La Presse Pontissalienne 191 - Septembre 2015

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 191 - Septembre 2015

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POLÉMIQUE Une prime de 50 euros refusée Familles rurales du Doubs : guerre au sujet des salaires Tension au sein de l’association au sujet des conditions salariales et humaines des employés. Le syndicat C.G.T. qui a publié les réserves financières de l’association réclame une augmentation de 10 % pour tous, un 13ème mois, et de l’écoute. La direction répond. L a direction de la fédération Familles rurales du Doubs dont le siège est à Besançon répond. “Il nʼy a pas “Il n’y a pas de trésor de guerre”

L a rentrée scolaire ne concerne pas seulement élèves et profes- seurs. 229 salariés de l’association Familles rurales du Doubs (dont 140 équivalents temps plein) reprennent le chemin des écoles, des crèches ou des multi-accueils de Métabief, Oye-et-Pallet, Les Fourgs, Valdahon, Levier…Leur métier : enca- drer. Mais à en croire le syndicat C.G.T., la plupart des salariés “sont en très grande souffrance psychologique” indique Élisabeth Nedelec, déléguée syndicale à Familles Rurales du Doubs. La syndicaliste lâche une bombe en publiant les comptes de la Fédération duDoubs suite à la tenue de l’assemblée générale, en juillet. En somme, l’association aurait un “trésor de guer- re”, image le syndicat, mais refuse d’augmenter ses salariés “dont 81 % seraient en situation de précarité” tou- jours selon ce dernier. Pour rappel, une grève du personnel s’était déroulée le 15 juin dernier au rond-point d’Étalans pour faire connaître le malaise. Une trentaine de salariés avaient répondu à l’appel. “C’était une première dans ce domaine d’activité, déclare Élisabeth Nedelec. Celamontre le besoin des salariés de s’exprimer, le

Le combat des salariés pour un “meilleur traitement” avait débuté par une grève en juin à Étalans. Il se poursuit aujourd’hui avec une bataille de chiffres.

crèches par exemple. Chacune des structures devrait supporter 30 000 euros de plus” a calculé Gil Grosperrin qui évoque lʼintéressement pour faire gagner toute lʼéquipe. Quant aux conditions de travail, la direction réfute les accusa- tions : “Beaucoup de nos salarié(e)s souhaitent un 80 % pour passer le mer- credi avec leur(s) enfant(s).” Sur lʼabsentéisme qui augmente, la répon- se est la suivante : “Nous avons davan- tage de personnel. Donc plus de chan- ce dʼavoir des arrêts-maladie.” Familles rurales rappelle quʼelle mettra en pla- ce une mutuelle pour ses salariés. Elle a - déjà - mis sur pied le document unique pour répondre aux difficultés de santé du personnel. Ce qui fait dire à Gil Grosperrin que “Familles rurales nʼattend pas la C.G.T. pour se préoc- cuper de ses salariés.” Syndicat et direc- tion se rejoignent - au moins - sur un point : donner au personnel les moyens de sʼépanouir.

de trésor de guerre, coupe Gil Gros- perrin, directeur adjoint. Nous avons des fonds propres, de la disponibilité. Cʼest une lecture de bilan à un instant T” dit-il. Lʼassociation “pour les valeurs quʼelle transporte est au plus proche de ses salariés mais il y a un difficile équilibre à trouver entre ce que paient les familles qui ont des enfants dans les structures, les communes, et les salaires de nos employés” poursuit la fédération qui rappelle que la N.A.O. (négociation annuelle obligatoire) est en cours de discussion. Le but selon Familles rurales étant “de ne pas pro- poser des choses à ras les pâquerettes mais avec le bon équilibre.” En accédant à la requête du syndicat, lʼassociation devrait débourser 600 000 euros supplémentaires par an, “ce qui aurait impact direct sur les micro-

d’employeurs pour lesquels il nous fau- drait plus d’explications” commente la syndicaliste. Un expert-comptable exté- rieur a été nommé par le comité d’entreprise durant l’été. Pour ses collègues, Élisabeth Nedelec réclame une augmentation de 10 % des salaires, un 13ème mois qui vaudrait mieux qu’une prime d’intéressement toujours difficile à évaluer, surtout dans un métier lié au service, la reconnais- sance financière des diplômes et 20 % de personnel en plus sur les sites…La moindre des choses selon elle. “Je me bats pour toutes ces femmes. Je me suis également battue pour que les salariés n’aient pas à donner le nom de leur maladie lors d’un arrêt” confie la repré- sentante. Mi-septembre, la question des salaires sera une nouvelle fois débattue entre la direction et les représentants du per- sonnel. E.Ch.

désarroi de ce personnel… Beaucoup ont voulu dénoncer les conditions de travail difficiles : turn-over du per- sonnel, précarité, temps partiels impo- sés, manque d’effectif…La rentrée arri- ve et certains postes ne sont pas pourvus car des personnes ont démissionné” dit- elle, preuves à l’appui. Lorsque le syndicat a pris connaissance des excédents financiers de l’association, il est remonté au créneau. Une pre- mière réunion s’est tenue le 17 juillet. Aucun accord n’a été trouvé. La direc- tion avait proposé une prime de 50 euros par personne. Trop peu. Conséquence, les comptes de l’association ont été com- muniqués après accord avec les sala- riés grévistes. Selon la C.G.T., la fédé- ration dispose de 233 874 euros d’excédent (chiffre de 2014), de plus d’1 million d’euros de réserves, “sans compter les 717 000 euros dépensés par la Fédération pour la mise à disposi- tion de personnel du groupement

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