La Presse Pontissalienne 191 - Septembre 2015

FRASNE - LEVIER - AMANCEY

La Presse Pontissalienne n° 191 - Septembre 2015

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Coup de jeune à Montmahoux DÉVELOPPEMENT LOCAL Du terrain constructible à 1 euro Cette commune d’une centaine d’habitants a adopté une stratégie d’urbanisation audacieuse pour attirer de nouveaux habitants. Sans rien perdre de son authenticité.

Vincent Marguet à côté de l’ancienne cure qui sera prochainement rénovée pour accueillir

F in des années quatre- vingt-dix, quelques jeunes R’lavoux, surnom des habitants de Montma- houx, soucieux d’apporter un peu d’animation au village créent l’association du Mont. “On a déposé les statuts le jour de l’éclipse totale du soleil en

tions municipales de 2001. Les jeunes entrent au conseil et Vin- cent Marguet se retrouve mai- re à 25 ans. Montmahoux comp- tait alors 70 habitants et sombrait lentement mais sûre- ment vers un vieillissement pré- occupant. À l’écart de la dyna- mique frontalière, la commune bénéficie néanmoins d’une situa- tion géographique assez cen- tralisée entre Salins-les-Bains, Ornans, Levier, voire Pontarlier et Besançon. Au XIII ème siècle, les sires de Châlon feront d’ailleurs construire un château sur la butte qui domine le vil- lage pour mieux contrôler ce point stratégique au carrefour de plusieurs routes du sel. Pour attirer de nouvelles familles, la jeune équipe muni- cipale choisit alors de vendre du terrain à bâtir à 1 euro le m 2 . L’affaire fait grand bruit. “On avait la chance d’avoir du ter- rain communal au cœur du vil- lage.” Opposé à un lotissement, le maire pousse même le bou- chon un peu plus loin en pro- posant des parcelles de 15 à 20 ares à l’encontre de toutes les préconisations visant alors à réduire la taille des propriétés.

août 1999. On a commencé par organiser un vide-greniers et un concours de tarot” , se souvient Vincent Marguet à l’origine de cette initiative avec deux autres copains. Le succès est immé- diat. Cette volonté d’insuffler un nou- vel élan se concrétisera aux élec-

une salle de convivialité et la mairie.

Résultat courses : sept familles sont venues vivre dans la com- mune qui compte aujourd’hui une cen- taine d’habitants dont 25 % ont moins de 20 ans. On dénombre à Montmahoux enco- re quatre exploita- tions agricoles, une fromagerie. Une des

le nouveau groupe scolaire d’Amancey qui a ouvert à la ren- trée.” Une école très écolo conçue avec isolation en paille et bois de pays. Faute d’avoir pu obtenir des sub- ventions pour réaliser une peti- te station d’épuration, Mont- mahoux a finalement opté pour l’assainissement autonome avec fosse toutes eaux et filtre à sable. “Les installations sont contrô- lées et vidangées par un salarié embauché au niveau intercom- munal et qui gère aussi les déchets.” Vincent Marguet s’inquiète des conséquences de la loi N.O.T.R.E. qui risque de condamner la peti- te communauté de communes d’Amancey à fusionner avec ses voisines de Levier ou d’Ornans. “Cela remettrait en cause toute

la politique de soutien aux acteurs économiques que nous avions mise en place et qui a permis par exemple de financer la construction du centre com- mercial d’Amancey, rétrocédé ensuite aux commerçants sous forme de crédit-bail. En fusion- nant, on ne raisonne plus en bas- sin de vie. C’est décourageant pour ceux qui souhaitent s’investir à cette échelle qui me semble plus humaine et cohé- rente.” En attendant cette échéance, le conseil de Montmahoux conti- nue à gérer les affaires com- munales. En projet figure notam- ment la revalorisation de l’ancienne cure qui abritera une salle de convivialité et la mai- rie. Livraison prévue en 2016. F.C.

L’affaire fait

grand bruit.

entreprise de construction géné- rale et un artisan du bâtiment complètent le panel d’activités économiques. “Sur le plan sco- laire, on fonctionne en Regrou- pement Pédagogique Intercom- munal avec d’autres communes des alentours. Toutes les classes sont maintenant regroupées dans

Montmahoux, paisible village du plateau d’Amancey.

Prière, travail et fraternité COMMUNAUTÉ Trois religieuses La communauté bénédictine de la Miséricorde vit depuis cinq ans à Montmahoux où elle partage son temps entre la prière, le travail et l’accueil d’hôtes.

L es trois religieuses de la communauté : sœurs Marie-Isabelle, Thérèse et Véronique-Emma- nuelle ont quitté en 2011 le petit monastère qu’elles occupaient à Nans-sous-Sainte-Anne pour s’installer dans une ancienne ferme à Montmahoux. “On s’est rapproché du Bon Dieu” , sourit Sœur Marie-Isabelle. Le bâtiment a été entièrement restauré. Une partie de l’ancienne grange abrite aujour- d’hui la chapelle où les reli-

gieuses viennent se recueillir plusieurs fois dans la journée. “On a cinq temps de prières par jour, sans oublier l’heure consa- crée l’adoration du Saint Sacre- ment qui a lieu après les Vêpres” , note sœur Véronique-Emma- nuelle, la responsable de la com- munauté. La règle bénédictine s’organise autour de la prière collective et individuelle, le travail et la vie commune. “On respecte égale- ment trois fondements spirituels. À savoir, l’obéissance, le silence pour écouter la parole de Dieu et l’humilité.” Quand elles ne sont pas à la chapelle, les reli- gieuses assurent bien sûr les tâches de la vie quotidienne qu’on retrouve dans tous les foyers. Comme elles disposent de 50 ares de terrain, elles s’adonnent au jardinage et à la transformation de petits fruits en confitures qu’elles vendent à la boutique dumonastère. “On voulait revenir à une vie simple. Le travail de la terre contribue beaucoup au recueillement, à cette rencontre avec Dieu. On aimerait pouvoir faire des mar- chés mais on aurait besoin d’aide pour monter un stand” , suggè- re sœur Marie-Isabelle. Par sa vocation d’hospitalité, la communauté ne vit pas reclu- se sur elle-même. “Il n’y a pas

La polyvalence est de mise à la communauté. Sœur Marie-Isabelle, en compagnie d’autres religieuses, redonne un peu de clarté au sous-sol du bâtiment d’accueil.

de mur” , précise sœurVéronique- Emmanuelle. L’hôtellerie tient une place importante dans les activités du monastère. Baptisé L’abri Saint-Joseph, le bâtiment situé à côté de l’ancienne ferme dis- pose de cinq chambres. “On s’adresse à des personnes à la

La messe en plein air à la croix de Montmahoux aura lieu le 20 septembre à 10 heures (http://www.benedictines-mise- ricorde.fr/). L’amour de Dieu n’est pas incompatible avec les outils de communicationmoder- ne. La communauté de Mont- mahoux sait aussi vivre avec son temps. Elle semble avoir trouvé à Montmahoux un lieu propice à son épanouissement. “On forme comme une petite brai- se de prière” , conclut sœurMarie- Isabelle. F.C. des groupes de jeunes ou des adultes qui ressentent le besoin de se ressourcer, de faire une hal- te spirituelle.” Toutes les activités de la com- munauté sont accessibles sur leur site Internet

Les sœurs s’adonnent aussi au jardinage. Que du bio.

recherche d’un lieu de retraite avec une démarche spiri- tuelle. Nos hôtes peuvent participer aux temps de prières. Ils ne sont pas cloisonnés. Libre à eux de visi- ter la région. Beau- coup font de la ran- donnée pédestre. Bien sûr, on n’a pas vocation à tenir un gîte touristique. On reçoit aussi d’autres religieuses,

“Une petite braise de prière.”

La grange de l’ancienne ferme a été transformée en chapelle utilisée pour les temps de prières.

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