La Presse Pontissalienne 191 - Septembre 2015

MOUTHE - RÉGIONS DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 191 - Septembre 2015

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Le prieuré du Lay Dampvauthier : là où tout a commencé SAINT-POINT La paroisse du lac La petite église de Saint-Point rappelle la fondation au XIII ème siècle du prieuré clunisien qui fut à l’origine de l’installation des premières communautés villageoises autour du lac.

L a légende raconte qu’un ermite appelé Vauthier et son aide Fournier sont venus de Saint-Claude au VI ème siècle construire un ora- toire au bord du lac, à

l’emplacement du village actuel de Saint-Point-Lac. La réalité est un peu moins mystique tout en gardant cette dynamique reli- gieuse qui fut à l’origine du peu- plement de la haute vallée du

Doubs. Les premiers défrichements remontent au milieu du XII ème siècle. Ils s’organisent autour de trois noyaux monastiques à Mouthe, au Mont du Four qui évoluera vers la création de l’abbaye du Mont-Sainte-Marie et à Saint-Point. La présence d’un lac poissonneux et la pers- pective de l’installation de com- munautés villageoises a proba- blement décidé le prieuré de Romainmôtier d’établir un éta- blissement religieux à cet endroit. “Faute d’avoir un acte fondateur, on estime que la fon- dation du prieuré du Lay Damp- vauthier remonte au début du XIII ème siècle” , indique Martine Prenot-Guinard, présidente de l’association des Amis de l’église et du patrimoine de Saint-Point. La fondation du prieuré sup- pose l’accord des bourgeois de Pontarlier propriétaires des terres autour du lac et

“Nous présenterons aux prochaines journées du patrimoine du 19 et 20 septembre la ban- nière qui raconte l’histoire du prieuré”, explique Martine Prenot-Guinard qui préside l’association des Amis de l’église et du patrimoine de Saint-Point.

l’autorisation de l’évêque de Besançon qui seul peut décider la création d’une église. Il faut également un soutien financier pour la construction proprement dite. Lequel viendra du seigneur de Joux qui sera toujours le pré-

du lac. “Cela leur permet de tou- cher des droits de sacrements, ce qui ne va pas sans susciter la jalousie des abbés duMont-Sain- te-Marie qui feront pression sur l’évêque pour créer la paroisse de Villamont.” Après Lay Damvauthier, d’autres villages se forment autour du lac : Les Grangettes, Malbuis- son, Chaudron, Montperreux. Les contours du domaine ecclé- siastique du prieuré se distin- guent encore facilement. Le pres- bytère était l’ancienne maison prieurale. L’église a conservé sa nef romane. Vers 1450, les moines se retirent. L’église de Lay Dampvauthier devient alors une vicairie dépendant des trois paroisses de Pontarlier. Le prieu- ré n’a plus d’existence réelle.

Les chapelles latérales sont construites à la fin du XV ème siècle. Le chœur est complètement détruit suite à l’incendie de 1504. Il sera reconstruit grâce à la générosité de la famille de Hoch- berg, comte de Neuchâtel et der- nier seigneurs de Joux. “Ce chœur se distingue par son raf- finement notamment ses clefs de voûte qui célèbrent le maria- ge entre les maisons de France et de Savoie.” Le village de Lay Damvauthier devient Saint-Point au cours du XVII ème siècle, du fait qu’on y aurait transféré les reliques du saint. L’église devient paroisse en 1777. Les reliques dispa- raissent pendant la Révolution et l’église perd sa notoriété.

vôt de la com- munauté villa- geoise constituée autour du prieu- ré. Comme ils en ont le droit, les moines de Dam- vauthier vont ainsi créer une église. Un texte mentionne en 1313 l’existence de la paroisse

La jalousie des abbés du Mont- Sainte-Marie.

Le trésor de l’église se trouve dans son chœur avec ses clefs de voûte qui relatent l’union entre les maisons de France et de Savoie.

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