La Presse Pontissalienne 192 - Octobre 2015

La Presse Pontissalienne n° 192 - Octobre 2015 ‘ ‘ “Les yeux de Simone” à jamais fermés prise. Il redoute une situation de concurrence incomparable avec celle qu’il peut rencontrer aujourd’hui avec les pompes funèbres publiques intercom- munales de Pontarlier qui n’ont pas de chambre funéraire. Indé- pendamment de celle de la rue Chappe, les seules chambres funéraires de Pontarlier se situent à l’hôpital local dont elles dépendent. “Mon funérarium fonctionne à 40 % de sa capaci- té. Il n’y a pas la place pour une nouvelle structure. Je compare cela à de la concurrence déloya- le. Elle sera d’autant plus déloya- le si la collectivité perçoit des aides pour réaliser son projet. C’est une aberration” s’énerve Stéphane Donier-Meroz qui entend désormais défendre ses intérêts. S’il est opposé au funé- rarium qui risque de compro- mettre l’équilibre économique de son entreprise, Stéphane Donier-Meroz est néanmoins favorable à la construction d’un crématorium. T.C. Le Ciné-Club Jacques-Becker de Pontarlier a perdu un peu de son âme avec la disparition de Simone Blondeau le 12 septembre. Elle s’est éteinte à l’âge de 85 ans, léguant à l’histoire sa passion pour le cinéma qu’elle partageait avec son mari Pierre Blondeau. Ensemble, ils étaient les chevilles ouvrières des Rencontres Internationales de Cinéma de Pontarlier depuis 1961, année de leur création. Quelques-uns des plus grands réalisateurs du 7ème art ont été accueillis dans le cadre de cet événement culturel comme Robert Guédiguian, Théo Angelopoulos, Souleymane Cissé, Claude Sau- tet, Bertrand Tavernier, Francesco Rosi ou Volker Schlöndorff. Par le biais du cinéma, on appréciait la complicité qui unissait Simo- ne et Pierre Blondeau. Elle s’était renforcée au fil du temps au fur et mesure que Pierre perdait la vue. Depuis une vingtaine d’années, dans l’obscurité de la salle de cinéma, on distinguait Simo- ne murmurer à l’oreille de son époux la description de chaque scène du film, la tête penchée sur son épaule. Cette complicité avait été mise à l’écran par Jean-Louis Porchet dans le court-métrage “Les yeux de Simone”, à jamais fermés. L ’ h u m e U r

PONTARLIER 16

SOCIÉTÉ

Pôle funéraire

Le funérarium de trop ? La communauté de communes du Grand Pontarlier envisage de construire un pôle funéraire avec un funérarium et un crématorium. Stéphane Donier-Meroz qui a créé un funérarium privé à Pontarlier en 2013 s’insurge contre ce projet qu’il compare à de la concurrence déloyale.

L e Grand Pontarlier a en projet de créer un pôle funéraire composé d’un funérarium et d’un cré- matorium. La collectivité envi- sage de construire en priorité le funérariumsur un terrain appar- tenant à la Ville de Pontarlier,

rue Charles-Maire, dans la conti- nuité du cimetière Saint-Roch. L’établissement sera composé de deux à quatre chambres funé- raires et d’une salle de cérémo- nie pour tous les cultes. Le calen- drier n’est pas encore arrêté, mais du côté de la communau-

té de communes, on précise que si le dossier suit son cours, la structu- re sera fonction- nelle en 2017. Le coût de l’investissement a été estimé entre 1,5 et 2 millions d’euros. La première éta- pe, avant d’entrer dans la phase opé-

pas arrêté, chacune des sept communes étant susceptible de l’accueillir sur son territoire. Le cas échéant, ce service va répondre aux attentes des familles du Haut-Doubs qui doi- vent actuellement se rendre à Avanne où se trouve le créma- torium le plus proche. La perspective de ce pôle funé- raire ne fait pas que des heu- reux à Pontarlier, d’autant que le projet tombe après des années de tergiversations et de réflexions infructueuses. Le premier àmon- ter au créneau contre les inten- tions de la collectivité est Sté- phane Donier-Meroz qui a créé en 2013, rue Claude-Chappe à Pontarlier, le premier funéra- rium privé avec quatre salons. “Si à l’époque, la collectivité m’avait dit qu’elle allait construi- re un funérarium, je ne me serais pas lancé dans cette entreprise. Je trouve qu’il y a là une volon- té de mettre des bâtons dans les roues à un acteur privé” estime l’entrepreneur qui a investi près de 700 000 euros dans son affai- re. Selon lui, ce nouveau projet de funérarium n’est plus justi- fié maintenant que la place est

“C’est une aberration.”

rationnelle du projet, est de chan- ger le statut de la Régie inter- communale des pompes funèbres en Société publique locale (S.P.L.) ou en en Société d’économie mix- te (N.D.L.R. : la S.P.L. est gérée comme une société commercia- le classique. Elle peut sous-trai- ter l’essentiel de son activité à un privé). Le service public funé- raire qui existe depuis 1947 va donc disparaître sous sa forme actuelle. En revanche, la construction du crématorium est plus incertai- ne. La collectivité annonce qu’il se fera à moyen terme, sans tou- tefois avancer de date. Le choix de l’emplacement n’est d’ailleurs

Le Grand Pontarlier envisage de construire un funérarium dans la continuité du cimetière Saint-Roch (photo archive L.P.P.).

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