La Presse Pontissalienne 192 - Octobre 2015

LE DOSSIER

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La Presse Pontissalienne n° 192 - Octobre 2015

AGRICULTURE DANS LE HAUT-DOUBS : LES SECRETS D’UNE RÉUSSITE

La fine fleur de l’élevage montbéliard du Doubs se retrouve le 24 octobre à Pontarlier pour le Super Comice qui honorera les reines de beauté de la race. L’occasion de se pencher sur l’insolente réussite d’une filière à comté où la croissance se décline à tous les niveaux.

Économie

Une rentabilité record

Le bonheur est dans le comté L’agriculture du Haut-Doubs se porte comme un charme. Elle reflète la dynamique du comté avec des producteurs laitiers engagés dans une démarche de qualité particulièrement efficace et rentable. Mention très bien.

C omté ou pas, la restructu- ration est aussi en marche au pays du comté. En 10 ans, le nombre d’exploitations agricoles a baissé de 20 % dans le Haut-Doubs, passant de 1 574 à 1 263.Assez logiquement, cette bais- se est plus marquée au niveau des exploitations individuelles en recul de 48 % contrairement aux formes socié- taires dont le nombre est passé de 110 à 296, soit une hausse de 78 %. La montée en puissance des G.A.E.C. se répercute forcément sur la taille des

fermes du Haut-Doubs dont la surfa- ce moyenne augmente de 25 % pour atteindre 66 hectares en 2010. Le caractère extensif des exploitations

1 782 en 2010, soit une baisse de 11 %. Plus qu’ailleurs dans le département, la spécialisation laitière est de mise sur le Haut-Doubs qui laisse peu de place aux autres productions animales. Le cheptel bovin prédomine et le nombre de bêtes reste très stable, en baisse de 4 % sur la décennie. Seul l’élevage por- cin sur des exploitations mixtes tient tête au comté en surfant sur le succès des salaisons. Doit-on en conclure que l’agriculteur duHaut-Doubs roule sur l’or ? Il n’existe pas de données financières spécifiques

reste toujours prédo- minant sur la haute chaîne où la moyenne évolue de 61 à 83 hec- tares entre 2000 et 2010. Moins de fermes, c’est aussi moins d’exploitants : ils étaient 2 012 en 2000 contre

L’agriculteur du Haut-Doubs roule sur l’or ?

Moins nombreux mais encore plus spécialisés en lait A.O.C., les exploitants du Haut-Doubs gagnent encore en rentabilité.

Sur le plan statistique, le Haut-Doubs agricole englobe la zone montagne du Jura et les plateaux supérieurs du Jura.

à ce territoire. Agreste Franche-Com- té, équivalent de l’I.N.S.E.E. au niveau agricole, a étudié en 2014 la filière lait en Franche-Comté. Il ressort de ce tra- vail que les exploitations valorisant leur lait sur des filières A.O.P. déga- gent un résultat courant avant impôt de 56 000 euros contre 50 000 euros en lait standard. En Franche-Comté, le revenu des exploi- tants laitiers en moyenne triennale s’établit à 31 800 euros, soit 1 600 euros

plus qu’au niveau national. L’écart est de 3 200 euros avec les éleveurs sous signe de qualité. Loin d’être les plus productifs, les producteurs de lait à comté fonctionnent sur des systèmes extensifs économes en intrants. Moins de charges en concentrés, moins d’engrais, moins de main-d’œuvre sala- riée, moins d’endettement : au final des fermes qui s’avèrent plus ren- tables. F.C.

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