La Presse Pontissalienne 192 - Octobre 2015

22 DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 192 - Octobre 2015

Organisation Le 24 octobre “La montbéliarde d’aujourd’hui n’est plus celle d’il y a 50 ans” Exercice d’équilibriste au niveau de la logistique, le Super Comice offre l’occasion au public d’admirer les plus belles vaches du Doubs et aux éleveurs l’opportunité de se comparer entre eux. Entretien avec Philippe Schaller, le “super” président de la Fédération des comices du Doubs.

L a Presse Pontissalienne : Qu’est-ce qui va changer par rapport au Super Comi- ce 2010 ? Philippe Schaller : L’inscription des bêtes se fait désormais par Internet. Par sou- ci de lisibilité, on a choisi d’harmoniser la numérotation des sections pour tous les comices du Doubs. Les numéros des vaches en première lactation com- mencent maintenant par le chiffre 1 et ainsi de suite. On va donc se retrou- ver avec une dizaine de sections en sachant qu’on n’accueillera pas de tau- reaux à Pontarlier pour des raisons de sécurité. La fédération supervise l’organisation technique du Super Comi- ce avec l’O.S. Montbéliard qui fournit les juges et le Contrôle laitier qui édi- te le catalogue et le palmarès. L.P.P. : Peut-on rappeler ce qui différencie le comice d’un autre concours d’élevage ? P.S. : Au comice, on juge les animaux uniquement sur des critères de confor- mité : la morphologie, la qualité de la mamelle, les aplombs. On ne prend pas en compte des critères de performan- ce. C’est la grande différence avec les concours. On distribue en quelque sor- te des prix de beauté. L.P.P. : La race a-t-elle beaucoup évolué ? P.S. : La montbéliarde d’aujourd’hui n’est plus celle d’il y a 50 ans. Exemple, le trayon de référence a été raccourci avec la machine à traire. Globalement, la vache a gagné de la taille même si sa profondeur de flanc, c’est-à-dire sa capacité à ingurgiter de l’herbe reste sensiblement la même. Le standard de la montbéliarde continue à évoluer de façon progressive dans un cadre bien référencé. On peut ajouter que son salut est passé par sa rusticité. Avec lʼexpérience qui est la sienne, lʼéleveur de Boujailles qui est aussi vice- président de la fédération départemen- tale est partie prenante du Super Comi- ce. “On sʼoccupe de lʼorganisation de la buvette en fonctionnant en binôme avec Richard Lacroix, le président du comi- ce de Mouthe. Cela représente une qua- rantaine de bénévoles à gérer.” Pour rien au monde, Richard Ielsch ne man- querait ce rendez-vous avec les cita- dins pontissaliens. “Cʼest un bel échan- ge avec la population. On peut expliquer lʼévolution de la sélection. Il y a une bel- le émulation entre les éleveurs qui trou- vent là lʼoccasion de se mesurer aux autres cantons. Le Super Comice met la convivialité à lʼhonneur et cʼest lʼessentiel” , conclut lʼéleveur. L.P.P. : Quel est l’intérêt pour un éleveur de

Programme du Super Comice le 24 octobre à Pontarlier 6 heures à 8 heures : arrivée des animaux. Le grand bal des bétaillères 8 heures - 9 heures : pause petit-déjeuner des éleveurs 9 heures - 12 heures : Jugements individuels 12 heures - 14 h 30 : Prix spéciaux : championne, meilleure mamelle dans les catégories espoir, jeune et adulte. Élection de la Super mamelle et de la Super Championne 14 h 30 - 15 h 30 : Challenge inter-comices avec des lots de 8 animaux pour chaque comice. Parade des chevaux comtois 15 h 30- 17 heures : défilé des lauréates Au Grand Cours 10 h 30 à 12 h 30 : concours du meilleur fermier européen 13 heures : fabrication de comté à lʼancienne À ne pas manquer à la salle des Annonciades Exposition sur les fruitières réalisée par les frères Gurtner avec le soutien des Archives Municipales et de lʼE.N.I.L. de Mamirolle

participer au Super Comice ? P.S. : J’y vois deux choses. Le Super Comice fédère 21 comices et réunit 600 vaches, soit 10 % du cheptel inscrit. Tous les élevages ne sont donc pas sélectionnés. C’est donc une belle recon- naissance pour les participants qui en tirent une certaine notoriété. Ce ren- dez-vous offre aussi l’occasion de se comparer avec d’autres passionnés d’élevage dans un cadre plus large à un niveau forcément plus élevé. L.P.P. : Le Super Comice est finalement assez jeune, ce qui peut surprendre dans une région d’élevage laitier aussi ancienne et dynamique ? P.S. : Avant l’an 2000, il existait déjà un challenge entre les cinq comices du Haut-Doubs. Cela se passait dans le cadre de la Haute-Foire. Chaque can- ton se différenciait par des foulards de couleurs. C’est le changement de millénaire qui a décidé d’aller plus loin dans la démarche et d’élargir l’événement à l’échelle de tous les comices du Doubs. L’édition 2000 a connu un beau succès, d’où l’envie de renouveler l’expérience tous les cinq ans. Cela génère d’ailleurs une belle émulation. Les années de Super Comi- ce, on constate qu’il y a plus d’inscriptions aux comices. L.P.P. : On peut inscrire n’importe quelle bête ? P.S. : Le seul frein est lié au niveau sani- taire qui est plus élevé. L.P.P. :Vous appréciez l’organisation au centre- ville ? P.S. : C’est là tout l’intérêt du Super Comice. L’agriculture va au-devant de la population. La montbéliarde sera la reine de la journée. Les gens verront aussi des vosgiennes et des simmen- thal en présentation en sachant qu’il s’agit de bêtes appartenant à des éle- veurs du Doubs. On trouvera bien sûr des chevaux comtois, des moutons, des porcs et la basse-cour traditionnelle.

L.P.P. : Le spectacle est bien rôdé ? P.S. : On s’est préparé mais il y aura tou- jours des imprévus. Pour que le public ne s’ennuie pas, on va accueillir le concours dumeilleur fermier européen. L.P.P. : C’est-à-dire ? P.S. : Des agriculteurs de différents pays vont venir dans le Haut-Doubs où ils visiteront différent sites comme le châ- teau de Joux, le fort Saint-Antoine… Ils se retrouveront au Grand Cours le jour du Super Comice pour disputer des épreuves assez agricoles : fabri- cation de beurre à la baratte, lance- ment de bottes de paille. Les Français seront représentés par des agricul- teurs de Rhône-Alpes. On sait qu’il y aura aussi des représentants de Pologne, d’Italie… L.P.P. : Le Super Comice a la cote ? P.S. : En tout cas, c’est porteur car tous les partenaires agricoles se bouscu- lent pour en faire partie. L.P.P. : Les bêtes seront-elles jugées par des locaux ? P.S. : Non, on fait appel à douze juges des départements voisins. Ici, ils intervien- nent en juge unique contrairement aux comices où ils fonctionnent en binôme. L.P.P. : Toute la ville de Pontarlier se mobilise pour l’événement ? P.S. : Au niveau de l’organisation, cela représente une centaine de bénévoles avec l’appui des services municipaux et agricoles. Les commerçants ont pris en charge une animation en lien avec le Super Comice. On va travailler avec les jeunes de l’école d’agriculture de Levier et de la Maison Familiale de Vercel. On peut aussi signaler l’intervention de l’école Jeanne-d’Arc pour le petit-déjeuner et les repas ser- vis sous le grand chapiteau. Propos recueillis par F.C.

“Que ce soit pour les comices, les fruitières ou le développement de la race montbéliarde, la réussite du Super Comice est aussi le fruit d’un travail collectif”, observe Philippe Schaller, un président de fédération très occupé ces temps-ci.

Les hommes au comice, les femmes à la ferme

Responsable de la buvette lors du Super Comice, Richard Ielsch qui préside aussi le comice de Levier sait qu’il peut compter sur son épouse et son fils pour le suppléer sur l’exploitation.

L a réussite du Super Comice repo- se avant tout sur une super-orga- nisation. Soit beaucoup de réunions préalables pour tous ceux qui sʼimpliquent dans lʼévénement. Pendant ce temps, la vie continue sur lʼexploitation. Quand Richard Ielsch agriculteur à Boujailles sʼabsente pour honorer ses charges comiciales, ses deux associés (Chris- telle, son épouse, et Loïc, son fils) font tourner la boutique. La passion de lʼélevage ne se commande pas même quand on nʼest pas du sérail comme cʼest le cas de Richard Ielsch. Originaire de Courtefontaine, il est venu

à Boujailles en 1993 sʼinstaller sur la ferme tenue à lʼépoque par Jeannette etAlain Gros. La composition du G.A.E.C. a évolué au fil des départs en retraite. Son épouse dʼabord puis son fils lʼont rejoint sur lʼexploitation familiale. Richard Ielsch a choisi de sʼinvestir dans le comi- ce de lʼex-canton de Levier dont il assu- me la présidence. “Cʼest un gros comi- ce qui regroupe près de 500 bêtes, soit entre 55 et 60 élevages. Sans compter les chevaux, lamini-ferme…Cette année, on a décidé dʼadopter une nouvelle numé- rotation des sections pour que les visi- teurs sʼy retrouvent.”

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online