La Presse Pontissalienne 190 - Août 2015

La Presse Pontissalienne n° 190 - Août 2015 7

Chauffage Plus de 200 000 euros de chauffage Le lycée Xavier-Marmier sera raccordé au réseau de chaleur

L’établissement devrait être chauffé dès la rentrée 2016 à partir de l’usine d’incinération. Une manière pour le lycée de mieux maîtriser sa facture annuelle.

Éclairage 3 000 luminaires Les lumières de la ville…moins chères La Ville de Pontarlier s’est engagée dès 2012 dans le renouvellement progressif des luminaires. La capitale du Haut-Doubs ne compte pas moins de 3 000 points lumineux sur son territoire.

A près le raccordement de la maison de l’intercommunalité au réseau de chaleur en provenance de l’usine d’incinération toute proche, un peu plus tôt l’école Cyril-Clerc rue de la Gare et bientôt la zone d’activités du Crêt de Dale, un autre bâtiment emblématique de Pontarlier (mais qui appar- tient au Conseil régional) doit être connecté prochainement à ce réseau : le lycée Xavier-Mar- mier. Au passage, un autre bâti- ment scolaire sera concerné par le raccordement : l’école Vau- thier. “Une des difficultés tech- niques et de passer les tuyaux sous le Doubs” note Marie-Pas-

cale Peigner, la thermicienne de la Ville. “Nous sommes au gaz et le problème, c’est la gran- de variabilité des prix du gaz. Se connecter au réseau de cha- leur nous permettra une plus grande stabilité” ajoute Didier Bourdin, l’intendant du lycée. Ce futur raccordement épar- gnera par ailleurs à l’établissement scolaire un contrat avec une société exté- rieure pour l’exploitation d’une chaufferie. L’idée sous-jacente pour le lycée est aussi d’alléger sa facture de chauffage. Chaque année, l’établissement débour- se près de 200 000 euros en gaz. Le prolongement du réseau de gaz concernera à plus long ter-

Le lycée Xavier-Marmier est le prochain sur la liste des bâtiments publics à être chauffé via le réseau de chaleur.

lier. L’usine exploitée par la société S.I.T.A. brûle enmoyen- ne 35 000 tonnes de déchets par an. La production d’énergie à partir de l’incinération des déchets représente 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires annuel pour Préval, la société gestionnaire de l’usine. J.-F.H.

me la future piscine ou encore l’éco-quartier à construire en lieu et place du centre technique municipal. La caserne des pom- piers pourrait être également concernée. La valorisation éner- gétique des déchets ne cesse de progresser depuis la création de l’usine d’incinération en 1989 au bord de la rocade à Pontar-

T ous les ans, Pontarlier paie plus de 200 000 euros d’électricité pour éclai- rer ses rues. Trop aux yeux des élus qui souhaitent, là aussi, porter leurs efforts.Depuis 2012, Pontarlier a engagé un pro- gramme de rénovation suite à un audit du réseau qui avait été effectué un peu plus tôt. En deux ans, grâce au renou- vellement progressif des lumi- naires, notamment le rempla- cement des sources à vapeur de mercure par des ampoules à vapeur de sodium ou par des L.E.D., et grâce à lamise en pla- ce de dispositifs d’abaissement de puissance, les services muni- cipaux sont déjà parvenus à réduire de 6 % les consomma- tions d’éclairage et ce, “malgré

les extensions de réseau” sou- ligne-t-on à la Ville. Parallèle- ment, les lampes à incandes- cence 24Wsont progressivement remplacées par des L.E.D. “L’exemple des Étraches est signi- ficatif, note Marie-Pascale Pei- gner. Toutes les lumières ont été changées et un dispositif d’abaissement de puissance a été installé de telle sorte qu’entre 22 heures et 6 heures du matin l’intensité lumineuse baisse de 50 %.” Résultat : une économie de 30 %. La consommation est passée de 10 000 kWh à 3 000 kWh par an. Des essais seront effectués sur la future place Saint-Bénigne et au pôle multimodal gare pour l’installation de L.E.D. Si cette expérimentation s’avère effica- ce, elle sera étendue.

Projet

Une nouvelle base aux Forges Une microcentrale électrique à la Fauconnière L’étude est en cours pour implanter une centrale au fil du Doubs. Il faut d’abord

U ne microcentrale hydro-élec- trique au niveau du moulin de la Fauconnière, l’idée est sédui- sante. LaVille de Pontarlier étu- die cette hypothèse pour l’année prochaine. Il s’agirait d’une installation dont le poten- tiel de production avoisinerait les 500 MWh par an, soit la consommation annuel- le en électricité de 170 foyers d’après l’étude de faisabilité. C’est peu, 2 % envi- ron des foyers pontissaliens, mais ça par- ticipe de la transition énergétique vou- lue par la Ville. L’implantation de cette microcentrale élec- trique est toutefois conditionnée au démé- nagement du club de canoë-kayak de Pon- tarlier, le C.K.P., associé à la réflexion. Cette microcentrale pourrait d’ailleurs être l’occasion de créer ailleurs un vrai pôle sportif où serait hébergé non seule-

ment le C.K.P. et ses 125 licenciés mais aussi d’autres activités. Le site envisagé est celui de l’ancienne piscine des Forges, au bord de la rocade. Le C.K.P. y est favo- rable. “L’arrivée d’une microcentrale remet en cause notre installation au Moulin de la Fauconnière reconnaît François Ros- set le président du C.K.P. Mais nous adhé- rons pleinement à cette idée de dévelop- per les énergies alternatives. C’est un projet qui tient la route.” L’idée a donc été émise de créer une base de loisirs sur le site des Forges, accessible par une nouvelle piste de mobilité douce (cycles…) via une nouvelle passerelle. Outre le kayak, cette future base de loi- sirs pourrait accueillir duV.T.T. et d’autres activités comme le ping-pong ou la boxe.

entamer les discussions avec le club de kayak installé ici.

Le hameau des Étraches a déjà été concerné par le change- ment de lumi- naires.

Le site de la Fauconnière est actuellement utilisé par le club de canoë-kayak.

Point de vue Questions à Gérard Voinnet “Ce plan n’est pas ambitieux”

placé le fioul par du gaz… Pre- nons l’exemple du complexe des Capucins : qu’en fait-on ? C’est un gouffre énergétique. Il est chauffé à l’électricité.On a refait les toitures : on aurait pu en pro- fiter pour les isoler. Idem pour les fenêtres du restaurant muni- cipal. L.P.P. : Des regroupements pour payer moins cher la facture de gaz et d’électricité sont annoncés : est-ce la bonne solution ? G.V. : C’est de la gestion quoti- dienne. On va gagner pendant quelques années, puis on s’apercevra l’année suivante que l’on s’est fait gruger.On pourrait réduire d’ici 2060 de 50 % la fac- ture. Techniquement, on sait le faire.On ne dépenserait plus que 500 000 euros et avec ce que l’on produit en énergie, l’énergie ne coûterait plus rien…Ce n’est pas un rêve.

L.P.P. : Cela va-t-il créer des emplois ? Toutes les charges d'énergie équiva- lent à payer 40 personnes. G.V. : Je sais pas ce que la Ville fera des économies. Peut-être y a-t-il beaucoup demonde au ser- vice communication et peu au service économique et urbanis- meduGrandPontarlier.Des choix sont à faire. Les économies d’énergie font de l’activité éco- nomique, trop dépendante à la Suisse aujourd’hui, permettent à des jeunes de se former. Il y a d’autres bénéfices que l’on refu- se à chercher comme attirer de nouveaux habitants avec des charges moins coûteuses. Il fau- drait inciter les privés en les sou- tenant à engager des travaux énergétiques.On joue l’avenir de Pontarlier. L’Îlot Saint-Pierre récemment créé aurait pu être un éco-quartier… Propos recueillis par E.Ch.

Membre de l’opposition, Gérard Voinnet critique le plan énergétique de Pontarlier.

d’ensoleillement supérieur à Besançon, on a des atouts et des inconvénients. Ce qui me sur- prend, c’est de savoir qu’il a fal- lu attendre 2015 pour avoir un bilan énergétique des bâtiments mais je suis ravi que la Ville ait

pas se priver. En plus du volet énergétique et environnemental, Pontarlier pourraitmaîtriser son budget. On a l’occasion de conti- nuer d’investirmais on ne le réa- lise pas.Ce sont des crédits repor- tés. 1 million d’euros investis permettrait d’économiser 5%par an d’économie d’énergie.On arri- verait ainsi à 30 % à la fin du plan. L.P.P. :Est-ce plus dur d’économiser de l’énergie lorsque l’on est une ville de moyenne montagne ? G.V. : Techniquement, c’est fai- sable. Compte tenu de notre cli- mat de moyenne montagne et semi-continental, avec un taux

L a Presse Pontissalienne : L’objectif de la municipalité est d’économiser 5 % sur sa facture d’énergie d’ici 2020. Est-ce ambitieux selon vous ? Gérard Voinnet : Ambitieux, non ! Réaliser 5 % d’économie jusqu’à 2020 sur la dépense énergétique, cela équivaut à 65 000 euros de moins sur la facture. Si on n’y arrive pas, c’est que l’on est vrai- ment mauvais. L.P.P. :Votre sensibilité écologiste pour- rait toutefois positiver : la mairie prend

en compte les dépenses énergétiques… G.V. : Il est temps. LaVille fait cet agenda 21 qui est très bateau, que l’on retrouve dans toutes les villes où il n’y a pas de volonté politique. Pour exemple, la com- missiondedéveloppement durable a dû se réunir seulement deux fois depuis un an.Avec 1 million d’euros par an d’investissement dans le domaine environnemen- tal, on pourrait avancer.Lamajo- rité a la main pour nous couper l’herbe sous le pied et elle ne le faitmême pas.On ne va pas donc

choisi les compé- tences d’une ther- micienne. L.P.P. : La Ville a déjà réduit de moitié le nombre de ses chau- dières fioul. Est-ce un bon début ? G.V. : C’est dans l’air du temps mais on a rem-

“C’est de la gestion quotidienne.”

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