quasi-totalité des champs sont attenants. Un luxe. “Ce que je voulais, c’était que les vaches res- tent sur l’exploitation et qu’elles ne repartent pas” dit cet amou- reux des bêtes dont une de ses génisses âgée de 14 mois a été cédée pour la somme de 8 200 euros lors d’une vente dans l’Ain. Presqu’un record, preuve de la qualité de son cheptel. La ferme que tenait son père (aujourd’hui âgé de 93 ans) ne disparaît pas dans un G.A.E.C.

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