La Presse Pontissalienne 190 - Août 2015

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 190 - Août 2015

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POLITIQUE 4,7 millions de moins pour Pontarlier Les maires sont en colère Une première : les présidents de l’association des maires des quatre départements francs-comtois lancent ensemble un cri d’alarme pour défendre l’échelon communal. Ils préparent une grande manifestation nationale le 19 septembre.

Les présidents des

associations départemen- tales des maires sont très remontés contre l’État. Patrick Genre est président de l’association

L es quatremousquetaires étaient là, venus des quatre coins de la région et arborant sur leur che- mise un bel autocollant “J’aime ma commune” : l’un du Territoire-de- Belfort (Pierre Rey), le deuxième des Rousses (BernardMamet), le troisième de Vesoul (Alain Chrétien) et le qua- trième de Pontarlier (Patrick Genre). Chacun d’eux est le président de l’association des maires de son dépar- tement respectif. Un pour tous, et tous pour dénoncer les dangers qui selon eux pèsent sur les communes, liés notam- ment à la baisse drastique des dota- tions de l’État qui leur impose un régi- me beaucoup trop sévère. “L’effort demandé aux communes pour redres- ser les comptes publics est à la fois dis- proportionné, contre-productif, injuste et dangereux pour la population” disent- ils en chœur au nom des 1 746 maires de Franche-Comté. “On vide les com- munes de l’intérieur, on leur coupe les vivres” s’emporte Pierre Rey. Pour une ville comme Pontarlier, cette fameuse baisse des dotations d’État représen-

tera “4,7 millions d’euros de moins en cumulé de 2013 à fin 2017. Cette som- me correspond à 15 à 20 % d’un budget annuel de fonctionnement à Pontarlier” illustre PatrickGenre.SelonAlainChré- tien, cette politique de réduction des dépenses publiques voulue par le gou- vernement coupe tout bonnement les capacités d’épargne des communes. “Les dotations d’État représentent environ

des maires du Doubs.

1 er janvier 2017 de la compétence “eau et assainissement” des communes vers les communautés de communes. “Com- me si nous avions une armada d’administrateurs avec nous. Il y en a assez de cette pression faite aux collec- tivités” assène Alain Chrétien. “Lais- sez-nous respirer” ajoute Patrick Gen- re. Très remontés contre le gouvernement, les maires de Franche-Comté annon- cent qu’ils feront entendre leur voix lors de la grande manifestation natio- nale qui se prépare pour le 19 sep- tembre. Sous quelle forme ? Ils ne le savent pas encore. Mais ça risque de faire du bruit… J.-F.H.

politicienne dans les interco” estime Patrick Genre au nom des maires du Doubs, très remonté contre unÉtat “qui veut tout régenter. Les communes sont prêtes à évoluer, mais de leur propre volonté” ajoute le maire de Pontarlier. L’autre volet de la loi N.O.T.R.E. qui fait bondir lesmaires, c’est le rehaussement à 20 000 habitants du seuil minimal pour une communauté de communes (N.D.L.R. : entre-temps, le Parlement a revu ce seuil à la baisse). “Résultat : dans le Territoire-de-Belfort, on va être obligé de faire à partir de trois com’com pauvres une énorme com’com qui sera encore plus pauvre” soupire Pierre Rey. “Il faut raisonner en bassins de vie !” insiste le Jurassien Bernard Mamet. Un dernier point fait réagir les quatre mousquetaires, c’est le transfert au

La deuxième raison de leur méconten- tement est la désormais fameuse loi N.O.T.R.E. (Nouvelle organisation ter- ritoriale de la République) qui doit être votée à la fin de l’été et qui prévoit plu- sieurs dispositifs qui hérissent le poil des maires. Notamment l’élection des futurs présidents de communautés de communes au suffrage universel direct (N.D.L.R. : les parlementaires sont fina- lement revenus sur cette disposition). Pour les représentants des maires, cet- te disposition “mettrait en concurrence les maires et les présidents d’intercommunalités. On est en train d’opposermaires et président de com’com alors que les com’com doivent être les boîtes à outils à la disposition des com- munes. Si on veut que ça continue à fonc- tionner, il ne faut pas intégrer d’approche

20 % des recettes d’une collectivité. Et ces 20 % correspondent justement à l’épargne des communes. D’ici deux ans, plus aucu- ne commune ne pourra épargner et beaucoup se retrouveront dans de graves difficultés” prédit le député-maire deVesoul, rappelant au passage que “80%de l’investissement public en France est réa- lisé par les collectivités locales, dont 63 % par les communes et les inter- communalités.”

“Laissez- nous respirer” dit Patrick Genre.

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