La Presse Pontissalienne 192 - Octobre 2015

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n° 192 - Octobre 2015

2

Le prix de l’économie

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Les Fourgs : faut-il déneiger l’accès aux chalets d’alpage ?

Fondamentaux Voilà le grand retour de la dictée à l’école ! Plutôt, l’annonce du grand retour de la dictée. Car au-delà de cet effet de manche de la ministre de l’Éducation Nationale, il faut désormais que ce point qui ne figure pas explicitement dans la nouvelle mou- ture du conseil supérieur des programmes soit clairement ajouté pour qu’on y croie vraiment. L’intention est là, c’est déjà un grand pas. La ministre a enfin compris que le galimatias pondu dans la première mouture de la réforme n’aurait fait qu’ag- graver le problème. Cette première mou- ture où par exemple, au lieu de nommer “ballon” un ballon on parlait de “réfé- rentiel bondissant” et plutôt que de par- ler de nager dans une “piscine”, les adeptes du jargon administratif parlaient plutôt de “milieu aquatique profond standar- disé”. Oubliée donc cette soupe bureau- cratique, la ministre a heureusement sou- haité revenir à l’essentiel après avoir touché le fond de l’absurdité. Retour annoncé des fondamentaux de l’appren- tissage donc, et il est temps. L’abandon de ces méthodes rudimentaires au fil des dernières décennies a incontestablement fait baisser le niveau global des élèves, tout le monde s’accorde maintenant à le dire. Des chercheurs ont soumis des élèves à une même dictée en 1987, puis en 2007. Le résultat est affligeant : les élèves de 5 ème avaient en 2007 un niveau compa- rable à celui des élèves en CM2 vingt ans plus tôt. Le constat est pire en zone sen- sible où ce sont les élèves de 3 ème qui atteignaient le même niveau que ceux de fin de primaire vingt ans plus tôt. L’autre constat récemment mis en lumière est que les outils numériques, que d’aucuns voudraient généraliser dès la maternelle, ne sont pas les meilleurs facteurs d’ap- prentissage pour les élèves. On ne va pas remonter aussi loin que ces lettres de poi- lus, relues récemment, qui montrent qu’à 18 ou 20 ans, les jeunes de l’époque, qu’ils soient paysans ou ouvriers, maniaient la langue autrement mieux que nos enfants aujourd’hui. Il ne s’agit évidemment pas de revenir aux apprentissages en cours au temps de Jules Ferry. Mais pour faire du neuf et du mieux, il faut parfois avoir l’humilité de puiser dans ce terreau ancien tout ce qu’il a encore de fertile. Les fameux savoirs fondamentaux ne sont pas rin- gards, ils sont au contraire bâtisseurs d’avenir pour les “apprenants” d’aujourd’hui que sont nos enfants. Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Octobre 2015 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Pontissalienne,

circulaire décerné à la nouvelle école de Jougne

L e propriétaire du Petit Vitiau qui a acquis en décembre 2014 cet alpage privé situé sur la commune des Fourgs a déposé une question priori- taire de constitutionnalité (Q.P.C.) au tribunal adminis- tratif qui devra statuer sur la légalité dʼune servitude admi- nistrative dʼinaccessibilité hiver- nale fixée par la commune en 2004. Chaque citoyen peut

engager cette démarche sʼil estime quʼun texte nʼest pas constitutionnel. Il appartient ensuite au tribunal adminis- tratif de trancher ou de trans- mettre le dossier au Conseil dʼÉtat qui peut lui aussi saisir le Conseil constitutionnel. Comme la plupart des chalets dʼalpage jurassiens nʼétaient pas occupés en hiver, la ques- tion du déneigement ne se posait pas aux communes.

Quand le petit Vitiau a été transformé en résidence secondaire de luxe, la com- mune avait pris la précaution de formaliser cette tradition. Lui évitant ainsi dʼavoir à dénei- ger quatre kilomètres pour une seule propriété. “Jʼai refusé dʼabroger cette décision” , jus- tifie Claudine Bulle-Lescoffit le maire qui pense avoir une réponse avant la fin de lʼan- née.

Denis Poix-Daude a reçu au nom de la commune de Jougne le prix de l’économie circulaire appliqué à la réalisation du groupe scolaire.

bûcheron local, débités à la scierie Renaud à Laberge- ment puis transformés par Prolignum à Frasne et Simo- nin à Montlbebon.” Les bois ont parcouru 120 km contre 2 500 km s’ils avaient été importés de Scandinavie. Cette démarche en écono- mie circulaire a été soutenue par le Parc naturel régional du Haut-Jura. L’exemple de Jougne est intéressant dans le sens où il s’inscrit dans un processus industriel unique en France. Résultat : 1,25 % d’incidence budgétaire par rapport à une filière mondia- lisée. De quoi casser bien des préjugés sur les surcoûts inhérents aux filières courtes.

L a commune de Jougne a décroché une mention “démarche filière courte” au palmarès régional de la construction bois organisé par l’A.D.I.B. Franche-Comté. Sur les 29 réalisations ins- crites à ce concours, sept ont été récompensées. Il fallait oser dans un contexte où même si l’on défend les inté- rêts de l’économie circulaire, c’est bien souvent la mon- dialisation qui l’emporte. Jean- François Vieilley, technicien forestier et ancien adjoint à Jougne est à l’origine de cette initiative. “On amarqué 900m 3 de bois en forêt communale pour en utiliser 180 m 3 sur le nouveau bâtiment. Ces rési- neux ont été coupés par un

Le chalet d’alpage a été transformé en résidence secondaire de luxe.

L es parents d’élèves de l’école Vauthier ont dénoncé la dégradation des conditions d’enseignement. Ils récla- ment l’ouverture de deux classes en maternelle et primaire. Avec 86 enfants répartis sur trois classes, les journées s’annoncent sportives à l’école maternelle Vauthier. “À quatre enfants près, on pouvait espérer l’ouverture d’une quatrième classe en maternelle. C’était le cas l’an dernier, il y avait alors 93 enfants. En passant sous la barre des 90 enfants, on perd un poste d’enseignant et un poste d’A.T.S.M.” , déplore Natacha. Conséquences : les heures de ménage sont réduites de moitié à l’école maternelle. Le problème des classes surchar- gées se pose également au pri- maire. Les parents d’élèves ont demandé en juillet dernier l’ou- verture d’une nouvelle classe dans un courrier remis en mains propres à l’inspecteur de l’Éducation natio- nale de Pontarlier. Sans trop y croire, le jour de la rentrée, ils ont déployé des banderoles et distri- bué des tracts. “On a envie de mobiliser les autres parents pour qu’ils relaient l’information le plus largement possible. L’idée étant de faire pression sur l’inspection aca- démique.” “C’est lamentable. Dans les centres aérés, on impose un animateur pour huit enfants et à l’école Vauthier, on retrouve des classes à plus de 30 élèves. On nivelle par le bas” , observe consterné un parent. École Vauthier : parents d’élèves en colère Les parents d’élèves de Vauthier ont distribué des tracts le jour de la rentrée.

Archives municipales, G. Bédat, Émile Pernot et Fils, S. Grillet.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online